
Une large campagne de soutien a été lancée depuis août dernier, en faveur du journaliste algérien Khaled Drareni, arrêté le 29 mars puis condamné à trois ans de prison ferme pour « incitation à attroupement non armé et atteinte à l’intégrité du territoire national ».
Khaled Drareni est le directeur du site d’information en ligne Casbah Tribune, et correspondant de TV5 Monde et RSF en Algérie. Il avait été condamné en première instance à trois ans de prison ferme et 50.000 dinars algériens d’amende.
Reporters sans frontières (RSF) a annoncé, ce mardi 15 septembre 2020, que le journaliste vient d’être condamné en appel à deux ans de prison ferme pour avoir couvert le « Hirak ».
« Nous sommes scandalisés par l’entêtement aveugle des juges algériens. Le maintien en détention de Khaled est la preuve d’un enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente. En dissuadant la couverture journalistique du Hirak, une justice algérienne aux ordres croit à tort qu’il est possible de mettre un mouvement populaire dans une cocotte-minute et de fermer le couvercle. C’est une stratégie vaine, explosive, qui sape la légitimité de ceux qui la mettent en œuvre » a déclaré le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire.
La justice algérienne a reproché à Khaled Drareni, explique RSF, d’avoir publié le message suivant sur les réseaux sociaux : « Ce système se renouvelle sans cesse et refuse le changement, lorsque nous appelons à la liberté de la Presse, on nous répond par la corruption et l’argent, l’argent n’achète pas tout. Vive la liberté de la Presse ».
Aussi d’avoir relayé sur sa page Facebook, deux communiqués appelant à la grève générale et au boycott des élections et de ne détenir aucun document officiel délivré par les autorités compétentes pouvant prouver sa qualité de journaliste. La Justice a également reproché au journaliste d’avoir « perçu une rémunération pour des services fournis à un média étranger, TV5, sans présenter de preuve de son accréditation légale en tant que correspondant ».
Khaled Drareni, précise RSF, n’avait jamais eu auparavant besoin de telles accréditations, il est journaliste professionnel depuis 2004.
M.B.Z
