Mohamed Salah Ben Ammar
L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), pilier historique de la Tunisie moderne, traverse une période de turbulence et ce serait faire preuve d’un manque d’intelligence que de s’en réjouir. Bien avant et après l'indépendance, l’UGTT a été un repère essentiel dans tout ce qui touchait à la vie des Tunisiens. Selon les périodes et les dirigeants, l'UGTT a oscillé entre soutien critique et contestation du pouvoir en place, s'affirmant comme l'une des rares voix organisées capables d'influer durablement sur le paysage politique du pays.
Au lendemain de la Révolution de 2011, la centrale syndicale a vu son influence croître de manière significative, attirant un nombre massif de nouveaux adhérents. Toutefois, cet afflux n'est pas sans conséquences. Les tensions internes ont commencé à émerger, remettant en question l'unité de l'organisation. Aujourd’hui, elle est déchirée entre les partisans du régime et ceux qui revendiquent une indépendance véritable. La nomination d’un de ses dirigeants comme ministre de l’Éducation nationale est un exemple parmi d’autres.
Nous ne partons pas de zéro. Dans le passé, l'UGTT a su démontrer sa capacité à collaborer intelligemment avec les gouvernements successifs, un partenariat qui, bien que parfois controversé, a permis de faire avancer des politiques publiques essentielles, notamment en matière de protection sociale et de droits des travailleurs. Ce dialogue a évité des confrontations directes, préservant ainsi une certaine paix sociale dans le pays.
Certes, la proximité avec le pouvoir est une arme à double tranchant. Ce positionnement a suscité, à juste titre, des critiques, certains refusant que l'UGTT devienne un acteur politique et s’éloigne de son rôle de syndicat autonome.
Pourtant le compromis social doit être perçu comme un choix positif, dans l’intérêt du pays, et non comme une concession de l'État ou du syndicat.
Pour cela, il est impératif que le rôle de l'UGTT soit reconnu d’une part, mais en même temps, la centrale syndicale doit rester unie, se moderniser et s’éloigner des tentations malsaines de cogestion, népotisme et autres pratiques qui sont loin des valeurs des pères fondateurs de la centrale syndicale, Farhat Hached, Mohamed Ali El Hammi ou encore Ahmed Tlili pour ne citer qu’eux.
Tout en prétendant défendre le bien commun, certaines prises de position de l’UGTT n’ont fait qu’affaiblir des secteurs publics qui ont besoin urgemment de réformes courageuses, comme la santé, les transports en commun ou encore l’éducation. Il n’a échappé à personne que les slogans affichés étaient en totale contradiction avec la défense de privilèges et de pratiques qui n’ont plus aucun sens. En s’opposant à toutes les réformes, et contrairement à ce qui est prétendu, sans vraiment rien proposer d’innovant, l’UGTT est devenue en quelque sorte la plus grande force conservatrice du pays.
Les exigences de productivité et les réformes nécessaires dans le secteur public et privé doivent maintenant être envisagées non pas en termes de bras de fer, mais comme des leviers de compétitivité et d'innovation. C’est aussi le rôle de l’UGTT de mener ces combats dans l’intérêt des travailleurs et de l’entreprise.
Ainsi, malgré les défis et les contradictions, l'UGTT doit demeurer un acteur essentiel dans le pays. Sa capacité à mobiliser, à se réinventer et à équilibrer ses aspirations sociales et politiques sera déterminante pour l’avenir de la démocratie tunisienne.
L'UGTT prix Nobel de la paix en 2014 est une fierté pour tous les Tunisiens
En Tunisie seul un modèle basé sur l'équité et de justice sociale peut nous faire sortir de la situation actuelle. Grâce à des décennies d'expériences et à son implantation dans le pays, une UGTT forte permettra de reprendre sur des bases nouvelles les fondements d'un État-providence que tous appellent de leurs vœux et qui a été affaibli par une politique néolibérale de marchandisation des biens communs.
Ne nous trompons d’adversaire, aucune réforme ne peut se faire sans une centrale syndicale forte et unie. La tentation d’affaiblir l’UGTT est diabolique et doit être dénoncée ; ce serait une grave erreur.
En mettant en avant ses réussites, l'UGTT doit inciter à l'engagement collectif et à la responsabilité partagée. Ensemble, il est temps de tourner la page des incertitudes et de construire un avenir meilleur, fondé sur des valeurs d'unité et de concertation et de justice sociale.
C'est pour nous les gonfler à longueur d'année avec tes post insipides incolores inodores,dis-nous franchement tu comptes te présenter en 2029? tu t'y prends tôt en tout cas.