La Banque mondiale a décidé de retirer ses estimations 2019 et ses perspectives 2020 et suivantes de l'économie tunisienne à l'occasion de la publication de ses Perspectives mondiales 2019-2020. Un souci éthique sur lequel elle a communiqué.

En revanche, le FMI n'a pas jugé opportun de le faire. Une feuille volante accompagnant le document sur ses Perspectives économiques mondiales aurait levé toute équivoque. Car, si au niveau de la croissance économique et de l'inflation, les données 2019 des autorités tunisiennes sont à peu près similaires à ceux du FMI, il en est autrement pour ce qui concerne par exemple le déficit budgétaire ou le déficit des paiements courants pour l'année 2019. Le déficit budgétaire ne serait que de 3,5% du PIB selon le gouvernement alors que le FMI l'estime à 4,4%. Le déficit de la balance des paiements courants n'est que 9,9% selon le gouvernement alors que le FMI l'estime à 10,4%. Il convient de rappeler qu'un écart de 0,5 de pourcentage équivaut à environ 600 MD.

Pourtant, une équipe du Fonds était récemment à Tunis pour se renseigner in situ des résultats économiques du pays. Un communiqué de fin de visite pour préciser les choses tombait sous le sens.

Et ce n'est pas tout. La délégation tunisienne qui participe actuellement aux Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale n'a pas, non plus, jugé bon d'inviter le Fonds à apporter la moindre précision, à défaut de rectificatif, particulièrement sur des données aussi sensibles que le déficit budgétaire ou le déficit des paiements qui constituent de précieuses données pour les agences de notation et autres investisseurs internationaux.

H.B.A