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Tunisie - « Confiscation de biens mal-acquis », d'une valeur de 3 milliards de dinars
17/06/2011 | 1
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Face à l’imminence du démarrage de la saison touristique, le ministère du Tourisme représenté par Habib Ammar a entamé le 9ème rendez-vous de la cellule de communication à la Kasbah le vendredi 17 juin 2011, en qualifiant la situation actuelle du secteur touristique en Tunisie, de « crise sans précédent ».

En effet, la révolution, suivie de la précarité de la situation sécuritaire et des différents troubles dans le pays, ont influé considérablement et négativement sur le tourisme. Le manque à gagner dans ce secteur est estimé selon M. Ammar à l’équivalent de 51% avec un taux d’afflux de touristes de 41% de moins que d’habitude. L’état de booking a connu également une baisse de 52%. Il s’agit effectivement de la crise la plus aigüe de l’histoire de la Tunisie, comparée à celles de la guerre du Golfe en 1991 ou bien celle des événements de la Gheriba en 2002.
Toutefois, le ministère du Tourisme se veut optimiste, car la crise cette année est survenue en hiver et au printemps donc légèrement décalée de la « haute saison ». On peut donc redresser la barre et rattraper la saison. « Ceci nécessite, selon M. Ammar, d’énormes efforts et il reste beaucoup à faire pour notamment ne pas mettre en péril les saisons de 2012 et2013. Le secteur connait depuis 10 ans une crise structurale faute d’engagement politique et par manque d’intérêt. La révolution Tunisienne sera l’occasion ou jamais d’ouvrir de nouveaux horizons avec une diversification des produits touristiques, tels que le tourisme culturel, balnéaire, et saharien. D’un autre côté, le ministère œuvre pour la promotion du tourisme dans les zones reculées, longtemps marginalisées.

La campagne de promotion touristique de cette année comporte le contrôle, l’encadrement et le conseil des hôteliers, des restaurateurs et des agents de voyage, afin d’améliorer leurs services. En outre, 300 000 dinars ont été alloués pour l’environnement avec le nettoyage, l’assainissement et l’embellissement, non seulement des zones touristiques, mais également à l’intérieur du pays. Des invitations faites à des journalistes étrangers ainsi que des responsables des agences de voyages et des tours opérateurs ont été lancées dans le but de faire de la promotion de notre pays. Pour la 1ère fois, une campagne publicitaire a été à ce propos organisée en Algérie avec une budgétisation qui s’est vue multipliée par 4,5 atteignant les 700 000 dinars. Le tourisme est certainement un vecteur fructueux mais il reste vulnérable tant qu’il se base sur le flux des étrangers. Une nouvelle politique d’incitation et d’encouragement du tourisme intérieur s’avère plus que nécessaire. Le Tunisien, d’après M. Ammar, devrait s’inscrire dans la culture de la programmation anticipée des vacances afin de bénéficier des réductions de prix, car recourir au « last minute » réservation reste toujours cher et peu accessible aux Tunisiens.


Par ailleurs, le ministère du Domaine de l’Etat et des Affaires foncières, a été au rendez-vous avec la présence de Mohamed Adel Ben Ismaïl, président de la commission de l’expropriation des biens. Le travail de cette commission commence, d’après lui, par cerner les biens à confisquer, que ce soit des biens immobiliers, de valeurs boursières, d’argent, …etc. Ce travail est difficile particulièrement pour les sociétés notamment des holdings. L’attitude des sociétés d’un même groupe et qui sont sujettes à l’expropriation a été de se recroqueviller sur elles-mêmes ce qui a encore compliquer davantage la tâche de la commission.
Pour le moment, la commission a recensé 600 titres fonciers de biens et 300 sociétés, dont la valeur est estimée à 3 milliards de dinars. Les sociétés sujettes à l’expropriation souffrent également, d’après M. Ben Ismaïl d’un manque de liquidités. A titre d’exemple, il a cité la société Sotudef, anciennement propriété d’Imed Trabelsi.

Représentant le ministère de la Défense, le colonel-major Mokhtar Ben Nasser a évoqué la rumeur qui circule ces derniers jours et selon laquelle, une base militaire française serait en cours d’installation à Gafsa. Il a formellement nié cette rumeur et a expliqué que la confusion émane du fait qu’une convention de collaboration sous forme de centre formation a été conclue récemment avec la France. Il s’agit, selon lui, du 13ème centre du genre et que les autres centres dans diverses régions ont été également implantés avec la collaboration de pays amis, tels que l’Allemagne et la France. D’un autre côté, Le colonel-major a rappelé la visite qu’effectue actuellement un haut responsable des Nations Unies dans le sud du pays. Cette visite, portant sur Remada, Tataouine et Dhehiba, rentre dans le cadre de l’aide accordée par l’ONU aux réfugiés et aux familles tunisiennes qui ont si généreusement abrité les frères libyens.
Représentant également le ministère de la Défense, le colonel-major Marwen Bouguerra a ensuite pris la parole pour traiter de plusieurs questions militaires. Il a commencé par évoquer les affaires judiciaires qui viennent d’être transférées vers le tribunal militaire. Il s’agit d’après lui, de 182 affaires réparties sur 3 tribunaux militaires régionaux. Ces affaires inculpant essentiellement l’ancien président et ses proches, concernent des meurtres commis par des agents de sécurité lors de l’exercice de leurs fonctions, ce qui explique leur transfert, conformément à la loi en vigueur. Le travail du tribunal militaire consiste, en cette première phase, selon le colonel-major, à enquêter en vue de cerner, qui a été tué, qui a exécuté le meurtre et qui a donné l’ordre de tuer. Toute une procédure longue et minutieuse qui garantit un jugement transparent et juste.

Sur un autre plan, le colonel-major a évoqué l’affaire de Samir Feriani pour préciser qu’une plainte a été déposée par le ministre de l’Intérieur à l’encontre de ce haut cadre de la police, suite aux accusations faites par celui-ci dans un journal tunisien, de pratiques illégales commises par les forces de l’ordre. Samir Feriani est accusé de divulgation du secret professionnel, de propos diffamatoires et d’incitation aux troubles. Le tribunal militaire se penche actuellement sur les preuves d’inculpation comme sur celles d’innocence. Le juge d’instruction est à la recherche de la « vérité » en auditionnant toutes les parties concernées avant d’émettre une quelconque sentence.


17/06/2011 | 1
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