Prolongé à décembre 2009, le Programme de Modernisation Industrielle (PMI) s’engagera très prochainement dans un nouveau Plan Opérationnel Annuel (PAO), le quatrième du genre depuis le lancement du programme en 2003. Cinq millions d’euros ont été consacrés à ce plan, dont deux millions alloués à l’innovation, deux autres réservés à la qualité et 200.000 euros en faveur de la propriété industrielle. La prolongation doit répondre aux nouveaux besoins exprimés par les PME, suite à l’entrée en vigueur de la zone de libre échange avec l’Union européenne, intervenue le 1er janvier 2008.

Financé par un don de l’Union européenne, de l’ordre de 50 millions d’euros, le Programme de Modernisation Industrielle a enregistré des réalisations performantes et a fait montre d’une capacité d’absorption exceptionnelle.
De nouveaux besoins se sont fait ressentir cependant et plusieurs actions restent encore à effectuer, notamment après l’entrée en vigueur de la zone de libre échange. Il fallait à tout prix garantir un équilibre entre les deux parties et donner aux entreprises tunisiennes les moyens de faire face à leurs homologues étrangères, à travers notamment, l’amélioration de leur compétitivité, de la qualité de leurs produits, via l’adoption des normes et des standards internationaux.
Aussi, les responsables du PMI ont-ils décidé de jouer les prolongations, jusqu’à la fin de l’année 2009, alors que l’achèvement du PMI était prévu en juin 2008.

Force est d’admettre que la finalité du PMI est en premier lieu, la promotion de l’investissement immatériel qui a fait défaut dans le Programme de Mise à Niveau ainsi que dans les programmes européens qui l’on soutenu, à l’instar de l’Euro-Tunisie-Entreprise (ETE). Le PMI vient justement remédier à cette lacune.
Il constitue, par ailleurs, l’unique instrument représentant l’Union européenne dans la rive Sud de la Méditerranée, dans le cadre des programmes de soutien apportés aux économies des pays de la région.
Dans sa phase actuelle, ce programme axera ses interventions sur la compétitivité des entreprises, mais aussi sur la promotion de l’innovation, la consolidation du tissu industriel, l’incitation à la création d’entreprises, l’amélioration de l’environnement des entreprises surtout au niveau de la propriété industrielle, le registre de commerce et la conclusion d’accord de reconnaissance mutuelle des normes et de la métrologie avec les pays de l’Union européenne. Sans compter que le PMI tentera de faciliter l’accès des entreprises aux sources de financement.
Jusqu’à la mi-avril 2008, les résultats du PMI sont satisfaisants. En effet, 1000 entreprises industrielles ont bénéficié d’assistances techniques financées par le PMI. Le Programme a garanti également le suivi et l’encadrement de 80 porteurs d’idées de projets, à travers ses différents experts et ses structures d’appui. Celles-ci ont également bénéficié de l’aide et de l’assistance du PMI, en vue d’améliorer leur soutien et leur encadrement aux PME.
Il s’agit notamment de l’Agence de Promotion Industrielle (API) ; l’INORPI ; la BFPME ; la SOTUGAR ; l’UTICA, l’IACE ainsi que les Chambres de commerce et de l’industrie.

Depuis quelque temps, le PMI a un nouveau Responsable national. Maktouf Dallagi a succédé à Slaheddine Hamdi.
M. Dallagi a indiqué que depuis le lancement du PMI et jusqu’au mois d’avril 2008, 500 actions ont été entreprises, pour une enveloppe globale de 24 millions d’euros, soit l’équivalent de 35.000 experts/jours nationaux et internationaux.
Ces actions ont été achevées à hauteur de 70% dont 352 actions totalement achevées, 114 en cours d’exécution, et 34 qui devraient démarrer prochainement.
Il va sans dire que la prochaine étape est caractérisée par une accélération de la concurrence.
Partant, la Tunisie mise sur l’innovation et la recherche pour garantir la pérennité des PME et un meilleur positionnement sur l’échiquier international. Dans ce contexte, le PMI a accompagné et financé l’amélioration et le renforcement de la compétitivité de 400 entreprises, à travers notamment l’investissement dans l’innovation et la recherche.
A cet effet, le responsable du PMI a fait savoir que la prochaine étape sera essentiellement consacrée à la consolidation de la relation entre la recherche et le secteur industriel.
En d’autres termes, il s’agira de rapprocher les deux appareils et de veiller à porter à terme un projet de recherche dans l’industrie.
Cet objectif serait atteint, eu égard à l’infrastructure disponible, dont les pôles technologiques, les pépinières d’entreprises et les Centres Techniques Sectorielles. Sans oublier l’existence de 33 entreprises publiques de recherche scientifique et 16.000 chercheurs résidents en Tunisie, en plus de ceux résidents à l’étranger.
Dans le même ordre idée, M. Dallagi a fait savoir qu’on assistera, prochainement, à la création d’une Agence de Promotion de la Recherche Scientifique dont les textes juridiques sont presque prêts et qui entamerait ses activités, à partir du mois de juillet.

Le constat donne clairement la mesure de la réussite des actions du PMI, particulièrement celles qui concernent les programmes nationaux de « coaching », de « qualité » et de « création d’entreprise ».
Dans le domaine de la qualité, une nouvelle norme et un nouveau label EN 9100, seraient mis en place. Ils concernent spécifiquement, le secteur de l’aéronautique qui a pris de l’ampleur dans le pays, avec 25 entreprises opérationnelles.
Le Programme de Modernisation Industrielle (PMI) a engagé trois Plan Opérationnel Annuel (POA). Ces plans ont mobilisé un investissement de l’ordre de 21,6 millions d’euros, avec respectivement 2,3 millions d’euros, pour le POA1 ; 8,6 millions d’euros pour le POA2 et 10,7 millions d’euros, pour le POA3.
Cette progression en budget témoigne d’une plus grande adhésion des entreprises industrielles mais aussi des structures d’appui au PMI. Le PMI aurait ainsi, engagé les ¾ du budget opérationnel (28 millions euros), hors réserve de performance de 4 millions d’euros.
Le POA 4 serait axé sur la reprise et la réorientation du POA3, soit le coaching en marketing commercial et marché, ainsi que les services liés à l’industrie. Il répondra ainsi, aux demandes formulées par les entreprises interrogées dans le cadre de l’enquête de satisfaction du PMI.
Pour réaliser l’ensemble des actions programmées, le POA4 sera également axé sur l’affectation de l’enveloppe financière dont il dispose, environ 5 millions d’euros, à la composante innovation et qualité.