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Transparence, transparence et encore de la transparence !

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Devant une salle archi comble, Michel Prada, président de l’Autorité française des Marchés Financiers (AMF), a animé une conférence sur l’Entreprise et le Marché Financier.
Si l’on doit retenir une chose, et une chose seulement, de cette conférence, ce serait la question de la transparence. Point sur lequel M. Prada a beaucoup et énormément insisté. De par son expertise, son savoir-faire et son expérience des marchés financiers, les conseils du « gendarme » français ne devraient pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Espérons-le.
Transparence et confiance. Tels sont les deux piliers de tout marché financier qui se respecte. Pour qu’un investisseur ait confiance, il faut que l’entreprise soit transparente et pour ce faire, elle doit communiquer et informer.
Devant une assistance fort nombreuse, composée de la crème de la crème du monde économique et financier (on dénombre quelque 300 personnes au moins), Michel Prada, président de l’AMF, n’est pas allé par quatre chemins pour rappeler les b.a.ba du marché financier.
La conférence qu’il a animée a été organisée par l’UTICA (centrale patronale de Tunisie), avec le soutien de la Bourse de Tunis et du Conseil tunisien du Marché financier (CMF). A la tribune, on trouve Tarak Cherif et Leïla Khayat et l’éminent invité. Dans la salle, et en première rangée, les premiers dirigeants de nos plus grandes institutions et nos plus grandes entreprises. Y compris Mme Faïza Kéfi, présidente de la Cour des comptes, MM. Hédi Djilani, patron des patrons, Mohamed Ridha Chalghoum, patron du CMF et Youssef Kortobi, patron de la bourse, ainsi que des premiers responsables de banques. Ils ne pouvaient pas rater une si importante conférence et on doute sincèrement fort qu’ils ne prennent pas en considération l’expérience française en la matière.
De prime abord, M. Prada a montré son attachement à la Tunisie. Quand M. Tarak Cherif lui a transmis l’invitation de M. Hédi Djilani, il n’a pas hésité un instant à y répondre positivement.
C’est donc avec une grande sincérité qu’il a partagé avec les présents sa grande expérience des marchés financiers parisiens, mais aussi londoniens et new yorkais.
Il commence avec un bref historique sur la naissance des marchés français et londonien. Il nous parlera de cette « marchéisation », fruit de plusieurs facteurs (volonté politique, libéralisation, privatisations…). Il nous parlera de la création du second marché, du bassin d’épargne abondant, etc. Il nous parlera aussi de « coopétition », ce néologisme, fruit d’un mélange entre coopération et compétition. Le bilan de cet historique, en dépit de ses points forts et de ses points faibles, est positif et la capitalisation boursière en France s’est bien améliorée au fil du temps et a rejoint aujourd’hui les économies anglo-saxonnes. De 313 milliards d’euros en 1995, elle est aujourd’hui cinq fois supérieure et on enregistre des transactions quotidiennes de l’ordre de six milliards d’euros.
Reste que malgré tout cela, les traditions ancestrales demeurent encore. Les vieilles habitudes ont la vie longue. La France demeure encore privée de l’épargne longue, capitale pour le marché financier. « On n’arrive toujours pas à attirer les PME et la culture boursière demeure encore étrangère pour une large frange de la société française, y compris dans la classe politique », dira le président de l’AMF.
Pour attirer, pour convaincre, il faut garantir une efficience du marché, inspirer la confiance, ne pas avoir une régulation rigide…
Il fait remarquer que malgré cette période de crise (liée à la titrisation et aux subprimes américains), les marchés d’actions ne se sont jamais arrêtés. Il y a toujours eu des liquidités et des transactions, grâce à la … transparence !
Il s’étalera un peu sur le relatif échec de l’expérience de la titrisation et recommande d’exiger une transparence (ce mot reviendra des dizaines de fois) à tous les acteurs de la chaîne. « Il nous faut au cours des prochains mois reconstruire les bases de la confiance et faire repartir le marché » dira-t-il à ce sujet.
Quand un intervenant dans la salle lui demandera à propos de la transparence et de la confiance si trop d’informations ne tuent pas l’information, M. Prada répondra que la première raison de la régulation est d’apporter un remède pour une symétrie d’informations.
En général, illustre-t-il, un vendeur sait toujours plus qu’un acheteur et cette problématique de l’asymétrie de l’information est l’une des missions du régulateur qui doit garantir l’information financière. Ce régulateur (il n’aime pas le terme gendarme) doit faire en sorte que les acteurs du marché aient confiance dans ce qu’ils achètent. Ce point fondamental et le sujet n’est pas simple. S’il est vrai qu’on peut noyer l’interlocuteur sous un flot d’informations (en Tunisie, nous en sommes très loin), M. Prada souligne que le régulateur doit assurer la symétrie. Il ne faut pas que les actionnaires disent un jour : « vous m’avez trompé !»
Reste que l’entreprise craint la concurrence (notamment quand celle-ci n’est pas cotée) et ne peut tout dire, notamment quand il s’agit de points stratégiques. A ce point, M. Prada répond que l’objectif est de rassurer et qu’on peut ne pas tout dire. Il prend un exemple : un investisseur n’a pas besoin de connaitre les détails d’un process, mais qu’il sache au moins qu’un process existe ! Ça rassure l’investisseur sans mettre en danger l’investisseur !
En clair, il faut donc fournir l’information, signe de la transparence qui rassure, inspire confiance et ramène des investisseurs.
Ravi de ne pas être dans la tribune et de pouvoir poser des questions, M. Djilani évoque la problématique de l’orientation des capitaux vers les investissements générant de l’emploi. Il évoque également la question de la libération du dinar et l’ouverture de la bourse à des capitaux étrangers.
M. Michel Prada admet que lorsqu’on est ouverts, on est vulnérables, mais ne partage pas l’idée que l’argent investi en bourse ne profite pas à l’emploi. « Ce qu’on émet en bourse est injecté dans l’économie », répond-il en faisant remarquer qu’il y a de faibles taux de chômage dans les pays où il y a des bourses fortes.
Autant d’éléments qui, espérons-le, ont permis aux présents de faire le parallèle avec le marché financier tunisien, de voir ses points forts et, surtout, ses points faibles. Reste maintenant à prendre en considération l’ensemble de ces éléments, de voir s’ils collent ou non aux particularités du marché local et à appliquer ce qui est applicable. Espérons que la question de la transparence et de la confiance le soient.
Si l’on doit retenir une chose, et une chose seulement, de cette conférence, ce serait la question de la transparence. Point sur lequel M. Prada a beaucoup et énormément insisté. De par son expertise, son savoir-faire et son expérience des marchés financiers, les conseils du « gendarme » français ne devraient pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Espérons-le.
Transparence et confiance. Tels sont les deux piliers de tout marché financier qui se respecte. Pour qu’un investisseur ait confiance, il faut que l’entreprise soit transparente et pour ce faire, elle doit communiquer et informer.
Devant une assistance fort nombreuse, composée de la crème de la crème du monde économique et financier (on dénombre quelque 300 personnes au moins), Michel Prada, président de l’AMF, n’est pas allé par quatre chemins pour rappeler les b.a.ba du marché financier.
La conférence qu’il a animée a été organisée par l’UTICA (centrale patronale de Tunisie), avec le soutien de la Bourse de Tunis et du Conseil tunisien du Marché financier (CMF). A la tribune, on trouve Tarak Cherif et Leïla Khayat et l’éminent invité. Dans la salle, et en première rangée, les premiers dirigeants de nos plus grandes institutions et nos plus grandes entreprises. Y compris Mme Faïza Kéfi, présidente de la Cour des comptes, MM. Hédi Djilani, patron des patrons, Mohamed Ridha Chalghoum, patron du CMF et Youssef Kortobi, patron de la bourse, ainsi que des premiers responsables de banques. Ils ne pouvaient pas rater une si importante conférence et on doute sincèrement fort qu’ils ne prennent pas en considération l’expérience française en la matière.

