
Terrorisme, nom masculin
Ensemble d'actes de violence (attentats, prises d'otages, etc.) commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d'insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l'égard d'une communauté, d'un pays, d'un système.
Ça c’est la définition basique du Larousse. On peut ajouter que des éléments communs ressortent de toutes les définitions à travers les législations internationales. Ce qui ressort en premier c’est le caractère idéologique de l’acte, le fait qu’il y ait des motifs de nature religieuse, raciale, politique, ethnique ou similaire. Ce qui est établi aussi, c’est qu’un acte terroriste soit dirigé contre une population, notamment les populations les plus vulnérables, pour semer la terreur et la haine. C’est ce qui différencie un acte terroriste d’un crime commun.
À Djerba, un acte terroriste a été commis cette semaine contre d’innocents civils de confession juive et des sécuritaires. Le caractère terroriste de l’assaut n’est pas difficile à établir. En plein pèlerinage annuel juif, qui se déroule chaque à année dans la plus ancienne synagogue d’Afrique, un agent a froidement exécuté son collègue pour s’emparer de son arme et de ses munitions. Il a ensuite parcouru plus de vingt kilomètres pour arriver aux abords de la synagogue. Il ne pouvait ne pas avoir connaissance que des centaines de pèlerins s’y trouvaient et que les rites continuaient. Il a tiré en rafale pour faire le maximum de victimes. Il a brisé des vies et terrorisé des Tunisiens et des étrangers qui pratiquait dans la joie et la bonne humeur des rites séculaires. Il a brisé la sérénité et semé la haine. Que les victimes reposent en paix, force aux familles et que justice leur soit rendue.
Après le déficit communicationnel lors de la soirée de l’attaque, faudra-t-il rappeler que l’absence de communication officielle pendant trois heures a alimenté les plus folles rumeurs et théories du complot, donc après ce déficit, la parole présidentielle était très attendue. Quelle n’a été la surprise face aux termes utilisés par Kaïs Saïed pour qualifier l’attentat. À la réunion du conseil de sécurité nationale, le président avait commencé par dire : « Nous sommes réunis après l’acte criminel lâche qui a eu lieu à Djerba ». On relèvera, qu’il avait un peu bafouillé avant de prononcer le terme, mais le fait que l’État tunisien a officiellement qualifié cette attaque de criminelle, lui soustrayant le caractère terroriste. Le président répètera à plusieurs reprises le mot criminel, qui sera par la suite l’élément de langage adopté par les officiels à commencer par le ministre de l’Intérieur.
Le fan-club présidentiel abondera dans ce sens et ira jusqu’à accuser ceux qui s’étonnent du problème de terminologie de traitres qui veulent nuire à l’image de leur pays. Les plus malins diront qu’il s’agit d’une intelligente manœuvre visant à minimiser l’impact de l’attentat sur le tourisme et qui s’adresse aux pays occidentaux. Les adeptes du novlangue sont dans le déni et pensent qu’en remplaçant un mot par un autre, le fond de l’affaire sera différent. Comme si les pays occidentaux ou n’importe quelle personne dotée d’un peu de jugeote seraient convaincus par le caractère strictement criminel qu’on leur vendait. Cette situation rappelle un peu, dans une moindre proportion, l’agissement du régime de Ben Ali lors de l’attaque de Djerba en 2002. Un terroriste s’était fait exploser et les autorités avaient assuré que c’était un accident impliquant un camion-citerne de gaz. Les murs avaient précipitamment été rebâtis et peints pour gommer l’affaire. Mais comme le dit si bien le dicton tunisien : ce n’est autre que cacher le soleil avec un tamis.
En Tunisie, un agent des forces sécuritaires a tué de sang-froid des innocents en visant une synagogue. Il a été qualifié de criminel. Des opposants politiques ont exprimé des critiques envers le régime et ont tenu des rencontres pour discuter de solutions pacifiques. Ils ont été qualifiés de terroristes. Cherchez l’erreur !
Dans le sillage de la série d’arrestations visant des personnalités politiques de tous bords (gauche, droite, laïcs, islamistes…), qui ont ouvertement exprimé leur opposition au processus entamé par le président, ce dernier n’a pas hésité à les traiter de renégats, de criminels et à lâcher le mot : terroristes.
