La présidentielle est dans une douzaine de jours. On ne fait que parler de ce grand rendez-vous national depuis des mois. Au début, c’était pour savoir s’il aura réellement lieu, ensuite pour connaitre les noms de ceux qui seront autorisés à y participer. Et enfin, pour savoir s’il vaut encore le coup d’aller voter.
Mais, l’élément le plus important dans cette présidentielle ne sera ni le nom des candidats inscrits sur le bulletin de vote, ni l’entité juridique qui se chargera de trancher les litiges. Ce sera vous. Le citoyen, l’électeur, le petit Tunisien qui devra se déplacer aux urnes le 6 octobre et décider de cocher 1, 2 ou 3. Le citoyen qui s’insurgera contre le choix limité – et orienté – que le pouvoir lui laisse et qui exprimera son mécontentement en votant blanc. Le citoyen qui ne se déplacera même pas pour aller glisser un bulletin dans l’urne car il ne croit plus en cet exercice « démocratique », car il n’en voit plus – pas – l’intérêt ou car il ne comprend plus rien.
Ce citoyen, peu importe s’il choisit ou non d’aller voter, décidera (en théorie) du nom du futur locataire de Carthage, mais il déterminera, avant cela, le taux de participation au scrutin. Ainsi, il pourra répondre à la question existentielle : la présidentielle intéresse-t-elle vraiment encore les citoyens ?
Difficile de répondre à cette question lorsque le débat devient de plus en plus technique et inaccessible aux observateurs peu chevronnés. Il est déjà difficile, pour certains citoyens, de savoir qui est vraiment candidat et qui ne l’est pas. Lorsque certains candidats portent des présentations à rallonge : « Imed Daïmi, candidat à la présidentielle, débouté par l’instance électorale, mais réhabilité par le tribunal administratif, mais rejeté encore par l’instance électorale ». Lorsque l’un des trois noms inscrits sur le bulletin se trouve actuellement derrière les barreaux : « Ayachi Zammel, candidat à la magistrature suprême, mais absent à sa propre campagne ». Les citoyens s’intéressent-ils vraiment à ce genre de « subtilités » ?
Les candidats, officiellement retenus, devront faire campagne et se présenter en vertu d’une loi électorale qui sera amendée vendredi. Une loi électorale qui « n’a nullement besoin d’être amendée », mais qui « doit d’urgence être amendée » à une semaine du scrutin. L’électeur se soucie-t-il vraiment de ce genre d’incohérences ?
Le plus important pour le citoyen est de savoir qui sera le plus « intègre » des candidats, ou tout simplement qui sera « le moins corrompu ». Les futilités juridiques, les pleurnicheries des prisonniers politiques et les slogans creux de tous ceux qui se rapprochent de près ou de loin, à la « décennie noire » sont à écarter. Les programmes, eux aussi, comptent pour des prunes. « On nous a promis un réseau de métro à Sfax, des lignes de TGV reliant Tunis au reste du pays…et du Wifi gratuit pour tous » …
Cette présidentielle, plus que celles qui l’ont précédée, a été totalement vidée de toute substance. On ne cherche même plus à comprendre. Au fil des discours alarmistes, des accusations de traitrise, des théories de complot, il serait ridicule de s’attarder sur les détails. Il ne reste plus qu’une vision manichéenne du bien et du mal. Du Bon et du Mauvais. Il ne sert plus à rien de chercher à comprendre.
Même les élus ne semblent plus vouloir s’encombrer de ces « futilités ». Un groupe d’élus du peuple propose un projet de loi amendant la loi électorale. Scandale, à quelques jours du scrutin. Des confrères s’indignent et pourtant, plusieurs de ceux-là mêmes qui ont proposé ce projet ne savent pas ce qu’il contient, ce qu’ils débattent et ce qu’ils voteront vendredi. Peu importe, ce n’est pas le fond qui compte, mais de désigner des coupables à abattre et à éliminer. Toujours plus de coupables, toujours plus d’ennemis.
Au fil des accusations de corruption, des désignations des cibles à abattre et des discours de haine et de division, on ne s’encombre même plus de savoir si c’est éthique, si c’est réglementaire ou même si c’est légal.
Au final, le choix reviendra aux citoyens, aux électeurs (du moins en théorie). Ceux qui se soucient tout simplement de savoir si on peut désormais acheter un pack de lait, au lieu des deux briques autorisées. Ceux qui se demandent encore s’il y a du sucre, du poulet ou du beurre au supermarché. Ceux qui s’interrogent si leurs enfants auront, enfin, des professeurs pour leur faire cours à l’école. Ceux qui s’inquiètent de la sécurité de leurs adolescents autour des collèges et lycées. Ceux qui subissent tous les jours les aléas des transports pour arriver, toujours en retard, à leur travail et tous ceux qui économisent pour partir ailleurs.
Ces électeurs-là ne s’encombrent pas de savoir si c’est la cour d’appel ou le tribunal administratif qui tranchera les litiges électoraux ou le nombre d’affaires en justice que traine Ayachi Zammel pour une histoire de parrainages.
Au fil des années, la politique est devenue tellement saugrenue que le citoyen s’est trouvé occupé à aller voir ailleurs. Le pouvoir a bien effectué son travail…
Vous pleurerez les 5 prochaines annees et j en suis heureux d avance.
Ton avis ne représente que toi et rien d'autre.
l accumulation de leur richesses illegales, leur evasions fiscale, leur corruption des politiciens et de la bureaucratie parasitaire s arret une fois pour toute, bien sur que les elections interessent...
S'il y a foule dans les bureaux de vote,comme du bon vieux temps d'Octobre 2011,avec des files dans la rue,c'est que le président sortant peut avoir des sueurs froides,car cela ressemblera davantage,à mon humble avis,à un Vote sanction avec un taux de participation atteignant allègrement les 60% et si par contre ce n'est pas le cas avec le désintéressement des citoyens comme on l'a vu lors des récentes élections post-référendum compris,c'est KS réélu dés le premier tour avec 97% des voix des votants pour un taux de participation ne dépassant pas,allez je vais être indulgent, les 20%.
Nous créerons la surprise ÷)
Sinon, le cas contraire, en temps normal, vous n'avez pas le droit de voter, car traître, vendu, sioniste et j'en passe les meilleurs...
Vous savez quoi, restez chez vous ! On votera pour vous.
L'état, en toute sa splendeur, au service du citoyen.
Ce pays ne peut être sauvé que par les jeunes.
Pour le reste l'isie nous fera ses acrobaties a s'en casser le cou.
Personne n'y croit a ses élucubrations.
Nos comiques ne font pas rires.
en tout cas pour répondre à la question cette élection ne m'intéresse pas