
La députée Syrine Mrabet a déposé une proposition d’amendement au projet de loi relatif aux contrats de travail et à l’interdiction de la sous-traitance, en lien avec les chômeurs diplômés de l’enseignement supérieur.
Dans une publication Facebook en date du 19 mai 2025, Syrine Mrabet a partagé une photo du texte proposé. L’amendement concerne le recrutement des chômeurs diplômés de l’enseignement supérieur afin de leur permettre d’intégrer la fonction publique.
Il est à noter que cet amendement sera présenté lors de la séance plénière consacrée au projet de loi sur les contrats de travail et l’interdiction de la sous-traitance, prévue pour le 20 mai 2025. Le texte prévoit la suppression des contrats à durée déterminée (CDD), à l’exception de quelques cas strictement encadrés par la loi, ainsi que l’interdiction totale et définitive du recours à la sous-traitance.
S.G
Un doctorat en sociologie ouvre la porte à un emplois mais pas un master en finance?
elle est où la logique?
On part du principe que ces chômeurs sont compétent et que l'Etat leur doit quelque chose...?
On ne sait rien de leur compétence et l'Eta à payé leur étude c est déja assez!
Si eux ont droit à cela, alors encourageons TOUT les chômeurs diplômés du pays à demander de même!!
débile...dangeureux...démagoqique... couteux... mais où va ce pays
Il est facile de depenser l argent de l etat
La proposition d'amendement déposée par la députée Syrine Mrabet, visant à favoriser le recrutement des chômeurs diplômés de l'enseignement supérieur dans la fonction publique, soulève plusieurs réserves de fond aussi bien sur le plan de l'équité sociale que sur celui de l'efficacité économique.
Il est tout d'abord légitime de s'interroger sur la pertinence de privilégier une catégorie sociale au détriment d'autres. En concentrant l'effort d'insertion professionnelle sur les diplômés de l'enseignement supérieur, cette initiative exclut de facto une grande partie de la population tunisienne confrontée à un chômage structurel, parfois encore plus grave dans les milieux non diplômés. Or, dans une République fondée sur l'égalité des citoyens devant la loi et les institutions, aucun critère social ou éducatif ne devrait fonder une politique de recrutement qui se veut juste et inclusive. Tous les chômeurs, quels que soient leur parcours ou leur niveau d'instruction, doivent pouvoir bénéficier d'un accès équitable à l'emploi public.
En outre, il faut questionner l'efficacité réelle de cette mesure. Nombre de diplômés au chômage depuis plusieurs années ont vu leurs compétences devenir obsolètes en raison de l'évolution rapide des technologies et des besoins du marché. Recruter uniquement sur la base d'un diplôme ancien, sans évaluation actuelle des compétences, risque de produire une inefficience dans l'administration publique, déjà critiquée pour sa lourdeur et son manque de productivité. Une intégration aveugle sans formation préalable, ni mise à niveau, risque donc de générer un problème de qualité du service public plutôt que de le résoudre.
Par ailleurs, la logique selon laquelle les diplômés seraient les plus légitimes à être recrutés repose sur une perception erronée de la réalité du marché du travail. Les diplômés compétents et adaptables finissent souvent par s'insérer dans le tissu économique, y compris dans le secteur privé. Ceux qui n'y parviennent pas ne sont pas nécessairement les plus méritants à intégrer la fonction publique, surtout si leur parcours professionnel ou leur motivation n'ont pas été évalués objectivement.
Enfin, cette mesure s'inscrit dans un projet de loi plus large qui prévoit la suppression des CDD et l'interdiction de la sous-traitance, deux mécanismes pourtant utiles dans certaines situations de flexibilité. Sans réformes structurelles profondes du marché du travail et sans une vision globale de l'employabilité, de telles propositions risquent de créer un déséquilibre économique, d'alourdir la masse salariale de l'?tat et de générer de nouvelles frustrations sociales.
En somme, une telle initiative, bien que louable dans son intention de lutter contre le chômage des jeunes diplômés, manque de justice sociale, de réalisme économique et de cohérence stratégique. Une politique de l'emploi sérieuse devrait reposer sur des critères d'équité, de compétence réelle et de contribution effective à l'intérêt général, plutôt que sur des approches catégorielles et populistes. Pauvre Tunisie, à bon entendre.