De prime abord, M. Prada a montré son attachement à la Tunisie. Quand M. Tarak Cherif lui a transmis l’invitation de M. Hédi Djilani, il n’a pas hésité un instant à y répondre positivement.
C’est donc avec une grande sincérité qu’il a partagé avec les présents sa grande expérience des marchés financiers parisiens, mais aussi londoniens et new yorkais.
Il commence avec un bref historique sur la naissance des marchés français et londonien. Il nous parlera de cette « marchéisation », fruit de plusieurs facteurs (volonté politique, libéralisation, privatisations…). Il nous parlera de la création du second marché, du bassin d’épargne abondant, etc. Il nous parlera aussi de « coopétition », ce néologisme, fruit d’un mélange entre coopération et compétition. Le bilan de cet historique, en dépit de ses points forts et de ses points faibles, est positif et la capitalisation boursière en France s’est bien améliorée au fil du temps et a rejoint aujourd’hui les économies anglo-saxonnes. De 313 milliards d’euros en 1995, elle est aujourd’hui cinq fois supérieure et on enregistre des transactions quotidiennes de l’ordre de six milliards d’euros.
Reste que malgré tout cela, les traditions ancestrales demeurent encore. Les vieilles habitudes ont la vie longue. La France demeure encore privée de l’épargne longue, capitale pour le marché financier. « On n’arrive toujours pas à attirer les PME et la culture boursière demeure encore étrangère pour une large frange de la société française, y compris dans la classe politique », dira le président de l’AMF.

