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Néji Ghandri : 2021 a été une bonne année pour l’Amen Bank
28/04/2022 | 21:53
8 min
Néji Ghandri : 2021 a été une bonne année pour l’Amen Bank


2021 a été une année difficile pour l’économie nationale avec la poursuite des répercussions du Covid-19. Malgré cette situation, l’Amen Bank a poursuivi sa dynamique de progression commerciale, le tout en continuant à consolider ses fondamentaux et la mise en place de son programme de transformation Next, réalisant une hausse notable de son résultat net.

 

C’est ce qui ressort de l’assemblée générale ordinaire de l’Amen Bank pour l’exercice 2021, tenue jeudi 28 avril 2022 au siège de la banque, sous l’égide du président de son conseil de surveillance, Rached Fourati, et du président du directoire, Néji Ghandri.

 

 

« 2021 était une bonne année pour l’Amen Bank. En effet, les résultats enregistrés sont en ligne avec notre business plan, ce qui a permis le renforcement des fondamentaux de la banque et de ses ratios », a affirmé Néji Ghandri en ajoutant « les performances de la banque ont été très positives avec une évolution remarquable de 30% du résultat comparé à l’année 2020 ».

La banque a en effet achevé 2021 avec un résultat net de 129,65 millions de dinars contre 99,66 millions de dinars un an auparavant, en hausse de 30,09%. Certains éléments exceptionnels notamment l’augmentation des frais du personnel de 13,63 millions de dinars, outre un don de 11,99 millions de dinars pour le soutien de l’effort national de lutte contre le Covid-19 et pour le développement de l’éducation, ont impacté le bénéfice.

En effet, fin juillet 2021 une augmentation salariale sectorielle de 5,3% au titre de 2020 et de 6,7% au titre 2021 dans le secteur bancaire et financier a été conclue outre le doublement des pensions de retraite des agents du secteur, ayant été révisées sur la base de 17,5 mois. Résultat des courses, une hausse importante des frais du personnel de 12,64% a été enregistrée.

Par ailleurs, la banque a dû se conformer à la nouvelle méthodologie de calcul des provisions collectives en respect de la circulaire de la BCT n°2022-02 du 4 mars 2022, ce qui a engendré la constitution de provisions collectives additionnelles de 15,05 millions de dinars au titre de l’exercice 2021 compte tenu d’une reprise de 5,52 millions de dinars sur Carthage Cement.

Malgré le durcissement par la Banque centrale de Tunisie des conditions de distribution des dividendes, l’établissement bancaire distribuera un dividende de près de 38,4 millions de dinars (dont plus de 26,82 MD en franchise de retenue à la source), soit 1,45 dinar par action. Le dividende sera mis en payement le 16 mai 2022.

 

 

Le président du directoire a assuré : « La banque continue à adopter une gestion prudente des risques, notamment dans un contexte économique difficile d’ailleurs la banque a affecté 159 millions de dinars comme couverture aux risques entre provisions et agios réservées, afin de couvrir les risques avérés mais aussi les risques latents ».

En 2021, les dépôts et avoirs de la clientèle ont enregistré une évolution de 8,24% (avec une hausse des dépôts d’épargne de +9,1% et des dépôts à terme de +12,3%, ndlr), pour se situer à près de 6.343,82 MD et les créances nettes à la clientèle ont augmenté de 4,04%, atteignant les 6.245,66 millions de dinars.

Le Produit net bancaire (PNB) a atteint 454,23 millions de dinars fin décembre 2021 contre 400,47 millions de dinars fin décembre 2020, en évolution de 13,42%, grâce notamment à la maitrise des charges d’exploitation qui ont baissé de 8%. Le résultat de base par action est passé de 3,763 dinars en 2020 à 4,896 dinars en 2021. Le coefficient d’exploitation s’est établi à 40,68% contre 41,48% au 31 Décembre 2020.

M. Ghandri a précisé que les ratios de gestion et de rentabilité de la banque sont en conformité et demeurent à un niveau confortable. L’Amen Bank termine son exercice 2021 un ratio Tier 1 de plus de 11,99%, un taux de créances classées (CDL) de 13,48% et un taux de couverture des créances classées de 71,20%. Le ratio de solvabilité se situe à 16,61% alors que le ratio liquidité (LCR) passe à 132,22%. Le ratio crédit/dépôts descend pour sa part à 100,09%.

