Le journaliste de l’Agence Tunis Afrique Presse (Tap), Aymen Zammeli, est intervenu mercredi 14 avril 2021 sur les ondes de Shems FM pour s’exprimer sur l'intervention des forces de l'ordre, la veille, dans les locaux de la Tap.
« Ce qui s’est passé hier est une première dans le monde, même sous les régimes despotiques. La police s’est introduite dans l’établissement qui est totalement indépendant pour faire entrer de force, le nouveau PDG, Kamel Ben Younes. Les forces militaires sont les seules habilitées à s'introduire dans les locaux des agences de presse en cas de coup d’Etat et dicter la couverture de l’actualité », a-t-il avancé.
Le journaliste a tiré à boulets rouges sur les gouvernements successifs qui ont été établis après 2011, imputant à ces derniers la responsabilité des tensions qui règnent au sein de la Tap actuellement.
« Depuis 2011, sept PDG ont été nommés à la tête de la Tap et les gouvernements successifs ont tenté sans cesse de dompter l'agence en l’absence d’une vision claire et sans la moindre compréhension de la nature de son travail. Chaque gouvernement nomme ses proches pour avoir sa part du gâteau. C’est dans ce contexte que s’inscrit la nomination de Kamel Ben Younes », a-t-il souligné.
Parmi les principaux griefs reprochés à Kamel Ben Younes, d’après le journaliste de la Tap, sa proximité avec les partis au pouvoir, son passé sombre (avant 2011) et son attitude violente envers les journalistes.
« Nous appelons Kamel Ben Younes à respecter les journalistes. Nous revendiquons l’indépendance des médias car un PDG proche du pouvoir peut porter atteinte à l’image de la Tunisie à l’étranger », a-t-il lancé avant de noter que l’intransigeance du gouvernement quant à la nomination de Kamel Ben Younes atteste que des parties politiques sont derrière sa décision.
« L’assise politique du gouvernement a, d’ailleurs, mobilisé ses mouches bleues sur les réseaux pour insulter les employés de la Tap et dénigrer l’établissement », a-t-il poursuivi.
Lundi 12 avril, Hichem Mechichi s’est exprimé sur le sujet pour apporter son soutien à Kamel Ben Younes.
« Nous appelons le chef du gouvernement à reconsidérer sa relation avec les médias et à éviter toute confrontation avec les journalistes », conclut Aymen Zammeli.
Les journalistes de la Tap s’insurgent contre la nomination de Kamel Ben Younes à la tête de l’agence. Ils rejettent farouchement une quelconque volonté politique de dompter les médias. Les journalistes ont organisé un sit-in de protestation appelant le gouvernement à réviser sa décision. En dépit du refus des employés de l'agence de presse, Kamel Ben Younes a fait appel à un huissier de justice pour le laisser passer et prendre ses fonctions au siège de la Tap. Il est allé jusqu’à ramener les forces de l’ordre, suscitant la colère des journalistes protestataires.
I.M.
Nous aurons encore pour des decennies avec ces Beni Hilèl.
Et non, je ne suis pas un partisan de ce Monsieur, mais j'ai été choqué d'entendre toutes ces insultes alors que je visionnaire la vidéo de sa sortie de la TAP en famille, devant des enfants de 10 ans. Merci les agents de la TAP, merci pour cette grande leçon de journalisme.