
Un incident macabre a secoué l’hôpital Abderrahmen Mami dans le gouvernorat de l’Ariana. La décomposition du cadavre d’un Subsaharien transféré à l’établissement a conduit à l’arrestation de plusieurs cadres médicaux, paramédicaux et administratifs, dont le directeur de l’hôpital.
Les suspects ont été placés en détention vendredi. Une mesure que le secrétaire général du syndicat général de l’hôpital Abderrahmen Mami, Riadh Sakkat, a dénoncé dans une déclaration à l’organe de presse de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Echaâb News.
Les faits remontent, selon la même source, à deux mois. Le corps d’un Subsaharien a été transféré à l’établissement hospitalier où une médecin a autorisé son placement dans la morgue. Le corps n’a, cependant, pas été placé dans le réfrigérateur mortuaire par manque de place. Il a été laissé à l’air libre pendant quatre jours, ce qui a causé sa putréfaction.
Une enquête administrative et une information judiciaire ont alors été ouvertes. Le directeur de l’hôpital, la médecin qui a ordonné le transfert à la morgue, le superviseur de la garde de nuit, le superviseur général, la directrice financière, le directeur en charge de la patientèle, deux gardiens et un technicien supérieur, ont été interrogés puis placés en détention la veille, d’après Echaâb News.
Le secrétaire général du syndicat général de l’hôpital a manifesté sa surprise à l’annonce de la nouvelle notant que les suspects ne devraient pas assumer la détérioration de l’infrastructure de l’hôpital, le manque d’équipements et d’effectifs.
Riadh Sakkat a rappelé que le syndicat avait observé une grève sectorielle et dénoncé la situation de l’hôpital appelant à son amélioration sauf que l'autorité de tutelle s’est dérobée de ses responsabilités et n’a pas honoré ses engagements.
De son côté, le secrétaire général de la section régionale de l’UGTT à l’Ariana, Mohieddine Hamzaoui a indiqué que la détention des prévenus était injustifiée assurant que le seul coupable dans cette affaire n’est autre que les conditions de travail déplorables. Il a noté que l’organisation n’hésiterait pas à défendre les intérêts de ses adhérents et le droit de la région à des services de santé humains.
N.J