 

 

 

Pour sa part, le groupe Amen Bank a terminé 2021 avec un résultat consolidé de 136,69 MD, en progression de 37,89%. Le PNB consolidé réalisé augmente, quant à lui, de 12,82% pour se situer à 453,16 millions de dinars.

 

En 2021, la banque a poursuivi son projet de transformation Next, en embarquant tout le réseau d’agences dans le programme. Le niveau de réalisation a dépassé les 80% en moyenne. En 2022, le projet se focalisera sur la partie pilotage, la mise en place des indicateurs de performance ou KPI et l’optimisation des parcours clients.

Notons que l’avancement du programme de transformation Next respecte la feuille de route stratégique convenue en 2019 avec le cabinet international Oliver Wymann et dont la mise la œuvre a été cadrée par le cabinet international Capgemini Invent.

En parallèle, l’Amen Bank a continué son support aux entreprises, en assurant un suivi proactif des relations ayant bénéficié de reports de crédits et de crédit de soutien au cours de la pandémie du Covid-19 afin d’anticiper les solutions pour les entreprises affichant des difficultés financières.

Néji Ghandri a assuré, dans ce cadre : « Amen Bank continuera à financer et à soutenir les entreprises tunisiennes en maintenant, néanmoins, une politique prudente dans la sélection des risques et en offrant aux entreprises, l’assistance et l’accompagnement prodigués par les équipes d’experts du pôle Corporate et du Département de la banque d’affaires, et ce, en vue de les aider notamment à passer ce cap difficile dû à la mauvaise conjoncture économique à l’échelle nationale et internationale ».

Et d’ajouter que l’établissement bancaire poursuivra « sa stratégie d’appui aux entreprises dans leur démarche de restructuration, grâce au concours d’experts financiers et en techniques de restructuration, mais également grâce à l’apport du fonds Inkadh, fonds de retournement créé en partenariat avec Mac SA ».

 

 

Au niveau du débat, le président de l'Association des actionnaires minoritaires "ADAM", Khaled Ahres a fustigé la décision de la Banque centrale qui a imposé aux banques de nouvelles règles pour la distribution de dividendes, considérant que c’est une décision « illégale » et « injuste envers les petits porteurs ».

A ceci, Rached Fourati a répondu que l’Amen Bank était large en termes de respect des normes prudentielles de l’autorité monétaire et a pu donc distribuer un dividende à ses actionnaires.

Ahmed Bouzgenda, le représentant des petits-porteurs au Conseil d’administration, en réponse à des interrogations de Mustapha Chouaïb et de Khaled Ahres, a spécifié que sa nomination a précédé les nouvelles règles imposées par le Conseil du marché financier. Il a aussi souligné que le rôle du représentant des actionnaires minoritaires au sein d’un Conseil d’administration est de s’assurer que leurs épargnes sont entre de bonnes mains.

 

Interrogé sur les normes IFRS et leur application, le président du directoire a indiqué que le management a anticipé depuis 7 ou 8 ans avec le développement du système de notation interne et depuis deux ans avec le calcul de la perte en cas de défaut.

« Nous avons des modèles assez stabilisés. Avec l’appui de deux cabinets (un big four et un spécialiste au niveau de la modélisation), on pourra avoir d’ici trois à quatre mois l’impact sur les capitaux propres de la banque et sur l’effort de provisionnement », a-t-il indiqué.

Et de rassurer : « Globalement, on a fait des pas très intéressants au niveau des IFRS, il y a des points positifs notamment au niveau évaluation des immobilisations qui vont donner un avantage pour la banque. Au niveau IFRS 9, éventuellement, il y aura une augmentation du provisionnement, je pense que d’ici quelques mois, l’impact précis sera estimé d’ici fin de l’année 2022 ».

 

 

L’actionnaire minoritaire Sonia Ben Gaied a réclamé, pour sa part, un aperçu sur les prévisions à moyen et long terme. A ceci, Néji Ghandri a répondu : « Par rapport aux prévisions et selon le business plan communiqué au CMF, l’Amen Bank table en 2022 sur un résultat de 178,2 millions de dinars et un PNB de 532,9 millions de dinars. Mais vu que la conjoncture est relativement difficile, avec des projets structurants, les IFRS, etc., la banque va faire une mise à jour de son business plan, en essayant d’être dans la même évolution. Au premier trimestre, il y a une évolution de 7% du PNB avec un décalage de certains revenus, mais nous aurons une évolution à deux chiffres en 2022 ».

