Cette conference n apportera rien a l image des tournees de bakjbouj et des mirages duG20
La solution appliquez strictemt les 70 points PRATIQUES du conseil de leurope
A l’actualité cette semaine, le chef du gouvernement qui fait son boulot de Premier ministre et le fait savoir et Nidaa Tounes dont les députés et les membres continuent à se chamailler. Parait qu’ils en sont venus aux mains. C’est « bien » ! Qu’ils continuent comme ça ! Ils déblaient la route à la dictature ou aux islamistes, ce qui revient au même, in fine.
L’actualité la plus importante demeure cependant la préparation de la Loi de finances 2017 (LFC). C’est à travers elle que l’on saura si la nouvelle année sera ou non fructueuse.
Du côté du pouvoir, on est plutôt préoccupés par la préparation de la Conférence de Tunis sur l’Investissement. Laquelle conférence devrait inviter des hommes d’affaires et de grands groupes à venir risquer leur argent chez nous.
Le feront-ils ? Le doute est permis… Voici pourquoi.
Quel que soit l’amour qu’il porte à la Tunisie, un investisseur demeure quelqu’un qui cherche à fructifier son patrimoine. Il n’est pas prêt et ne sera jamais prêt à jeter son argent par la fenêtre. On va supposer que la conférence de Tunis va le convaincre de placer son argent chez nous, qu’il va être séduit par le site Tunisie et fermer les yeux sur la saleté de ses rues et l’incivisme de ses habitants.
La première chose que va faire l’investisseur séduit, c’est de préparer un business plan pour son éventuel futur projet. Pour ce faire, il verra comment ses homologues tunisiens évoluent sur leur propre marché, puis il va décortiquer le nouveau Code de l’Investissement et la LFC 2017.
Logiquement, et en arrivant à ce stade, cet investisseur étranger devrait être rebuté.
Dans les faits, le Code de l’Investissement n’est pas vraiment appliqué par l’administration. Les exemples sont nombreux et Business News ne manquera pas de les relever dans les temps à venir.
Quant au projet de la LFC, il n’existe tout simplement pas. C’est à peine si l’on peut obtenir des extraits en langue arabe et à l’authenticité non confirmée. Un investisseur étranger n’a ni le temps, ni la tête, à aller chercher un projet de loi dans les médias en langue arabe pour savoir à quoi s’en tenir.
Faute de pouvoir trouver sur le net des textes de loi clairs, il va faire court et aller interroger des conseillers (tunisiens) sur cette LFC, ainsi que des partenaires (tunisiens) ayant déjà investi dans son secteur. Tout cela en supposant, je le rappelle, qu’il est vraiment séduit par l’investissement dans ce pays trois fois millénaire, accueillant (le sommes-nous vraiment ?), démocratique et libre.
Il suffirait à cet investisseur étranger de parler une heure avec un Tunisien qui maitrise son secteur d’activité, pour être rebuté.
Que va lui dire ce Tunisien ? Il suffit d’entendre Wided Bouchamaoui pour savoir quels sont les déboires indescriptibles des chefs d’entreprises. Dans une récente rencontre avec des hommes de médias, la présidente de la centrale patronale a énuméré quelques uns de ces déboires et ils sont de tout ordre : grèves sauvages des syndicats, imposition exagérée, manque ou absence de sécurité, blocages administratifs fallacieux, zèle de fonctionnaires, communication officielle défaillante…
En supposant qu’il va dépasser tous ces blocages syndicalo-sécuritaro-administratifs, puisque cet investisseur étranger courageux adore tant notre pays, il va prendre sa calculette pour estimer le coût de l’éventuel projet qu’il va lancer, les charges qu’il va avoir et les dividendes qu’il va obtenir. Avec un dinar aussi bas, théoriquement, il devrait beaucoup gagner.
Sauf que voilà, contrairement à ce que vont lui dire les séducteurs organisateurs de la Conférence internationale de Tunis, les résultats nets de son exploitation ne devraient pas du tout être encourageants.
Les raisons ? En plus de tout ce qui précède, cet investisseur va découvrir qu’il va devoir payer doublement son impôt sur le bénéfice. Une fois lors du calcul du résultat net et une seconde fois lors de la récupération de ses dividendes. Il va constater que son personnel va refuser les nouvelles impositions par paliers, parce que leurs salaires ont été négociés en net et non en brut. Il va également constater que le dinar faible est une arme à double tranchant, puisque beaucoup de ses charges seront supérieures à celles qu’il connait en Europe. L’achat d’un véhicule en Europe est une goutte insignifiante pour une entreprise étrangère évoluant à l’étranger. En Tunisie, l’achat du même véhicule représente un poids conséquent dans le total des charges d’exploitation.
