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Une disposition de la loi de finances contraint une société exportatrice à licencier tous ses employés
29/05/2023 | 11:08
4 min
Une disposition de la loi de finances contraint une société exportatrice à licencier tous ses employés

 

 

La société Minerali Industriali Tunisia (MIT), qui opère dans l’exportation de sable traité, a annoncé être dans l’obligation de procéder à un licenciement économique de tous ses employés, soit soixante personnes. L’entreprise a précisé que le personnel indirect impacté par l’arrêt de l’activité est estimé à 200 personnes.

Ayant pris contact avec Business News, le directeur technique de la société, Kais Slim, a expliqué que cette douloureuse décision résulte d’une disposition de la loi de finances 2023, qui impose dans son article 26 une taxe de cent dinars à la tonne sur tout sable destiné à l’export.

La direction de la société a précisé avoir contacté toutes les autorités tunisiennes compétentes sans trouver une solution viable à la taxe en question, soulignant que cette taxe représente un taux de 150% du prix moyen de vente de soixante dinars à la tonne excluant ainsi le sable tunisien du marché mondial.

Des lettres officielles ont été adressées à la présidence de la République, à la présidence du gouvernement, aux ministres des Finances, des Affaires sociales et de l’Industrie, à la Douane tunisienne, aux gouverneurs de Kairouan, Sousse,  Zaghouan et Tataouine, toutes restées sans réponse.

Une note douanière parue en janvier 2023 et classifiant le sable et sa taxation selon sa teneur en silice avait permis à la société d’effectuer dix opérations d’export, soit 48.310 tonnes non soumises à la taxe. Le 6 mars 2023, et sans aucun préavis ou communication de tout genre, une note douanière a remis en application la taxe de cent dinars à la tonne, affirme la société, qui s’est retrouvée, face à des obligations contractuelles et des pénalités drastiques, contrainte à payer la somme de 2,6 millions de dinars pour cinq opérations d’export.

Le 8 mai 2023, précise un communiqué de l’entreprise, la Douane tunisienne a exigé le paiement de la taxe qu’elle a elle-même annulée sur les dix opérations de 48.310 tonnes soit 4,83 millions de dinars plus l’amende.

Les taxes payées, les obligations envers les fournisseurs, les salaires, mais encore cette nouvelle taxe exigée par la Douane, ont mis la société dans une difficulté financière insurmontable.

 

Le Groupe Minerali Industriali, qui opère sur le sol tunisien depuis 18 ans, a investi 30 millions de dinars, implémentant en Tunisie la première usine de traitement de sable pour la verrerie. Ceci, rappelle la société, a lancé tout un secteur et a mené quelques entrepreneurs locaux à investir dans une usine du même type. Le Groupe, qui a apporté la technologie et le savoir-faire pour la transformation du sable pour la verrerie, se trouve aujourd’hui paralysé par une taxe censée mettre en valeur ce produit considéré désormais comme un trésor national.

Devant ces contraintes insurmontables qu’elle qualifie de « persécution », la Minerali Industriali Tunisia explique qu’elle se retrouve obligée de procéder au licenciement économique de tous ses employés, gardant néanmoins un infime espoir qu’un renversement de la situation lui permette de reprendre ses activités et sa confiance en la Tunisie.

La MIT a souligné que cette taxe prive le pays d’une rentrée de devises étrangères provenant de ses exportations et de salaires estimés à 2,7 millions de dinars par an, en plus des cotisations, impôts et droits douaniers de 5,6 millions de dinars par an et une masse d’achats locaux de 21 millions de dinars par an.

 

Dans une démarche de rationalisation de l’exportation des produits miniers et de carrières, la loi de finances 2023 a, en effet, institué une taxe à l’exportation du sable naturel de toute espèce et des marbres et autres pierres naturelles. Une mesure dont les retombées sont néanmoins contestées par des études menées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

L’OCDE a, en effet, mené des travaux qui suggèrent que les restrictions à l’exportation ne sont pas le meilleur moyen de générer des recettes publiques, de lutter contre l’exploitation et la vente illégales de produits miniers, de renforcer la protection de l’environnement ou encore de compenser les effets induits par les exportations sur le taux de change. Des objectifs toutefois légitimes et essentiels de l’action publique.

L’Organisation note même que, dans certains cas, ces mesures peuvent aller à l’encontre du but recherché. Quatre pays d’Afrique qui ont eu recours à ces restrictions pour encourager les activités de transformation à l’échelle nationale n’en ont aucunement bénéficié, selon une étude menée par l’OCDE. Certains, précise l’Organisation, ont même dû subir d’importantes retombées négatives sur le secteur minier.

