
Le verdict dans l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État » a été rendu le 19 avril 2025, aux alentours de cinq heures du matin. Les peines, allant jusqu'à 66 ans de prison, ont suscité une onde de choc sur la scène politique tunisienne. Les jugements, rendus dans un contexte de fortes contestations, ont provoqué un véritable tollé sur les réseaux sociaux.
Hichem Ajbouni : « si la justice tombe, c’est l’État qui tombe »
Dans une prise de parole percutante, l'ancien député et dirigeant d'Attayar, Hichem Ajbouni, a exprimé son dégoût envers cette décision, qu’il qualifie d’assassinat judiciaire. Selon lui, la condamnation, décidée bien avant la tenue du procès, s'inscrit dans une logique plus large de répression orchestrée par le régime. Il affirme que « la justice a été assassinée et violée » et que le verdict est une simple formalité, prononcée par des juges aux ordres. Pour Hichem Ajbouni, peu importent les peines infligées, « les détenus ne seront libérés qu’au départ du régime de Kaïs Saïed ». Il conclut par un appel à la résistance, en affirmant que « la justice triomphera, tôt ou tard ».
Nabil Hajji : « complot judiciaire dans l’obscurité de la nuit »
Le secrétaire général d’Attayar, Nabil Hajji, n’a pas manqué de dénoncer la manière dont le verdict a été annoncé, soulignant le timing choisi pour éviter toute couverture médiatique. « Des peines de prison de treize à 66 ans prononcées un samedi matin, pour éviter qu’aucun média n’en parle pendant tout le week-end », a-t-il indiqué. Il a également fustigé le fait que le procès se soit tenu à huis clos, sans possibilité pour les accusés de se défendre. Pour lui, il s’agit d’une « comédie grotesque », où les accusés n’ont même pas eu la possibilité de plaider leur cause.
Youssef Chaouachi : « une distinction d’honneur »
Youssef Chaouachi, le fils de Ghazi Chaouachi, a qualifié la peine infligée à son père de « distinction d’honneur ». Selon lui, les peines prononcées, qu’elles soient de treize ou de 66 ans, n’ont aucun sens, car elles sont liées à la prolongation du pouvoir de Kaïs Saïed. Youssef Chaouachi a insisté sur la conviction de sa famille que « l’incarcération est une tentative désespérée pour maintenir Kaïs Saïed au pouvoir ». Il a exprimé sa volonté de continuer la lutte contre le régime et de maintenir l’espoir d’une libération des détenus politiques.
Yassine Redissi : « une insulte à l’intelligence »
Le journaliste et réalisateur Yassine Redissi a, quant à lui, dénoncé ce qu’il appelle une « insulte à l’intelligence » et une « gifle au droit ». Pour lui, ce procès est une farce, un procès à distance où les détenus n’ont pas été amenés dans la salle d’audience. Yassine Redissi accuse le régime de Kaïs Saïed de transformer la justice en « machine à broyer les opposants », une justice devenue un véritable « peloton d’exécution » pour ceux qui osent s’opposer au pouvoir en place.
Kamel Jendoubi : « le régime signe son forfait »
L’activiste Kamel Jendoubi a partagé sa consternation face à la façon dont le verdict a été annoncé, soulignant l’heure tardive choisie pour publier la décision. À ses yeux, cette condamnation est un « assassinat judiciaire », orchestré par un régime en perte de légitimité. Il a dénoncé l’absence totale de preuves matérielles et la manipulation des procédures judiciaires. Selon lui, ce verdict n’a pas de valeur juridique, car il est le résultat d’un « ordre politique exécuté par des juges aux ordres ».
Mahdi Jlassi : « des peines rendues sans procès »
Mahdi Jlassi, ancien président du Syndicat des journalistes, a fustigé l’absence de tout respect des principes fondamentaux du droit. Il a rappelé que les peines ont été rendues « sans la présence des accusés, sans auditions, sans confrontations et sans respect des droits à la défense ». Il a aussi rappelé que la presse a été empêchée de couvrir les audiences, et a dénoncé la décision de non-publication qui a accompagné toute l’affaire.
Amira Mohamed : « un mauvais souvenir dans la poubelle de l’histoire »
La journaliste Amira Mohamed a également exprimé son dégoût vis-à-vis de cette répression politique. Selon elle, le pouvoir de Kaïs Saïed sera « un mauvais souvenir dans la poubelle de l’histoire de la Tunisie ». Elle fait écho à l’idée que la fin du dictateur sera inévitablement marquée par la honte et l’humiliation, quel que soit le temps qu’il aura passé à régner avec « arrogance et cruauté ».
Zied El Heni : « la fin d’un scandale politique et judiciaire »
Le journaliste Zied El Heni, dans son analyse, a évoqué ce verdict comme étant « le plus grand scandale politique et judiciaire » que la Tunisie ait connu. Il a rappelé les déclarations de Kaïs Saïed en 2023, où il avait qualifié les accusés de « terroristes », une condamnation d’avance qui, selon Zied El Heni, a pavé la voie à cette justice politique. Pour lui, ce verdict ne sera jamais reconnu ; il s’agit d’« un crime d’État supervisé personnellement par le président ».
Moncef Marzouki : « lorsque la tragédie atteint son paroxysme, elle devient une comédie »
L’ancien président de la République, Moncef Marzouki, a réagi en soulignant que celui qui a dit que « le pire des malheurs est celui qui fait rire » avait bien raison.
« Mais rassurez-vous, leur sort est déjà scellé. Quand le peuple des sujets se réveillera de la grande tromperie dans laquelle il se débat encore, concernant le véritable responsable de sa misère, le putschiste usurpateur comparaîtra devant un tribunal équitable, accusé de haute trahison », a-t-il ajouté.
M.B.Z

QUE CHERCHE ELLE .QUE PREPARE ELLE.LA PRESIDENCE DU FUTUR BUREAU DU SNJT ,OU LA FORMATION D'UNE NOUVELLE ASSOCIATION AVEC MEHDI.