A ce stade, et en supposant qu’il ait dépassé tout ce qui précède, il serait temps pour qu’il soit rebuté.
N’empêche, soyons optimistes et considérons cet investisseur étranger comme un véritable aventurier. Il lance son projet et accepte d’affronter les obstacles syndicalo-sécuritaro-fiscalo-administratifs et adopte la phrase « inchallah, je vais réussir ». Dès lors qu’il va commencer à travailler, il va devoir faire face à la concurrence déloyale du commerce informel et/ou des concurrents mafieux corrupteurs et corrompus, sans parler du racket à tous les niveaux.
L’Etat qui, théoriquement, lui garantit un climat sain d’investissement ne va rien pouvoir faire pour lui. Au contraire. Il viendra lui faire un contrôle fiscal approfondi, puisque le contrôle ne vise que les entreprises qui veulent être en règle avec l’Etat et jamais celles qui travaillent dans le noir ou celles qui blanchissent de l’argent. S’il n’est pas encore rebuté à ce stade, notre investisseur devrait carrément être un kamikaze pour croire encore en nous !
La critique est aisée, mais l’art est difficile. Soit ! Que faire pour encourager les investisseurs à venir et leur permettre vraiment de gagner de l’argent ?
L’idée de préparer une grosse conférence pour séduire les investisseurs est loin d’être mauvaise, mais on ne peut pas mettre la charrue avant les bœufs ou, comme on dit chez nous, dresser le tapis avant de construire la mosquée. Ramener un investisseur, pour le voir ensuite partir déçu et perdant, est suicidaire pour nous.
La formule magique pour séduire les investisseurs n’est pas d’organiser une conférence et de sélectionner (avec des méthodes louches) un groupement d’accompagnement.
La formule magique consiste à faire son travail conformément aux standards internationaux en la matière. Une imposition et des lois justes à l’instar de ce qui se pratique dans les pays de l’OCDE, qui représentent notre marché principal ; une application stricte et juste des lois déjà existantes et une communication transparente et complète à tous les niveaux.
Le parlement européen a déjà mâché le travail pour nous avec une résolution historique en 70 points.
Commençons à l’appliquer et les investisseurs viendront tous seuls, sans même avoir besoin de conférence internationale, car le succès n’a besoin d’aucune boîte de com pour faire parler de lui !
A l’actualité cette semaine, le chef du gouvernement qui fait son boulot de Premier ministre et le fait savoir et Nidaa Tounes dont les députés et les membres continuent à se chamailler. Parait qu’ils en sont venus aux mains. C’est « bien » ! Qu’ils continuent comme ça ! Ils déblaient la route à la dictature ou aux islamistes, ce qui revient au même, in fine.
L’actualité la plus importante demeure cependant la préparation de la Loi de finances 2017 (LFC). C’est à travers elle que l’on saura si la nouvelle année sera ou non fructueuse.
Du côté du pouvoir, on est plutôt préoccupés par la préparation de la Conférence de Tunis sur l’Investissement. Laquelle conférence devrait inviter des hommes d’affaires et de grands groupes à venir risquer leur argent chez nous.
Le feront-ils ? Le doute est permis… Voici pourquoi.
Quel que soit l’amour qu’il porte à la Tunisie, un investisseur demeure quelqu’un qui cherche à fructifier son patrimoine. Il n’est pas prêt et ne sera jamais prêt à jeter son argent par la fenêtre. On va supposer que la conférence de Tunis va le convaincre de placer son argent chez nous, qu’il va être séduit par le site Tunisie et fermer les yeux sur la saleté de ses rues et l’incivisme de ses habitants.
La première chose que va faire l’investisseur séduit, c’est de préparer un business plan pour son éventuel futur projet. Pour ce faire, il verra comment ses homologues tunisiens évoluent sur leur propre marché, puis il va décortiquer le nouveau Code de l’Investissement et la LFC 2017.
Logiquement, et en arrivant à ce stade, cet investisseur étranger devrait être rebuté.
Dans les faits, le Code de l’Investissement n’est pas vraiment appliqué par l’administration. Les exemples sont nombreux et Business News ne manquera pas de les relever dans les temps à venir.
Quant au projet de la LFC, il n’existe tout simplement pas. C’est à peine si l’on peut obtenir des extraits en langue arabe et à l’authenticité non confirmée. Un investisseur étranger n’a ni le temps, ni la tête, à aller chercher un projet de loi dans les médias en langue arabe pour savoir à quoi s’en tenir.