L’OCDE, indique dans un communiqué publié sur son site, que l’effet qu’aurait la suppression de tous les obstacles à l’exportation d’acier et de matières premières sidérurgiques, a été évalué et qu’il s’avère positif sur le bien-être général, confirmant que les restrictions à l’exportation ne sont pas l’instrument adéquat pour réglementer le secteur extractif de façon à garantir une croissance durable profitant à l’ensemble de l’économie.

 

 

M.B.Z

 

29/05/2023 | 11:08
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Commentaires
ourwa
Minerali Industriali Tunisia et son sable dan les yeux...
a posté le 29-05-2023 à 21:21
Minerali Industriali Tunisia (MIT) n'et rien d'autre qu'une filiale de la société italienne spcialisée dans l'extraction, traitement et commercialisation des matières premières et recyclage et valorisation des déchets industriels banals, Minerali Industriali etc... selon" la loi de finances 2023, qui impose dans son article 26 une taxe de cent dinars à la tonne sur tout sable destiné à l'export." Cette meure nous fait bien rigoler et néanmoins elle se révèle légitime; aux patrons de Minerali Industriali Tunisia et surtout aux grands manitous de la maison mère, Minerali Industriali de prendre leurs décisions ou de négocier... Pour un coup de Jarnac de la part de KSS, c'est un beau coup de Jarnac, or, avant de lire cette nouvelle, je ne savais pas que KS était capable d'une telle ironie... A mourir de rire, surtout en lisant les pleurnicheries du directeur de Minerali Industriali Tunisia qui " annonce" la faillite de sa boutique par "le licenciement de ses 60 employés, en plu des 200 autres emploi indirects...
Je ne vois pas de zones où l'on peut prendre du able riche en silices ( eentiels dans la fabrication du verre) en grande quantité autres que le désert tunisien... Si Minerali Industriali Tunisia ferme boutique, l'on peut dire peut être adieu aux verroteries haut de gamme de Murano...à moins que Minerali Industriali change de fournisseur en s'adressant au Qatar...mais ce serait dommage pour nous, car débarrasser notre désert du sable qui l'encombre serait peut-être l'occasion de nous éviter les tempêtes de sable et ...découvrir du pétrole et qui sait, plus important, de l'eau, n'est-ce pas Eni et autre SONEDE !
Kais
Pour dire, il n'y a rien a dire!
a posté le à 13:18
Merci pour ce commentaire éclairé où on commence par présenter un groupe qui a son propre site internet !
Après celà on parle d'un domaine où on est inculte, car autrement on accueillerai volontiers les propositions d'investissement pour valoriser du sable qui se vend à 3.5 à 5 D sortie de carrière ?
Sinon, c'est juste un grain de sable dans l'oeil et non des pleurnicheries pour juste 60 familles qui perdent leurs emplois ! Facile d'en découdre quand on se cache derrière un pseudo car les quelques familles en question se feraient un plaisir de faire votre connaissance. Sinon, le reproche à l'étranger qui exploite n'est qu'un prétexte pour ceux qui n'arrivent toujours à rien faire !
GZ
Manger son blé en herbe
a posté le 29-05-2023 à 20:06
Illustration parfaite de l'adage
" trop d'impôt tue l'impôt". Ici, il tue l'emploi aussi.
Une telle mesure de taxation aussi lourde, doit faire l'objet de mûre reflexion, négociations et arbitrage avec les différents partenaires sans perdre de vue les possibles répercussions sur la pérennité de l'entreprise concernée.
200 emplois et une part non négligeable de l'activité du port de Sousse. Le gouvernement, à la recherche de ressources tous azimuts pour financer son budget, n'avait pas la tête à cela.
La MIT, ira traiter le sable ailleurs et 200 familles resteront sur le carreau.
Bravo.
Cram
On a...
a posté le 29-05-2023 à 19:19
... les "néo-colons" étrangers. Mais aussi: les fainéants locaux, les corrompus locaux, tout ce beau monde qui fait de beaux discours en regardant ce pays sombrer dans la misère et dans le chaos. Mesurez vos paroles...
Hadou
Vive le patriotisme
a posté le 29-05-2023 à 19:04
On exporte notre sable?
l'Italie est une péninsule,donc le sable à gogo....ils veulent pas sur leur sol des industries polluantes et qui consomment beaucoup d'eau....
Espérons que sera le cas des pantalons jeans qui consomment énormément d'eau,qu'on exporte pour une poignée de dollars....
Kaies
Du Sable y en a partout
a posté le à 13:22
Du sable y en a en Italie aussi, on parle de qualités différentes et d'industrie de verrerie destinée à toute l'Europe. Il suffit de consulter le site du groupe pour voir les sites italiens. Et si on réussit à exporter un produit local où est le mal ?
Larry
Joli résultat de l'incompétence tunisienne !
a posté le 29-05-2023 à 14:45
Voilà le résultat de notre industrialisation !

