Par Noomane Fehri*
Ce qui s est passé depuis quelques jours au dialogue national est un énième affront à la révolution tunisienne. C’est un affront à la jeunesse tunisienne, aux compétences tunisiennes et à toute personne qui veut reformer ou renouveler les institutions de ce pays.
D’abord, ce qui est à relever, c’est l’absence de méthode. Depuis le départ, nous avons signalé le danger de commencer ce genre de processus complexe sans une méthodologie claire transparente, et efficace. Une méthodologie ça commence par définir ce qu’est un consensus et comment y arriver. L’intermédiation est maintenant une science. La gestion des réunions est aussi un savoir-faire qui s’apprend.
Malheureusement, nos anciens, très expérimentés en termes de politique, ont préféré ne pas faire confiance aux méthodes modernes pour arriver à une solution. Peut être pensent ils que les méthodes de ce siècle ne sont pas adaptées à leurs bagarres idéologiques gauche-islamistes du siècle dernier. Cette bagarre non finie dont ils étaient et sont toujours les acteurs principaux.
(Ce manque flagrant de méthode est à l’origine de tous nos maux. Il a été aussi signalé à l ANC. Rappelez-vous ce que nous avons essayé de faire pour imposer un rétro-planning à l’Anc … un mot que les anciens de la politique, y compris Mr le président de l’ANC, découvraient ce jours-là et ont préféré ne pas y adhérer. )
Ensuite, Le choix arbitraire des partis participants a cette consultation restreinte depuis 3 jours, montre clairement que les anciens de la politique, y compris ceux du quartet, ne veulent discuter qu’avec ceux qui étaient en politique avant le 14 janvier. Tous ceux qui se sont donnés corps et âmes pour construire une nouvelle Tunisie et qui n’étaient pas sur la scène avant le 14 …ont été écartés et considérés comme incapables. Le résultat est que ceux qui ne puisent leurs références que dans l’histoire … ne cherchent des solutions que dans l’histoire … des anciens de plus de 80 ans.
Messieurs les politiques, nos jeunes veulent que nous nous tournons vers le futur… la question de l’examen que vous passez est de trouver un avenir pour ce pays et pour ses jeunes. On ne vous demande pas de trouver un avenir politique pours vous… votre rendu sera hors-sujet…et vous risquez de redoubler …
On ne peut pas faire du neuf avec du vieux …ça fait 3 ans que nos anciens et expérimentés de la politique essayent de bidouiller des solutions avec des résultats désastreux… Pitié pour ce pays !
Ayez confiance dans ses jeunes et ses compétences … Laissons-leur de la place … Ils sont majeurs, compétents et vaccinés, surtout après ce qu’ils ont vu des anciens après le 14 janvier.
*Noomane Fehri est député Afek à l’ANC
