
Inkadh, le premier Fonds de retournement en Tunisie, initié par l’intermédiaire en bourse Mac SA et l’Amen Bank, a été au centre de l’intervention du président de la Bourse de Tunis et directeur général de l’intermédiaire en bourse Mac SA, Mourad Ben Chaâbane.
Au micro de Wassim Ben Larbi dans son émission Expresso sur Express Fm, M. Ben Chaâbane a expliqué ce jeudi 31 décembre 2020 : « Le principe de ce genre de fonds est de fournir des capitaux aux sociétés en difficulté quand les autres sources de financement font défaut. Cet apport est utilisé pour financer le plan de redressement et apurer une partie des dettes. En contrepartie de cette aide financière, le fonds acquiert généralement la majorité de l’entreprise et peut alors orienter sa stratégie et engager sa restructuration ».
Ce genre de fonds existe partout dans le monde, a-t-il noté. Il a précisé que les bénéficiaires sont des sociétés en difficulté, pas nécessairement à cause du Covid-19, mais qui ont des problèmes de gestion, de vision ou stratégiques. Ainsi, ces fonds entrent dans ces sociétés pour les restructurer.
Et d’ajouter : « Je remercie l’Amen Bank qui a été partenaire dans la création de ce fonds avec Mac SA. On espère que les banques tunisiennes vont marcher sur les pas d’Amen Bank. Il y a aussi un autre investisseur qui est toujours présent, la Caisse des dépôts et consignations (CDC), et qui accompagne ces fonds pour leur développement ».
Mourad Ben Chaâbane a indiqué que le fonds Inkadh va démarrer la première semaine de janvier.
« On va essayer de trouver les entreprises en difficulté et entrer dans leur capital, pour les restructurer et les développer et après éventuellement, l’ouverture du capital sur le marché alternatif de la bourse. La participation peut être majoritaire, ou minoritaire à condition que le fonds ne soit pas un actionnaire passif : il doit être membre du conseil et un actionnaire actif pour pouvoir restructurer la société », a-t-il avancé.
Il a espéré voir en 2021 « une dizaine de fonds pareils (50 MD x10) pour aider les PME qui sont la colonne vertébrale de l’économie tunisienne ». Il a soutenu dans ce cadre que malgré le fait que les souscripteurs ne bénéficient pas d’avantages fiscaux, le fonds a été totalement souscrit.
« C’est pour cela que je salue la direction générale d’Amen Bank, qui dans ce cadre difficile, a décidé de souscrire (sa souscription est majoritaire). Idem pour les Assurances Maghrebia et la Banque tuniso-libyenne (BTL) qui n’ont pas hésité à souscrire », a-t-il avoué.
Le Fonds Inkadh est géré par la société de gestion Mac Private Management pour un montant global de 50 millions de dinars (MD), co-souscrit principalement avec Amen Bank. Il fournira un financement allant de 1 à 5 MD en fonds propres aux PME tunisiennes en difficulté d’accès aux capitaux en raison de la pandémie. Le financement fourni aidera ces PME à restructurer leurs activités et à se positionner pour une croissance après la crise.
Le Conseil du marché financier avait décidé, en date du 24 septembre 2020, d’agréer ce fonds commun de placement à risque régi par le Code des organismes de placement collectif promulgué par la Loi n° 2001-83 du 24 juillet 2001. Il est d’un montant de 50 MD divisé en 50.000 parts de 1 000 dinars chacune.
I.N