L'incompétence administrative et mentale de la Tunisie....

Et c'est avec cette attitude que vous pensez que nous allons nous développer un jour ?....

Certains précédents commentaires sont à l'image de la niaiserie du pays !...
Ca ne réfléchit pas..... c'est dans notre ADN !..
Abidi
Tort
a posté le 29-05-2023 à 14:26
Mais bien sûr l'état a tort,il aurait dû vous laisser exploiter les mines diverses que se soit le sable ou autre,les exporter a votre guise et vous exonérer de toutes taxes et même vous octroyer des subventions et pourquoi pas payer les cotisations sociales en faveur de vos 60 employés, vous êtes dénués de tout sens de patriotisme, vous êtes là nouvelle mafia qui ne cesse de s'enrichir a l'insu de tout le monde, vous vivez dans ce pays, vous devez vous acquitter de vos taxes et impôts et c'est le droit de l'état qui j'espère vous poursuivrera jusqu'au dernier millime de ce dû
Kais
Payés, tout payés !
a posté le à 13:27
Les salaires sont payés, les taxes sont payés, les droits douaniers sont payés à hauteur de 10 millions de dinars par an.
Taxer au delà de la valeur du marché rapportera à l'état zéro de chez zéro et pour gratifier cette mesure patriotique, un autre groupe local vient de licencier 450 employés !
Vive les mesures économiques et vers l'avant la démocratie !
Cram
Je vous conseiile
a posté le à 19:14
... les lapins crétins. Tout à fait à vôtre niveau.
Houcine
L'OCDE et son expertise.
a posté le 29-05-2023 à 13:44
C'est l'expertise du loup face à l'agneau.
On exploite les personnes, les produits et richesses dont la nature nous gratifie favorisant les vautours et néo-colons qui ne font rien gratuitement, et on nous propose pour justifier leur cause leurs propres arguments.
Lorsqu'on compère, comme l'on dit dans la vulgate commune, il est toujours recommandé et prudent de bien mesurer et évaluer ce que chacun met dans la corbeille.
Souvent, pour ne pas dire toujours, les accords ne font que traduire les rapports de force et de puissance.
Une société X décidé de monter un projet en ce pays, et on lui fait des courbettes au prétexte qu'elle génère de l'emploi.
C'est une politique de courte vue. Comme la défiscalisation des bénéfices, rapatriement en devises chez elle, sans compter les franchises de toutes sortes.
La Tunisie gagnerait à bien négocier ses relations, mettre le poids des lois et règles locales dans la balance.
On ne renie pas ses propres normes ou règles au bénéfice de l'étranger.
C'est ce qu'ils font.
Pourquoi pas nous ?
Alors, les habituels des ronds de jambe et courbettes diront non.
Parce qu'il faut faire avec le monde tel qu'il est, voilà le viatique.
C'est fort pertinent.
Alors, la terre est plate. C'est le point de "pensée" de certains qui ont fait leur loi ici.
Convenons-en, c'est ainsi.
Drolatique, indigeste, nullard.
Comme dans tout, il faut se faire respecter.
Le chantage est une pratique des voyous.
Et, ils sont légion.
Chez les démocrates, s'entend.
Parce q'aussi bien, la démocratie c'est pour eux.
Pas pour nous.
Ou alors, quand et comme ils le décident.
Comme avec les islamistes, ils nous les ont importés bien emballés dans leur écrin qui avait nom démocratie.
Il n'est que de voir le résultat.
Cessons de nous laisser prendre pour des cons.
Kais
Point d'ironie
a posté le à 13:35
Tout d'abord, je commence par dire que j'ai adoré le point d'ironie et votre commentaire savant.
Il existe trois sociétés dans le domaine dont deux tunisiennes. L'une d'elle vient d'annoncer hier le licenciement de 450 employés.
En connaissance de cause, je puis affirmer qu'il y avait deux investisseurs tunisiens qui était prêts à lancer leur projet en 2024, suffit de dire qu'il ne mettrons pas les mains dans les poches et qu'ils ne peuvent plus compter sur les banques.
Oui la Tunisie doit y trouver son compte, c'est une ressource naturelle du pays, mais l'exclure du marché n'apportera pas grand chose.
Je suis tunisien et ne fait pas dans les courbettes mais je suis du côté de ceux qui annoncent et exécutent, les acteurs économiques qu'ils soient locaux de préférence ou étrangers.
La Tunisie a besoin d'une roue qui tourne !
jilani
Il ne reste plus qu'à exporter le sable
a posté le 29-05-2023 à 12:35
Et on parle de souveraineté, cette société doit fermer immédiatement. Le sable d'un pays n'est pas à exporter.
Kais
Sable d'or
a posté le à 13:38
Monsieur, vous êtres bien heureux de pouvoir fermer et ouvrir à votre guise les sociétés.

