
La réalité partisane et idéologique en Tunisie est digne de meubler les cercles de réflexion et les discussions de salon. Il se trouve qu’il s’agit là des deux terrains de prédilection de la gauche tunisienne. Il ne s’agit aucunement ici de mettre en doute la pensée de gauche et ce qu’elle a apporté à la Tunisie et au monde. Mais il faut bien avouer que le spectacle des composantes de la gauche tunisienne est tout simplement affligeant.
Le souvenir de Abid Briki, quand il a annoncé la création de son parti « La Tunisie en avant », disant vouloir unifier la gauche fait aujourd’hui sourire. Voir une formation de gauche se ranger sous le pavillon d’un régime comme celui de Kaïs Saïed a de quoi ulcérer les penseurs des droits de l’Homme et des libertés. Dans son argumentaire, Abid Briki accepte le fait accompli et cherche les moyens susceptibles d’améliorer les choses de l’intérieur. Cela s’est vu par le passé avec le régime de Ben Ali qui avait réussi à enrôler plusieurs figures estudiantines de gauche pour ensuite les broyer au sein de la machine du RCD. Mais au moins, à l’époque, ces figures pouvaient exprimer leurs orientations au sein des cercles du parti et il existait un niveau minimum de dialogue. Aujourd’hui, le régime de Kaïs Saïed ignore superbement ceux qui clament le soutenir et absolument aucune de leurs propositions dans les domaines économique, social ou politique n’a été prise en considération. Ils n’ont même pas de canal de communication avec ce pouvoir qu’ils disent comprendre et soutenir.
Nous avons également appris récemment qu’Al Watad n’est pas la gauche comme nous l’a dit Oussama Sahnoun, membre politique du Watad unifié, parti dirigé par Mongi Rahoui. Pour ceux qui ont du mal à suivre, il y a le Watad, le Watad unifié et même le Watad non partisan. Tout ce beau monde n’arriverait pas à remplir un bus, mais ce n’est pas la question. La même faction politique a donné naissance à une branche dans l’opposition, et une deuxième soutenant le régime de Kaïs Saïed. Mongi Rahoui a écumé les plateaux pour justifier les atteintes à l’indépendance de la justice, les arrestations abusives de personnalités politiques ou encore les orientations du président de la République. Même les choix économiques et budgétaires des gouvernements Bouden et Hachani ne peuvent en aucun cas correspondre aux idéaux de gauche. Il est difficile de leur trouver des prétextes et des justifications. Certains ont tenté de l’expliquer par la haine tenace de la période islamiste et d’autres ont invoqué de lointaines bases idéologiques selon lesquelles cette gauche n’a pas de problème fondamental avec le totalitarisme. Mais comme souvent, la bonne explication est la plus simple : l’opportunisme. De quoi faire retourner Chokri Belaïd dans sa tombe.
Il y a également Al Massar, parti démocratique de gauche, qui recommande ni plus ni moins que de boycotter les élections. Après avoir boycotté le référendum constitutionnel et les élections législatives, avec les conséquences que l’on connait, certains restent figés dans ce choix. Le régime actuel ne s’embarrasse pas de ce genre de considérations et tous ses porte-voix ont claironné leur fierté des 11% de participation aux législatives. Ce même parlement, mal élu et manquant de députés, a quand même eu l’audace de procéder à un amendement de la loi électorale une semaine avant l’élection. Donc, chercher à gêner le régime par ce genre de postures est totalement stérile. Mais même si on peut lui reprocher son positionnement, Al Massar a au moins le mérite de ne pas s’être inféodé au régime en place pour y chercher quelques avantages ou pour avoir des postes. Parmi les fidèles il y a également Hamma Hammami qui avait déclaré, dès les premiers jours suivant le 25 juillet 2021, qu’il s’agissait clairement d’un putsch. Depuis, il a multiplié les déclarations et les interventions pour expliquer son point de vue et nous prédire la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui le pays. Comme sous le régime Ennahdha, ou encore Nidaa Tounes et aujourd’hui sous Kaïs Saïed, il s’est fait insulter de toute part.
