
Deux ans déjà. Deux ans de trop. Deux ans qu’on vit au tempo que nous impose un Président ubuesque. Un 25 juillet 2021 mémorable. Une soirée où l’histoire de la Tunisie a encore basculé, du côté obscur dira une minorité qui aura osé l’ouvrir, vers la lumière et des sommets insoupçonnés dira une majorité aveuglée par le désespoir.
Vous aviez peut-être applaudi en cette soirée au cours de laquelle, le Président, l’air grave, avait sifflé la fin de la récréation. Vous étiez même sortis claxonner et partager votre bonheur et mauvaise-joie avec une foule qui n’en pouvait plus des blocages et des magouilles. Les Tunisiens en avaient réellement marre d’une classe dirigeante arrogante, combinarde et incompétente. Le visage grave présidentiel et ses décisions tonitruantes étaient, pour la majorité, la bouée de sauvetage à laquelle s’accrocher pour éviter le naufrage.
Que la démarche soit douteuse, que la législation ait été contorsionnée ? peu importe pour tous ces braves gens tant qu’on leur vendait de l’espoir matérialisé en une seule et unique personne. C’est que ces braves gens ont vomi l’ersatz de démocratie que leur servaient Ennahdha et ses acolytes. Ils ont conclu, à tort, que c’était ça la démocratie et qu’elle leur était donc néfaste. C’est que, aussi, dans l’inconscient collectif on ne s’était pas encore départi de l’héritage d’un Père du peuple, d’un Pater patræ qui endosserait à lui seul tous les pouvoirs. Entre plus de trente années de combattant suprême et vingt années d’artisan du changement, les vieux réflexes sont durs à déboulonner et ce n’était pas la cacophonie des dix dernières années, avec ses bons et mauvais côtés, qui aurait aidé.
Ainsi, par désespoir, les Tunisiens ont mis tous leurs espoirs entre les mains énigmatiques d’un Président atypique. A coup de « il est intègre ; ça ne peut pas être pire que les autres ; il n’a pas d’assise idéologique ; c’est monsieur propre », etc., ils ont ravivé le culte de la personnalité resté latent et ont conforté le Président dans son délire messianique.
Pourtant, si on s’est débarrassé d’une décennie « noire », celle qui s’annonce n’est pas près de ramener, tout au moins, les nuances de gris. En dépit des péripéties des ces deux dernières années, les applaudisseurs continuent d’applaudir. Il est vrai que leur nombre a diminué, mais la tendance se maintient. Pour combien de temps encore ? ça, c’est l’avenir qui nous le dira. Quoi qu’il en soit, biberonnés au complotisme et aux affaires poudre aux yeux, ils continuent de croire que le miracle jaillira des patoches présidentielles. Grand bien leur fasse.
En ce 25 juillet 2023, le président de la République n’a daigné commémorer ni la République, ni son accession aux pleins pouvoirs. Il ne nous a même pas gratifiés de l’un de ses beaux discours dézinguant, à tout-va, ceux qui osent encore critiquer sa démarche. Il a préféré s’offrir un bain de foule et distribuer des promesses paternalistes à des gens qui lui criaient leurs doléances : « on n’a plus d’eau courante monsieur, on ne trouve plus de pain votre excellence, beaucoup trop de coupures d’électricité en cette canicule votre altesse, la vie est trop chère… ». Ensuite, il est rentré et ses services ont accompagné les images de la balade d’une promesse juillettiste : « le chef de l’Etat a assuré au peuple qu’il n’y aura aucun retour en arrière ». A la place, on écope d’une fuite en avant certaine, avec un pouvoir qui passe à côté des solutions et qui ne mesure aucunement les conséquences futures de ses agissements.
Deux ans de perdus.
PS : Hommage à Ali Ben Salem décédé le 26 juillet. Grand militant qui a porté les valeurs de liberté et de démocratie sous l’occupation française, sous Bourguiba et sous Ben Ali. Puisse l’héritage de ses luttes perdurer. On en a plus que jamais besoin.



Comme on le dit en France, les cimetières sont remplie de gens qui étaient indispensables de leur vivant, le monde a continué à avancer sans eux.
Vous reprochez aux tunisiens de vouloir croire au sauveur providentiel, mais ne voyez vous pas en lui le coupable providentiel?
Celui qui dédouanerait les tunisiens de toute responsabilité dans la faillite du pays?
Ce n'est ni mieux ni crédible!
Non! Mais quelle remarque ?
Tonton kais + 10 ans troika sont responsable du carnage actuel et il nous faut qq pour nettoyer tout ça.
Que l'on me dise pas que sur les 12 millions de tunisiens aucun n'est capable de remplacer tonton kais et de faire mieux, il n'est pas prophète ni irremplaçable, juste un humain parmi d'autre.
Tu as raison IL !!!
Aucun retour en arrière possible : C normal car la voiture de KS n'a pas de marche arrière !
mais une fuite en avant certaine : Je n'ai aucun doute car sa voiture n'a pas de frein et surtout elle roule sur une route qui descend en pente douce...
Et avec la pente et G : Gravité, on peut dire que les freins et les pneus usés par les routes de mauvaise facture c'est la fuite en avant "mortelle" je dirai...