Chaque tunisien devrait prendre sa part en sable et la déposer dans son compte bancaire !

Le sable tunisien est un trésor qu'on devrait fourrer dans nos matelas !
Ben Nasr
Sable
a posté le à 20:56
Vous avez raison le sable est en voie de disparition et en Italie il est interdit de pomper leur sable . Nous en tunisie ont l'achète plus cher.
Kais
Oui c'est vrai !
a posté le à 13:41
Oui le sable commence à être une denrée rare mais pas pour ce secteur ! C'est la Chine qui est le plus grand consommateur et on parle de millions et millions de tonnes ! La Tunisie exporté 750 000T qu'il faut absolument valoriser et faire bénéficier l'économie du pays! Mais certainement pas en fermant des sociétés comme si on en avait à rabord des nouveaux business !
radskin
Le sable est une ressource rare à preserver
a posté le 29-05-2023 à 12:34
Contrairement aux apparences, le sable est une ressource rare. Nous devons la preserver, et mieux l'exploiter.

***
Mohamed Djerbi
Il n'y a que les imbéciles pour défendre ce projet
a posté le 29-05-2023 à 12:31
Cette société extrait du sable et le fait traiter avant de l'expédier, sachant que le traitement nécessite beaucoup d'eau et génère beaucoup de pollution.
Ce sable est vendu à l'export pour des miettes et pas par des bouchées.
La Tunisie gagne les salaires et les cotisations sociales, et il est fort probable que même la facture d'électricité est payée en hors TVA
L'industrie du verre est grande consommatrice d'énergie dont le prix en Tunisie est de loin meilleur qu'en Europe.
Pourquoi ce Groupe Minerali Industriali n'investit pas dans des verreries et exporter leurs productions en Europe et gagner encore plus.
Investir dans des activités de production permettrait aux Tunisiens d'apprendre de nouvelle technologie, et augmenterait nos recettes en devises.
Malheureusement l'Europe préfère nous voir dans la misère pour prendre nos ressources naturelles bon marché, profiter de la main d'oeuvre bon marché et nous prendre nos élites chez elle.
Savez vous que ces entreprises étrangères paient moins en euros aujourd'hui que 13 ans en arrière.
Le Tunisien reçoit sa paie en dinars et ne s'aperçoit de rien et on le trouve parfois défendre sa situation d'esclave.
Kais
Quelques faits
a posté le à 13:51
Je me permets Monsieur d'émettre quelques faits.
Cette société est résidente, partiellement exportatrice.
Elle paie ses taxes et ses cotisations localement.
Deux autres sociétés locales entreprennent la même activité, ce n'est pas une question de l'étranger qui bouffe le bled ici.
Oui, cette industrie est energivore, on ne peut le nier et pas mal d'industrie choisissent leurs localisation pour les coûts bas.
Pour l'eau par contre, il est totalement recyclé et je parle pour les trois boîtes. En ce qui concerne les vitreries, il en existe déjà deux en Tunisie qui couvre le marché local, ce groupe ne fournit que la matière première.
J'ajouterai que ce groupe en 2011-2012 était partenaire pour un investissement dans une usine de fibre de verre à Bouargoub (Nabeul) qui a capoté à cause de la révolution et des décisions éclairées du gouvernement dans le temps.
Maintenant, s'il ya des partenaires locaux ou étrangers qui voient un intérêt à s'implementer en Tunisie, ça ne sera certainement pas grâce à une taxation abusive...