Dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien « El Maghreb » jeudi 8 décembre 2011, Omar S’habou, leader du Mouvement Réformiste Tunisien (MRT) s’est adressé à Moncef Marzouki en tant que « membre élu de la Constituante et militant ».

Sur un ton titubant entre ironie, reproche et doléance, M. S’habou a commencé par rappeler au futur président de la République certaines «vérités» qu’il semblait oublier ou ignorer. A commencer par la «relativité» de sa victoire en tant qu’élu à La Constituante et candidat favori à la présidence de la République. M. Marzouki étant élu grâce au mode de scrutin avec un taux minime de 8,6 % et avec seulement le tiers du nombre de voix obtenu par la première liste de la région. « Avec un autre mode de scrutin, vous seriez parmi les perdants », a tonné M. S’habou.
M. S’habou a par ailleurs rappelé les discours des alliés du CPR, celui de Rached Ghannouchi, vantant le salafisme wahhabite en date du 14 novembre et celui de Hammadi Jebali sur le sixième califat. A ces discours, M. S’habou s’attendait à une réaction, une désapprobation de la part de Moncef Marzouki, «le laïque» quant au double langage d’Ennahdha. Une désapprobation qui n’a pas vu le jour.
M. S’habou a ajouté que le mandat de la présidence de la République et le séjour de M. Marzouki risque fort de ne pas durer au-delà d’une année ce qui risque de le ridiculiser après un éventuel échec à la prochaine présidentielle.

Omar S’habou a conclu par faire allusion à un éventuel problème de santé chez M. Marzouki, l’invitant ainsi à plus de franchise et de transparence envers le peuple tunisien en rendant public son état de santé.