Quelle bonne réflexion cet article!!!
Je suis sur et certain qu'il ne sait pas en quelle circonstance il l'utiliserai ?
Le second principe de la thermodynamique stipule que le taux de désordre de tout système isolé ( ou livré à lui même) ne peut qu'augmenter ou rester constant. Une conséquence de ce principe est l'irrévrrsibilité des phénomènes naturels. Si je lâche un verre par terre, alors il se brise en milles morceaux (ou peut-être en 1237 morceaux), mais on n' a jamais vu des morceaux de verre se rassembler spontanément pour former un beau verre en cristal.
Une autre conséquence de ce principe. Plusieurs lois de la physique sont symétriques, autrement dit elles sont valides si on remplace la variable temps "t" par "-t", c'est à dire elles sont valides dans un univers où le temps est en mode marche arrière. Cependant, le deuxième principe de la thermodynamique est là pour interdire au temps de reculer, nul besoin du putschiste kais saied pour cela.
La Tunisie est un système livré à lui même depuis 2011, la situation a empiré depuis juillet 2021, donc l'entropie de ce système ne pourra qu'augmenter. Une augmentation de l'entropie correspondrait à une perte de la paix sociale et de la sécurité.
Allah yarhmou Sadi Carnot lorsqu'il disait "hrab mel kotra jaa ta7t el mizabe" pour expliquer à un profane le deuxième principe de la thermodynamique. J'ai bien peur qu'après la destitution du putschiste kais saied ou de son décès on dira en Tunisie "hrab mil mizabe jaa ta7ht challalat Victoria". Depuis quelques décennies, l'entropie de notre pays ne cesse d'augmenter et chaque nouveau despote "nous fait oublier son frère".
Sujet passionnant s'il en est!
Je suis profane en la matière, mais peut-on se poser la question de savoir si ce principe reste vrai à l'échelle de l'Univers?
Car depuis le "commencement", la matière n'a cessé de s'organiser en des formes de plus en plus complexes et organisées.
De l'énergie primordiale sont nées les particules, puis les premiers atomes simples, puis les atomes complexes, les molécules... jusqu'au vivant. Cela grâce aux étoiles, et les étoiles elles-memes.
Si le second principe est vrai à l'échelle de l'Univers, il aura une fin...morte.
Très bonne question. A ma connaissance, personne ne sait si l'univers est un système isolé ou pas. Lorsque j'ai étudié ce principe, quelques étudiants religieux on posé des questions similaires au prof. Certains utilisent l'existence de structures et d'ordre dans l'univers comme une preuve de l'existence d'un créateur qui injecte de l'ordre dans l'univers . Peut-être être que c'est vrai et peut-être pas. Lorsque je parle d'un créateur, je ne parle d'un créateur je ne parle ni d'Allah, ni du père de Jésus ou de Yahvé.
J'en profite aussi pour apporter une correction à mon commentaire. Il s'agit de la deuxième loi de la thermodynamique et non pas d'un principe. Les lois sont vérifiables par l'expérience (comme les théorèmes en maths qui sont démontrables), par contre les principes , comme les exiomes en maths, sont admis.
Je ne trouve pas les bons mots...
Merci pour la discussion :)
Certains parlent aussi de néguentropie, ou entropie négative, donc ordre, sagesse, information...
La seule forme de néguentropie que je vois en Tunisie ce sont les dons et les crédits qui permettent de faire diminuer temporairement l'entropie de la Tunisie. Mais, peut-être que ces crédits ne sont que des placebos qui ne font qu'empirer le problème.
ROBOCOP est le choix du GOUROU et de sa secte...
un bon nombre d'ignares incultes semble nostalgiques des barbus, eh bien malheureusement ils pourraient bien revenir un jour, et certains nombre d'imbéciles regretterons alors ces deux années passées ..
par contre à Juan , l'époque de Ben Ali n'a jamais le paradis, je suis d'accord, mais l'état fonctionnait à peu près et l'économie et les finances étaient meilleures malgré les trabelsi et compagnie..
Je vois plutôt une vacuité intellectuelle dans votre effort de représenter ce régime actuel en tant que continuateur de l'oeuvre de ZABA. Lui, il n'était pas du tout incompétent, pour jouer le rôle de la marionette. Vous estimez KS étant le seul horizon politique laïc du pays, en alternative aux barbus... Et je trouve cela au bas mot désolant.
la destruction systématique de l'état moderne tunisien a eu lieu de 2010 à 2021, le seul a avoir eu le courage de nous sortir de ce cauchemar nous gouverne actuellement, et je suis certain qu'il est un moindre mal. Il a des défauts , notamment un manque d'expérience, mais le pays tient le coup. Cependant il est temps d'aller jusqu'au bout des choses car le temps, .il ne nous en reste plus beaucoup..
1. notre ami ben ali
2. la régente de carthage
Ainsi va la vie, sans retour en arrière, elle nous mène inexorablement vers la mort.
il ne partira jamais. il sera réélu à vie.
j'ai jamais vu un despote prendre le pouvoir par la force d'un tank, puis y renoncer gentiment.
NO WAY.