Dans cet arc de gauche ont peut également trouver le mouvement Echaâb de Zouhair Maghzaoui et le courant populaire de Zouhair Hamdi, parti fondé par le défunt Mohamed Brahim. Eux n’ont clairement pas de problème avec le totalitarisme ou la dictature. Ils seraient même prêts à y participer, si jamais on le leur demandait. Cela n’empêche qu’aujourd’hui, Zouhair Maghzaoui est candidat à l’élection présidentielle face à Kaïs Saïed, après l’avoir soutenu, contre vents et marées et même contre d’anciens camarades, depuis le 25-Juillet. Au vu de la proximité idéologique entre les deux entités, il aurait été logique que le courant populaire apporte son soutien à Zouhair Maghzaoui. Mais non ! Le parti de Zouhair Hamdi a choisi de soutenir le président Kaïs Saïed. Allez y comprendre quelque chose.
La gauche sociale et démocratique a encore une fois failli à présenter un visage uni et une alternative viable à l’opinion publique tunisienne. C’est le couronnement d’une série d’échecs et de défaites sur tous les fronts. La gauche tunisienne n’a pas réussi à se faire entendre dans une scène peuplée par les opportunistes et les populistes. Elle se trouve aujourd’hui en perdition à tous les niveaux, au moment où la Tunisie a le plus besoin d’elle.





Surtout le progressisme perverti par les usages les plus convenus dans le monde des nantis qui confondent les "progrès" de leur fortune ou les évolutions sociétales avec le concept de progrès.
Mais, nous sommes habitués depuis l'essor de la révolution conservatrice à ces tripatouillages et retournements capables d'accréditer, chez qui veut y croire, que même les fascistes sont des démocrates....que les USA incarnent la liberté et la France est la patrie de la révolution qui disposait que les hommes naissent libres et égaux en droits.
Regardez, ici et ailleurs, comment les meilleures proclamations sont trahies, les engagements renies, les gens maltraites et leurs opinions si peu respectées.
'?videmment, je parle de ceux qui ont une opinion, des arguments, et qui les justifient comme on demande aux élèves de soutenir leurs assertions.
Beaucoup de marchands de promesses sont disposés à tout pour gagner la place.
Comme le soutenaient les pères et enfants de la Révolution, il nous faut des hommes vertueux.
Combien sont capables de mettre au premier rang l'intérêt général bien compris, comme on disait jadis?
Gauche est un mot précieux ne oas confondre avec gaucher.
La confusion?
Il faut te relire, cela suffirait.
Et puis, je ne veux rien avoir à débattre avec toi.
Continue à jouer ton petit rôle.
'?a ne prend pas.
... l'histoire de la gauche européenne est très complexe et remonte au XVI ème Siècle et même au début du protestantisme
Bien fait pour nos gueules: la démocratie, la dic tature et la torture...point
Ces petits chefs de bande ont chacun son échoppe sur le souk elasr de Tunis: cet Abid, ce Jelloul, ce Mraihi, ce Zemmal, ce Rahoui, ce Maghzaoui, ce Z. Hamdi, ces Mekki (AB. et H.), ces Chebbi (1 et 2), ces Nahdhaouis, ces Karama, ce Massar, ce Tekattol, cet afek, ce Hamma et son parti, cette Abir, ce Daimi, etc. etc. etc.
Des centaine de partis sans aucun contact avec le peuple, sans vision, sans école de pensée, sans formation de cadres, sans impact sur la vie des citoyens... On est en train de vivre 12 ans de solitude et de désert politique comme l'a dit votre rédactrice, et ce n'est pas dû qu'à la surdité de qui vous savez. Nos grands mères disaient un peu du henné et un peu de la moiteur des mains...
Et tout cela se bat à couteau tiré ! Aucun avenir, rien de constructif.
Ce n'rst pas mieux qu'en Tunisie...

