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Samia Abbou pique une colère à propos du registre perdu du CPR (Vidéo)
03/05/2014 | 1
min
Samia Abbou pique une colère à propos du registre perdu du CPR (Vidéo)
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La députée d’Attayar et ancienne du CPR, Samia Abbou, était l’invitée, vendredi 2 mai 2014, du plateau de l’émission de Hamza Belloumi sur Ettounsia TV. En duplex, il y avait Moez Bouraoui, président de l’association Atide qui s’exprimait à propos de la nouvelle loi électorale et du financement des campagnes.

Durant son intervention, M. Bouraoui a évoqué la question du registre perdu du CPR, en 2011, qui a été considérée comme une infraction révélée par la Cour des Comptes. « On devrait évoquer le cas du président tunisien, a-t-il dit. La Cour des Comptes n’a pas reçu le registre des dépenses de celui qui occupe le poste de président de la République aujourd’hui et aucune suite n’a été donné à ce cas ».

Ne supportant visiblement pas que ce sujet soit de nouveau évoqué, en cette période pré-électorale, Samia Abbou a alors brusquement coupé la parole à Moez Bouraoui, l’accusant de déformer les faits et de tromper l’opinion publique. Mme Abbou s’est écriée : « Ceci est grave [… ] Ces propos m’étonnent d’une personnalité comme vous, appartenant à la société civile et qui n’a pas le droit de prendre une position politique et de tenir ce genre de propos dangereux », a-t-elle dit. A entendre Mme Abbou, le registre perdu, ou volé, du CPR était vide et ne comportait aucune donnée importante. Elle explique également que le CPR  a présenté à la Cour des Comptes l’ensemble des détails de ses dépenses et qu’il a reçu un nouveau registre portant un cachet officiel dans lequel il a réuni tous les reçus. Tout en estimant qu'il s’agit d’une « diffamation grave », elle dit que cette histoire est close puisqu’un nouveau registre a été remis à la Cour des Comptes et que tout est rentré dans l’ordre, selon elle.

Moez Bouraoui a préféré garder le silence jusqu’à ce que Samia Abbou finisse son intervention pour reprendre ensuite la parole et rappeler la version des faits qu’il pense juste. Sauf que voilà, malgré tout le respect dont il a fait preuve, M. Bouraoui a été de nouveau coupé par Mme Abbou qui n’a pas cessé de le sermonner sur « ses propos honteux et dangereux », selon ses qualifications, l’empêchant ainsi de développer son argumentaire pour démontrer que la perte du registre du CPR était bel et bien une infraction. En effet, Moez Bouraoui n’a pas eu l’occasion de relever les infractions qui ont été commises lors de la compagne électorale de 2011, par le CPR et la présidence de la République, et de pointer du doigt, ainsi, une lacune existant dans la loi électorale qui vient d'être fraîchement votée. Il a été coupé à chaque fois par Mme Abbou qui l’a accusé de s’écarter du sujet et de « s’attaquer à la présidence de la République ». « Vous devez formuler des excuses!», a-t-elle également affirmé.

Pour conclure, Moez Bouraoui a soutenu qu’aucune partie n’était au-dessus des critiques et de la loi, et qu'il est dommage qu’on essaye aujourd'hui de politiser les acteurs de la société civile en les accusant de tels torts.

Finalement, le temps imparti à l’émission s’est achevé, sans que Moez Bouraoui ne puisse développer son argumentaire comme il se doit afin de pouvoir expliquer au téléspectateur la réalité des choses.
L’histoire du registre perdu du CPR remonte à 2011 et n’a pas été révélée par les dirigeants du parti présidentiel, mais par la Cour des Comptes, qui n'a pas annoncé, jusqu’à aujourd’hui, que tout est rentré en ordre concernant ce point, comme le soutient Mme Abbou.
Si les anciens et actuels dirigeants du CPR essaient de convaincre que le registre s’était égaré et qu’il ne comportait rien d’important, les observateurs avisés savent que la réalité est autre. D’anciens membres et proches du CPR nous ont bien témoigné que le registre a été « volé » par un dirigeant CPR, actuellement député.

Si on ignore encore le contenu réel du registre disparu, les mêmes sources nous informent que le nouveau registre ne renferme pas toutes les contributions de certains hommes d’affaires ayant financé le CPR lors de la campagne électorale. Moins sûr, ces hommes d’affaires chercheraient à masquer leurs noms des documents officiels.

Dernier point, et vu qu’il s’agit d’un registre comptable, un tel registre ne peut se trouver physiquement entre les mains des dirigeants du CPR, mais plutôt entre les mains du cabinet d’expertise comptable du parti. Et il est quasiment impossible qu’un cabinet d’expertise comptable perde un tel document, pour un seul de ses clients.
Samia Abbou a beau élever la voix et empêcher l’observateur d’Atide de se prononcer comme il le voulait, sa version ne convainc pas…

N.B.
03/05/2014 | 1
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