
Le président Donald Trump a nommé Bill Bazzi, maire de Dearborn Heights, au poste d’ambassadeur des États-Unis en Tunisie, un choix marquant en faveur d’un leader local ayant des liens solides avec la communauté arabo-américaine.
Dans une déclaration de remerciement, Bill Bazzi a exprimé son honneur et sa gratitude : « Aujourd'hui, je suis profondément honoré et reconnaissant pour la nomination du président Trump. La Tunisie occupe une place spéciale dans mon cœur, et au fil des années, j'ai noué des liens solides avec ses responsables politiques et ses citoyens. J'ai eu l'opportunité de visiter des orphelinats, des institutions promouvant la carrière des femmes, des écoles et des entreprises locales. Ces rencontres ont renforcé mon admiration pour le pays et son engagement à se développer dans la région. Grâce à mes visites en Tunisie et à mes nombreuses rencontres avec des membres du parlement tunisien lors de leur séjour aux États-Unis, je suis ravi de pouvoir revenir et de représenter honorablement notre pays. Mon objectif est de poursuivre mon engagement pour la paix et d’élargir les partenariats diplomatiques entre nos nations, afin de promouvoir le bien-être des citoyens des deux pays et d'améliorer les relations internationales », a-t-il posté sur les réseaux sociaux.
Né au Liban, Bill Bazzi a émigré aux États-Unis à l'âge de dix ans. Il a grandi à Dearborn, une ville du Michigan où la communauté arabo-américaine est l'une des plus importantes du pays. Diplômé de Fordson High School, il a choisi de servir son pays en rejoignant la réserve du Marine Corps, où il a servi de 1999 à 2016, atteignant le grade de sergent-chef. Son service l’a conduit à travailler au sein de la police militaire et des services de renseignement.
Diplômé en ingénierie aérospatiale de l’Université Embry-Riddle Aeronautical, il a également travaillé chez Boeing et Ford Motor Company.
En 2021, Bazzi est devenu le premier maire arabo-américain et musulman de Dearborn Heights, une ville marquée par une grande diversité culturelle mais aussi par des tensions politiques internes.
L’année dernière, Bill Bazzi a joué un rôle clé en soutenant la campagne de Donald Trump dans l'État du Michigan, un bastion démocrate traditionnel, où il a pris la parole lors de plusieurs rassemblements du président républicain. Lors d'un discours prononcé à Novi le 26 octobre, il a évoqué la situation internationale et les défis auxquels le monde faisait face, en particulier les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine : « Je n'ai jamais vu une dévastation aussi profonde qu’aujourd'hui. Lorsque Trump était à la Maison Blanche, la paix régnait ». Un message fort qui a trouvé un écho auprès de nombreux électeurs du Michigan, notamment dans des communautés comme Dearborn Heights, où les préoccupations liées à la politique étrangère et à la stabilité mondiale sont particulièrement sensibles.
Donald Trump a remporté 44 % des voix à Dearborn Heights, surpassant la candidate démocrate Kamala Harris, qui a recueilli 38 % des suffrages, une performance qui démontre l’influence croissante des électeurs arabo-américains et musulmans dans cet État clé.
Bill Bazzi estime, selon les médias locaux, avoir contribué à convaincre près de mille personnes de soutenir Donald Trump lors des dernières semaines de la campagne. « Je suis extrêmement heureux de voir un changement dans l'administration, qui, à mon avis, ne se souciait pas réellement de ceux qui en avaient besoin », a-t-il déclaré après l'élection.
M.B.Z
Un mandat sans ambition ?
Que peut-on alors attendre du mandat de Bill Bazzi ? Probablement pas grand-chose. Son rôle consistera essentiellement à préserver une relation bilatérale minimale, à maintenir les canaux diplomatiques ouverts sans chercher à redéfinir la place de la Tunisie dans la stratégie américaine. L'absence d'un engagement fort des '?tats-Unis dans les réformes économiques tunisiennes, malgré la crise financière qui étrangle le pays, illustre cette posture passive qui laisse à l'Europe et aux institutions financières internationales la responsabilité de gérer la situation.
En d'autres termes, l'arrivée de Bazzi ne constitue ni un signal de rapprochement, ni une volonté de rupture. Elle entérine simplement une réalité : la Tunisie, qui fut autrefois scrutée comme un cas d'école pour la transition démocratique, n'est plus un enjeu majeur pour Washington.
Si un changement devait intervenir dans la relation tuniso-américaine, il viendrait non pas d'une initiative diplomatique américaine, mais plutôt d'un événement externe : une aggravation de la crise économique tunisienne, une montée des tensions sociales pouvant déboucher sur une instabilité politique majeure, ou une reconfiguration des alliances régionales.
D'ici là, le poste d'ambassadeur restera avant tout un observatoire, plutôt qu'un levier d'action.
Un Maghreb à géométrie variable
La marginalisation de la Tunisie dans l'agenda américain s'inscrit dans une reconfiguration plus large des priorités de Washington au Maghreb. Si, il y a une décennie, l'expérience tunisienne suscitait un intérêt certain au sein des cercles de la politique étrangère américaine, aujourd'hui, la région est perçue à travers des enjeux bien plus structurants :
'?' L'Algérie, acteur pivot face à Moscou et Pékin
Avec ses ressources énergétiques et son rôle grandissant dans l'axe Moscou-Pékin, Alger est devenu un point de friction stratégique. La montée des échanges militaires avec la Russie et la Chine inquiète Washington, qui cherche à contenir cette influence dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes.
'?' Le Maroc, partenaire clé dans la coopération sécuritaire
Rabat reste un allié privilégié, bénéficiant d'un soutien américain constant, notamment sur le dossier du Sahara occidental. L'administration Trump, puis Biden, ont consolidé le partenariat militaire avec le Maroc, renforçant son rôle de rempart sécuritaire régional.
'?' La Libye, un enjeu de stabilisation fragile
Bien que la Libye ne soit plus une priorité absolue, son instabilité chronique et la présence d'acteurs russes (notamment le groupe Wagner) en font une variable incontournable dans l'équation nord-africaine.
Un partenaire relégué au second plan
Depuis le coup de force du président Kais Saied en juillet 2021 ' qui a vu la suspension du Parlement, la réécriture de la Constitution et la consolidation d'un pouvoir personnel ' la Tunisie a progressivement disparu du radar stratégique de Washington. Contrairement à l'Union européenne, qui reste préoccupée par la gestion des flux migratoires en Méditerranée et maintient un dialogue constant avec le régime de Saied, les '?tats-Unis n'ont que peu de leviers pour influencer le cours des événements tunisiens.
Dès 2022, l'administration Biden a amorcé une réduction progressive de l'aide américaine à la Tunisie, conditionnant son soutien à un retour aux normes démocratiques, une condition largement ignorée par le pouvoir tunisien. La diminution des financements de l'USAID et le gel de certaines coopérations sécuritaires traduisent une pédagogie par le désengagement, une stratégie qui repose sur l'idée que la Tunisie, laissée à elle-même, prendra conscience de l'importance du partenariat américain. Mais cette approche a produit l'effet inverse : face à la froideur de Washington, Tunis a cherché des alternatives auprès de l'Union européenne et des pays du Golfe, réduisant encore l'influence américaine dans le pays.
Obama est le parfaite exemple de l espoir que le monde musulman avait mis en lui et comment il a tout detruit .
Je vous conseille de lire les tweet du senator joe wilson proche de trump qui promet de détruire le lien de l irak et de l iran et de detruire la tunisie .
Cet ambassadeur a recu la visite du lobbying sioniste marocain caucus
Seul le possed2 refuse de voir ce qui est officiel