La première fois qu’il les a qualifiés ainsi c’était depuis le siège du ministère de l’Intérieur. Kaïs Saïed s’y était déplacé en personne au lendemain de la vague d’arrestations. « Les personnes arrêtées récemment sont des terroristes. Ils doivent être jugés par la loi. Nous n’allons pas laisser la Tunisie comme étant une proie facile pour ces criminels, terroristes, qui veulent persécuter le peuple tunisien et porter atteinte à l’État tunisien... L’Histoire l’a prouvé, bien avant les tribunaux, qu’ils sont des criminels ».
Quand on s’oppose à sa personne, à sa démarche, à son processus, par la parole et la pensée, on ne peut être que terroriste. Quand on tue des pèlerins et qu’on a failli commettre un carnage avec une arme automatique, on ne peut être que criminel. Tout cela est cohérent. Bien évidemment, les personnalités politiques scélérates ont comparu devant le pôle judiciaire antiterroriste. Il faut dire que le régime s’est joué de l’absence d’une définition juridique claire pour instrumentaliser le fait terroriste. Ce n’est pas anodin, puisque à travers l’histoire cette accusation a été utilisée par des régimes non-démocratiques dans le but de justifier la répression de leurs opposants.
Problème de terminologie, de notions ? Le fait est que des personnes croupissent en prison pour des positions politiques. Définies comme terroristes, elles encourent la peine capitale.
Peut-être qu’il nous faille nous habituer à de nouvelles notions sous l’ère heureuse. Pas facile de suivre le changement révolutionnaire des paradigmes pour les pauvres esprits que nous sommes, aveuglés par des fondamentaux surannés.



Vous êtes en mal de buzz mais c'est pas la meilleure méthode. Désolé pour vous.
Entre definition littéraire et definition juridique comment le comprendre?
On ne combat pas l'extrémisme et l'esprit revanchard non justifié par une presse qui incarne ce même esprit. La presse alliée a tout prix et l'extrémisme dogmatique a tout prix sont bien alliés et émanent génétiquement de la même souche'?'
C'est ce que fait le pouvoir : tous, selon Saied, relèveraient du terrorisme.
Cet chronique, qui pousse sa plume à la caricature ironque mettant cela en parallèle avec le "criminel" de la Ghriba, fait de même : tous dans le même sac.
Or le cas Ghannouchi est à part : à la différence des prisonniers politiques incriminés pour tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat, le leader islamiste, lui, a bel et bien, lui, agité le spectre d'une guerre civile en Tunisie, qui se produirait selon lui si l'islamisme politique dont il est le fer de lance venait à être condamné à la disparition.
Ce ne sont pas là les propos d'un analyste politique qui, en tout état de cause, n'a pas de prise sur les foules, mais il s'agit d'une déclaration d'un chef de parti qui n'a d'ailleurs jamais rompu avec l'action secrète.
On peut donc légitimement le soupçonner d'avoir, avec sa déclaration, lancé un mot d'ordre à ses coreligionnaires.
C'est pourquoi j'invite BN à disjoindre le cas Ghannouchi des prisonniers d'autant plus politiques qu'aucune charge probante ne vise depuis des mois.
La difficulté de l'exercice reste cependant que ces mêmes prisonniers politiques ne se sont pas désolidarisés des déclarations de Ghannouchi, ils demeurent ses alliés, pour le moins objectifs.
islam politique ? c'est ce qu'à enseignée ta France zammourisée islamophobe.
La politique de l'autruche engendre plus de dégâts que le discours vrai.
Avec ce pouvoir, la perte des repères et des valeurs laisse court aux discours les plus tordus et les plus invraisemblables dans une doxa qui annonce le pire.
Mais le grand questionnement c'est de savoir pourquoi le colonialisme (interne) est immensément défendu par des incapables qui ont comme seule intention ( par complexe certainement) de détruire l'aspect socio-économique de ....La Tunisie ?
Sociologues et psychologues à vos plumes pour analyser ces comportements maladies et cette hystérie de ne savoir et d'apprendre que violenter et insulter ; de quelle éducation et d'enseignement parlez-vous ? Puisque les enfants sont pris en cobayes et en rapt en échange de vivre, impérativement par l'arnaque dans la ville et d'avoir un véhicule.
Les slogans entendus tel que "tounis pour tous" pendant les trois dernières décennies sont déjà des introductions aux explications à déduire de ces complexes devenus chroniquement maladifs et probablement irréversibles vu les comportements bestiaux connus récemment.
Le soldat fronce les sourcils : "Avez-vous besoin d'un collaborateur ou d'un terroriste" ?