Ainsi, les efforts de la banque se poursuivront en 2022 pour le rééquilibrage de l’activité commerciale entre corporate et retail et la diversification des revenus à travers l’élargissement de l’offre de la banque digitale, l’enrichissement des produits de la bancassurance, le développement des activités Banque d’affaires et Banque de détail et le lancement d’une branche de finance islamique et d’une branche de Private banking, tout en suivant des pratique de gestion saine et prudente et ce par le renforcement du système de maitrise des risques.

Le président du directoire a jouté dans ce contexte : « Pour 2022, Amen Bank a prévu de se focaliser sur l’activité de pilotage, la mise en place des indicateurs de performance ou KPI et l’optimisation des parcours clients. En matière de réalisations, il y a lieu également de souligner que le Pôle gestion des risques et les structures de recouvrement se sont vu renforcés non seulement par des recrutements de profils Seniors, mais aussi par la création d’une nouvelle structure de recouvrement, en l’occurrence la société Smart Recovery, qui vient ainsi renforcer les filiales spécialisées en recouvrement ».

 

L’exercice 2021 a été un bon cru pour l’Amen Bank. La banque a su réaliser de bonnes performances tout en consolidant ses fondamentaux et en respectant les ratios de bonne gouvernance. En 2022, la banque ambitionne de réaliser des performances sur la même lignée.

 

Imen NOUIRA

28/04/2022 | 21:53
8 min
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Commentaires
Goto
#619
a posté le 30-04-2022 à 22:37
Belle réalisation mais J'encourage les banques tunisiennes privées à se développer et à s'internationaliser pour accompagner les entreprises tunisiennes
Anis
Bonne chance pour la Tunisie
a posté le 30-04-2022 à 22:30
Je suis content de voir qu'il y'a encore des réussites dans ce pays et qui est assuré par des jeunes
J'espere que d'autres secteurs réussiront également
On a besoin d'un espoir...
Sherlock Homss
Il y a quand même anguille sous roche...
a posté le 29-04-2022 à 00:18
Le pays est à genoux à cause, bien entendu, de la crise covid qui a frappé la terre entière, à cause de l'absence des ressources touristiques, des exportations incertaines, etc.
Les prix flambent, les gens sont généralement fauchés le 15 du mois, et eux, banquiers et consorts, affichent allègrement des résultats financiers faramineux et le crient sur tous les toits.
Bon, il y a une question que je me pose, vu que le commerce informel, alimenté principalement par la contrebande et le travail au "noir", porte environ sur 50% des opérations commerciales non déclarées du pays (ce, d'après les "ulemas" financiers de notre pays) l'ensemble des banquiers, notamment ceux qui se sont fait le plus de pognon ces derniers temps, doivent logiquement avoir un taux de bénéfices correspondant (plus ou moins) au taux du commerce informel et inclus dans le total des bénéfices réalisés, logiquement, car les banques ne sont pas, informelles,
'?lémentaire, mon cher Watson, vu qu'on ne prête "qu'aux riches"...
Agatacriztiz
Bien vu !
a posté le à 10:46
Bien vu, Monsieur Sherlock Homes, il y a du vrai dans ce que vous dites. En effet, admettons que Monsieur Foulen, veuille s'acheter un bien de consommation conséquent, mais craint que l'on soupçonne l'origine douteuse de sa soudaine fortune.
Quoi de plus facile que de "contracter" un crédit en bonne et due forme auprès d'une banque et une fois le bien acquis, rembourser les échéances de ce même crédit avec de l'argent gagné on ne sait comment ?
Voilà une manière de "recycler" son argent et de le rendre plus "blanc que blanc".
Il n'y a pas que ça, ces "bureaux de change" qui bourgeonnent ici et là, ne contribuent-ils pas à ce recyclage de "devises" gagnées, pour certaines, on ne sait pas trop comment ?
L'argent n'a pas d'odeur, dit-on...