
L’affaire du limogeage de Chawki Tabib, ancien président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc), a fait couler beaucoup d’encre. Cette décision prise par le chef de gouvernement sortant Elyes Fakhfakh a été condamnée par plusieurs personnalités et organisations nationales. Toutefois, la première apparition médiatique de Chawki Tabib, après son limogeage, a remis l’affaire au-devant de la scène nationale.
Pendant plusieurs jours, le limogeage de Chawki Tabib, président de l’Inlucc a fait la Une des journaux et de l’actualité nationale. Pour cause, le contexte dans lequel il a été mis à l’écart par le chef du gouvernement sortant Elyes Fakhfakh. En effet, les suspicions de conflit d’intérêts révélées par le député Yassine Ayari concernant Elyes Fakhfakh ont été confirmées et appuyées par l’Inlucc et son président. Une confirmation de la plus haute importance ayant contribué à la chute d’Elyes Fakhfakh et de son gouvernement. Cela dit, la réaction du locataire de la Kasbah n’a pas tardé à venir. Il a décidé, donc, de limoger Chawki Tabib quelques jours avant son départ.
Aujourd’hui, Chawki Tabib a fait sa première apparition médiatique sur le plateau de Midi Show. Il a commencé par assurer avoir passé le relais à Imed Boukhris désigné pour le succéder. C’est dire qu’au départ, le bâtonnier Chawki Tabib avait refusé de quitter son poste malgré la publication de la décision dans le Jort. « J’ai effectué la passation avec Imed Boukhris. Au départ, j’ai refusé de quitter mon poste dans un objectif bien déterminé : j’ai voulu attirer l’attention et ouvrir le débat à propos de cette décision illégale et abusive. Non seulement, elle est contraire à la loi, mais aussi à toute forme d’éthique et de morale. Elyes Fakhfakh était sur le départ et sa décision était injustifiée. Ceci est contraire à la loi. D’ailleurs tous les experts en droit sont unanimes à ce sujet et confirment mes propos. Je suis resté en poste, le temps de déposer une plainte auprès du Tribunal administratif. J’attends encore le verdict. Et si la justice décide l’arrêt d’exécution de la décision de Fakhfakh, je reprends mes fonctions. Je peux démissionner par la suite, mais il faut que la justice prenne son cours et je ne peux accepter une telle décision ».
Dans ce contexte, il est bon de rappeler que les plus grands juristes, à l’instar de Sadok Belaid, Slim Laghmani, Salsabil Klibi ou Amine Mahfoudh étaient tous d'accord pour contester cette décision la jugeant contraire à la loi, d’autant plus qu’elle revêt un aspect très personnel avec un air de règlement de comptes.
Chawki Tabib ne s’arrête pas là, mais poursuit en condamnant « la campagne de dénigrement » dont il a été victime. Une campagne orchestrée qui n’a pas épargné son épouse, qu'on a accusée de blanchiment d’argent, et son fils, encore adolescent, de trafic de drogue. « Cela dit, que celui qui possède la moindre preuve m’incriminant la présente ! Je suis prêt à y faire face. L’instance a fait l’objet d’une inspection par la Cour des comptes. J’ai, également, appelé le chef du gouvernement actuel à autoriser une mission d’inspection concernant ma période de gouvernance, je suis prêt à fournir tous les documents nécessaires. Je reste à disposition de la justice pour mettre un terme à toute les accusations de corruption ».
Toujours dans le même contexte, il a tenu à préciser que la Cour des Comptes a démenti toutes les données fournies par un journal de la place [Al Chourouk] à son encontre, l’accusant de dilapidation de l’argent public pour reluire son image, de recrutements suspects… « C’est le mensonge du siècle, et j’invite tout homme d’affaires ou tout autre responsable à prouver que je lui ai fait un chantage et une quelconque pression ».
D’autre part, l’ancien président de l’Inlucc a tenu à souligner qu’il a remis en place la mission d’investigation de l’instance et a bataillé pour bénéficier des moyens et des ressources nécessaires pour améliorer son action.
Revenant sur la prise de position flagrante de Mohamed Abbou et les accusations de certains membres de son parti, il a assuré qu’il ne porte plus le même regard sur l'ancien ministre d'Etat chargé de la Fonction publique, de la Bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption, « Mohamed Abbou était mon collègue. Nous avons milité pour la même cause. Aujourd’hui, je ne garde plus la même image de lui, pourtant s’il est, un jour, victime d’une injustice je le défendrai. Au final, tout ce que je peux dire est que le pouvoir est abject ».
Cette intervention du bâtonnier et de l’ancien président de l’Inlucc, Chawki Tabib témoigne des méthodes de gestion du gouvernement Fakhfakh. Son limogeage remet sur la table les problèmes liés aux instances indépendantes provisoires et la nécessité d’installer les instances constitutionnelles bloquées. Outre les campagnes de dénigrement et les accusations lancées par des médias et des bloggeurs dont les agendas sont douteux.
Sarra HLAOUI
Révélé quoi ?
Rémunéré, transporté par le flouz des contribuables, il n'a pas réussi à ouvrir un seul dossier de corruption ni n'a ouvert celui des financement des partis plitiques.
Le seul dossier d'envergure fût celui qu'on lui a offer et concernant le PM Elyes Fakhfakh et encore j'ai des doutes sur les motifs à ce sujet.
Aucun islamiste n'a été inquiété par son instance...
Bon débarras.