Il fait remarquer que malgré cette période de crise (liée à la titrisation et aux subprimes américains), les marchés d’actions ne se sont jamais arrêtés. Il y a toujours eu des liquidités et des transactions, grâce à la … transparence !
Il s’étalera un peu sur le relatif échec de l’expérience de la titrisation et recommande d’exiger une transparence (ce mot reviendra des dizaines de fois) à tous les acteurs de la chaîne. « Il nous faut au cours des prochains mois reconstruire les bases de la confiance et faire repartir le marché » dira-t-il à ce sujet.

Quand un intervenant dans la salle lui demandera à propos de la transparence et de la confiance si trop d’informations ne tuent pas l’information, M. Prada répondra que la première raison de la régulation est d’apporter un remède pour une symétrie d’informations.
En général, illustre-t-il, un vendeur sait toujours plus qu’un acheteur et cette problématique de l’asymétrie de l’information est l’une des missions du régulateur qui doit garantir l’information financière. Ce régulateur (il n’aime pas le terme gendarme) doit faire en sorte que les acteurs du marché aient confiance dans ce qu’ils achètent. Ce point fondamental et le sujet n’est pas simple. S’il est vrai qu’on peut noyer l’interlocuteur sous un flot d’informations (en Tunisie, nous en sommes très loin), M. Prada souligne que le régulateur doit assurer la symétrie. Il ne faut pas que les actionnaires disent un jour : « vous m’avez trompé !»
Reste que l’entreprise craint la concurrence (notamment quand celle-ci n’est pas cotée) et ne peut tout dire, notamment quand il s’agit de points stratégiques. A ce point, M. Prada répond que l’objectif est de rassurer et qu’on peut ne pas tout dire. Il prend un exemple : un investisseur n’a pas besoin de connaitre les détails d’un process, mais qu’il sache au moins qu’un process existe ! Ça rassure l’investisseur sans mettre en danger l’investisseur !
En clair, il faut donc fournir l’information, signe de la transparence qui rassure, inspire confiance et ramène des investisseurs.

M. Michel Prada admet que lorsqu’on est ouverts, on est vulnérables, mais ne partage pas l’idée que l’argent investi en bourse ne profite pas à l’emploi. « Ce qu’on émet en bourse est injecté dans l’économie », répond-il en faisant remarquer qu’il y a de faibles taux de chômage dans les pays où il y a des bourses fortes.
Autant d’éléments qui, espérons-le, ont permis aux présents de faire le parallèle avec le marché financier tunisien, de voir ses points forts et, surtout, ses points faibles. Reste maintenant à prendre en considération l’ensemble de ces éléments, de voir s’ils collent ou non aux particularités du marché local et à appliquer ce qui est applicable. Espérons que la question de la transparence et de la confiance le soient.
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