
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a appelé, tous les journalistes, les organisations nationales et les défenseurs de la liberté d’expression et de la presse à participer à un rassemblement de protestation, jeudi 15 avril 2021, devant le siège de l’agence Tunis Afrique presse (Tap).
L’initiative du syndicat survient après l’assaut mené par les forces de l’ordre au siège de la Tap pour imposer de force la nomination du nouveau PDG Kamel Ben Younes. La police a fait irruption dans les locaux de l’agence et a agressé les journalistes.
Le personnel de la TAP observe d’ailleurs une grève générale présentielle le 22 avril afin de dénoncer la persistance de la présidence du gouvernement à maintenir Kamel Ben Younes à la tête de la Tap.
I.L.
*Photo d'illustration
Alors que les journalistes sont occupés par leurs revendications, Ghannouchi, pépère, est en train de bouleverser le champ politique de la Tunisie.
Je vais demander à mon tailleur de me faconner un khamis sur mesure. Au cas ou ca empire, je vais rafistoler un vieux rafiot et ramer vers lampedusa.
Vous avez une occasion en or pour montrer que les journalistes tunisiens valent mieux que les vendus de l'UGTT; vous avez une occasion en or pour montrer que "journaliste tunisien" ne rime pas avec "donneur de leçon malhonnête"; vous avez une occasion en or pour montrer que les grands principes comme la condamnation du versement de salaire intégral aux grévistes ne sont pas des principes qui changent tout d'un coup lorsque la "khobza" est menacée.
Autant nous sommes tous solidaires avec vous, autant nous sommes indignés par ce qui s'est passé à la TAP sans même que le gouvernement ne présente la moindre excuse ou marque de compassion, autant nous ne pouvons que nous désolidariser lorsque vous mentionnez une "grève présentielle".
Assumez, assumez, assumez, montrez que contrairement à ce qu'avait dit un grand homme de culture tunisien qu'on n'achète pas le journaliste tunisien "avec un quart de poulet et 4 bières".
Dites haut et fort, vous qui donnez l'exemple dans vos colonnes, que "oui, nous sommes en grève, nos salaires seront déduits de la journée de grève": que le SNJT organise une collecte publique pour compenser cette journée de combat pour maintenir la liberté de la presse.
La dignité, la dignité de journaliste commence là: personne ne peut vous acheter avec une journée de salaire. Montrez que vous êtes à la hauteur des enjeux, et que votre guerre contre un PDG qui n'a pas vocation à interférer dans la ligne éditoriale n'est pas une guerre contre une personne qui peut "nettoyer" l'institution.
Montrez à tous ceux qui feront grève par la suite que les journalistes ne sont pas des tricheurs, des gens qui jouent avec les mots et les concepts: la "grève présentielle" est une aberration juridique, une notion qui n'existe pas dans le droit, mais sa77a likom, vous ne pouvez le faire que dans une institution publique...
Lavez l'honneur de la profession et ayez le courage d'expliquer ce que "grève générale présentielle" veut dire; Si je comprends bien: "grève générale" = tous les employés sans exception seront en grève; "présentielle" = c'est-à-dire que tous les employés sans exception vont pointer comme s'ils venaient travailler...
Montrez que je vous ai mal compris, montrez que vous êtes victimes d'un "ghaltouni" qui ne vient pas de vous (on veut vous faire croire, vous pauvres journalistes innocents et naïfs, que la "grève présentielle" est une forme de combat, qu'on peut décider d'arrêter le travail dans une entreprise, en restant à son poste, et mériter un salaire gagné non pas à la sueur de son front mais par ruse juridique).
Montrez que vous êtes à la hauteur du combat que vous avez engagé et que la formule "1/4 de poulet et les 4 bières" lancée au temps de Ben Ali ne s'applique pas aux journalistes post-révolution.
Il en va non pas de votre dignité après tou, mais de votre crédibilité.
Fermez ce TAP qui n'ajoute rien au tunisien et payé par ses impôts!