Faute de pouvoir trouver sur le net des textes de loi clairs, il va faire court et aller interroger des conseillers (tunisiens) sur cette LFC, ainsi que des partenaires (tunisiens) ayant déjà investi dans son secteur. Tout cela en supposant, je le rappelle, qu’il est vraiment séduit par l’investissement dans ce pays trois fois millénaire, accueillant (le sommes-nous vraiment ?), démocratique et libre.
Il suffirait à cet investisseur étranger de parler une heure avec un Tunisien qui maitrise son secteur d’activité, pour être rebuté.
Que va lui dire ce Tunisien ? Il suffit d’entendre Wided Bouchamaoui pour savoir quels sont les déboires indescriptibles des chefs d’entreprises. Dans une récente rencontre avec des hommes de médias, la présidente de la centrale patronale a énuméré quelques uns de ces déboires et ils sont de tout ordre : grèves sauvages des syndicats, imposition exagérée, manque ou absence de sécurité, blocages administratifs fallacieux, zèle de fonctionnaires, communication officielle défaillante…
En supposant qu’il va dépasser tous ces blocages syndicalo-sécuritaro-administratifs, puisque cet investisseur étranger courageux adore tant notre pays, il va prendre sa calculette pour estimer le coût de l’éventuel projet qu’il va lancer, les charges qu’il va avoir et les dividendes qu’il va obtenir. Avec un dinar aussi bas, théoriquement, il devrait beaucoup gagner.
Sauf que voilà, contrairement à ce que vont lui dire les séducteurs organisateurs de la Conférence internationale de Tunis, les résultats nets de son exploitation ne devraient pas du tout être encourageants.
Les raisons ? En plus de tout ce qui précède, cet investisseur va découvrir qu’il va devoir payer doublement son impôt sur le bénéfice. Une fois lors du calcul du résultat net et une seconde fois lors de la récupération de ses dividendes. Il va constater que son personnel va refuser les nouvelles impositions par paliers, parce que leurs salaires ont été négociés en net et non en brut. Il va également constater que le dinar faible est une arme à double tranchant, puisque beaucoup de ses charges seront supérieures à celles qu’il connait en Europe. L’achat d’un véhicule en Europe est une goutte insignifiante pour une entreprise étrangère évoluant à l’étranger. En Tunisie, l’achat du même véhicule représente un poids conséquent dans le total des charges d’exploitation.
A ce stade, et en supposant qu’il ait dépassé tout ce qui précède, il serait temps pour qu’il soit rebuté.
N’empêche, soyons optimistes et considérons cet investisseur étranger comme un véritable aventurier. Il lance son projet et accepte d’affronter les obstacles syndicalo-sécuritaro-fiscalo-administratifs et adopte la phrase « inchallah, je vais réussir ». Dès lors qu’il va commencer à travailler, il va devoir faire face à la concurrence déloyale du commerce informel et/ou des concurrents mafieux corrupteurs et corrompus, sans parler du racket à tous les niveaux.
L’Etat qui, théoriquement, lui garantit un climat sain d’investissement ne va rien pouvoir faire pour lui. Au contraire. Il viendra lui faire un contrôle fiscal approfondi, puisque le contrôle ne vise que les entreprises qui veulent être en règle avec l’Etat et jamais celles qui travaillent dans le noir ou celles qui blanchissent de l’argent. S’il n’est pas encore rebuté à ce stade, notre investisseur devrait carrément être un kamikaze pour croire encore en nous !
La critique est aisée, mais l’art est difficile. Soit ! Que faire pour encourager les investisseurs à venir et leur permettre vraiment de gagner de l’argent ?
L’idée de préparer une grosse conférence pour séduire les investisseurs est loin d’être mauvaise, mais on ne peut pas mettre la charrue avant les bœufs ou, comme on dit chez nous, dresser le tapis avant de construire la mosquée. Ramener un investisseur, pour le voir ensuite partir déçu et perdant, est suicidaire pour nous.
La formule magique pour séduire les investisseurs n’est pas d’organiser une conférence et de sélectionner (avec des méthodes louches) un groupement d’accompagnement.
La formule magique consiste à faire son travail conformément aux standards internationaux en la matière. Une imposition et des lois justes à l’instar de ce qui se pratique dans les pays de l’OCDE, qui représentent notre marché principal ; une application stricte et juste des lois déjà existantes et une communication transparente et complète à tous les niveaux.
Le parlement européen a déjà mâché le travail pour nous avec une résolution historique en 70 points.
Commençons à l’appliquer et les investisseurs viendront tous seuls, sans même avoir besoin de conférence internationale, car le succès n’a besoin d’aucune boîte de com pour faire parler de lui !