Le comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi a annoncé mercredi 10 février 2021 que l’examen de l’affaire de Chokri Belaïd avait été reporté au 24 mai prochain, déplorant l’encerclement de l’avenue Habib Bourguiba par la police le jour de la commémoration de l’anniversaire de son assassinat, le 6 février.

Le comité de défense des deux martyrs a organisé, dans la matinée, une conférence de presse pour révéler l’implication du mouvement Ennahdha dans les assassinats perpétrés en 2013.

Les membres du comité ont dénoncé l’agression des avocats lors des dernières manifestations, fustigeant le fait que ces agressions aient été commises sur ordre du chef du gouvernement, Hichem Mechichi.

« L’assassinat de Chokri Belaïd est un crime d’Etat ! », c’est ce qu’ont lancé les avocats, révélant que le juge d’instruction qui avait prouvé l’existence d’une chambre noire au sein du ministère de l’Intérieur et l’implication de l’appareil secret d’Ennahdha dans les assassinats a été menacé et harcelé.

L’avocate Faten Mehaoui a critiqué la lenteur des procédures judiciaires, pointant plusieurs manquements au niveau des dossiers liés à l’affaire de l’assassinat de Chokri Belaïd.

Elle a précisé que l’ordinateur portable du terroriste Ahmed Rouissi qui contient des documents « cruciaux »de l’affaire avait été volé, ajoutant que les enquêteurs n’ont pas encore saisi les lignes téléphoniques appartenant aux membres du groupe terroriste arrêtés d’autant plus qu’ils attendent une lettre d’Interpol concernant l’arrestation de Kamel Gadhgadhi par la sécurité française.

Me Mehaoui a, dans ce sens, souligné qu’après le mort de Gadhgadhi (en février 2019), il n’y a aucune raison empêchant  la divulgation de ces informations qui permettent de révéler la vérité.

L'avocate a également souligné que la chambre d’accusation n’avait pas pu émettre un acte d’accusation à l’encontre de Ameur Belazi- accusé de complicité de meurtre avec préméditation- à cause notamment  de certaines difficultés procédurales.

 « Le Tribunal a prononcé des jugements qui n’ont pas encore été exécutés, y compris ceux liés à l’affaire de Meherzia Ben Saad, l’épouse de Ridha Sebtaoui, Chef de l'aile militaire d'Ansar al-Chariâa, qui a été tuée lors d’une opération sécuritaire à son domicile menée entre les 29 et 30 décembre 2012 et ce, malgré l’importance de cette affaire.  C’est parce que selon les révélations, Ansar al-Charia a ordonné le meurtre de Chokri Belaïd pour venger la mort de l’épouse du terroriste », a-t-elle souligné.

I.M.