
Il est des fois où l’on s’interroge si les proches de Kaïs Saïed, parmi les conseillers, les ministres, les sécuritaires et les magistrats inféodés, ne sont pas en train de creuser la tombe de celui qu’ils sont supposés servir. Un peu comme le footballeur qui tire sciemment contre son camp.
Cette suspicion s’accentue quand on sait que Kaïs Saïed lui-même évoque régulièrement la présence de traîtres dans son équipe. La dernière fois, c’était lorsqu’il a limogé son chef du gouvernement et qu’il a déclaré que les lobbies avaient réussi à infiltrer la Kasbah après avoir échoué à infiltrer la présidence de la République. Régulièrement, il s’en prend aux fonctionnaires déloyaux et, jusqu’à la semaine dernière, il a déclaré préférer des inexpérimentés loyaux à des fonctionnaires compétents qui seraient au service de tel ou tel lobby.
En dépit de la « vigilance » présidentielle, les faits montrent que plusieurs de ses proches travaillent contre lui et ses intérêts.
Un procès aux allures de mascarade
La semaine dernière s’est tenu le deuxième jour du procès dit du complot contre l’État. Le procès est tendu puisque plusieurs observateurs, dont Business News, estiment que l’affaire est montée de toutes pièces et que le régime cherche tout simplement à criminaliser l’exercice ordinaire de l’opposition.
Théoriquement, pour contrecarrer cette version des observateurs, le régime se doit de montrer patte blanche, d’exposer tous les éléments en sa possession pour prouver qu’il s’agit bel et bien d’un complot.
Au lieu de cela, ce régime a tout fait pour confirmer la version de l’opposition et des observateurs, c’est-à-dire que l’affaire est montée de toutes pièces et qu’il cherche à cacher des choses.
Le ministre à l’origine de l’affaire a été limogé et se trouve en disgrâce. Le sécuritaire qui a dirigé l’enquête est en prison. Le juge d’instruction s’est enfui à l’étranger et se trouve lui-même poursuivi pour complot contre l’État.
Jusque-là, il y a suffisamment d’éléments à décharge pour les prévenus. Le régime devrait théoriquement contrecarrer tous ces éléments pour renverser la vapeur en sa faveur. Concrètement, non seulement il n’a rien fait de cela, mais il a offert à ses adversaires encore plus d’éléments pour l’incriminer.
Une stratégie médiatique contre-productive
Alors qu’il a l’écrasante majorité des médias à son service, le régime a choisi un des pires propagandistes pour le défendre. Un pseudo-chroniqueur qui ne sait que beugler, proférer des injures plagiées sur Mouammar Kadhafi et est incapable d’aligner deux phrases cohérentes.
Il a interdit aux médias de traiter de l’affaire durant l’instruction, alors que la transparence est plus que requise dans un pareil dossier. Contre toute logique, il a imposé un procès à distance pour les prévenus emprisonnés, mais il a interdit ce procédé pour les prévenus en état de fuite.
Le juge nommé pour présider le procès fait partie des magistrats controversés. Le deuxième jour du procès, il a empêché plusieurs journalistes d’accéder à la salle d’audience.
Alors qu’on est en plein procès, Kaïs Saïed s’est prononcé sur le sujet, pour dire qu’il s’agit bel et bien d’un complot contre l’État, alors que la cour n’a encore rien tranché. Sa déclaration surréaliste n’a pas été fuitée par un média aux aguets, elle a été rendue publique par les services de la présidence.
Si l’on voulait agir contre les intérêts du président, on ne s’y serait pas pris autrement. C’est comme si le régime offrait à ses adversaires le bâton pour se faire battre.
S’il s’agit réellement d’un complot, un régime sûr de son bon droit et de la justesse de ses actes aurait laissé les choses se dérouler normalement, dans la transparence totale. Il n’aurait pas envoyé un gamin discrédité et vulgaire pour le défendre. Il n’aurait pas empêché les journalistes de traiter l’affaire avant et pendant le procès. Il n’aurait pas interdit aux prévenus d’assister à leur propre procès. Il aurait montré au monde qu’il n’a rien à cacher. Pourtant, c’est tout le contraire qui s’est passé.
Une présidentielle au goût amer
Bien avant la tenue de ce procès. Aux dernières élections, le régime a fait en sorte d’éliminer tous les adversaires du président sortant. Des procès à gogo contre les candidats, les candidats sérieux ont été jetés en prison, assignés à résidence ou empêchés de se présenter ; on a changé la loi en pleine période électorale, on a refusé l’accréditation de certains journalistes et certaines ONG reconnues pour leur indépendance et leur crédibilité, on a refusé d’exécuter une décision de justice en faveur de certains candidats et on a interdit, dans les textes, tout sondage.
En même temps, Kaïs Saïed avait tous les propagandistes pour faire sa campagne. Le sondage, légalement interdit, a été autorisé quand les chiffres allaient annoncer la victoire présidentielle. Et, in fine, Kaïs Saïed a fini par gagner avec un score soviétique honteux.
Mais qui a conseillé Kaïs Saïed dans tout cela ? Avait-il besoin de 90 % pour obtenir sa légitimité ? Où était le mal s’il avait laissé d’autres personnes se présenter face à lui, puisqu’il allait de toute façon gagner ? Pourquoi jeter le doute sur l’élection en violant la loi sur les sondages, voire en modifiant la loi en pleine campagne électorale ?
Sous leurs apparentes servitudes, les proches de Kaïs Saïed ont nui à ses intérêts et à son image.
Des conseillers muets ou complices ?
On peut imaginer que c’est Kaïs Saïed qui décide tout seul, envers et contre ses conseillers. C’est plausible, certes, mais un capitaine qui voit son joueur courir pour marquer contre son camp se doit de l’avertir et de crier haut et fort qu’il est en train de commettre une faute et de courir dans la mauvaise direction.
Les proches de Kaïs Saïed se devaient de faire une sorte de prospective et de lui démontrer par a + b qu’il n’est pas dans son intérêt de dire publiquement qu’il y avait bel et bien un complot contre l’État ; que ce n’est pas bon pour son image de gagner l’élection par un score soviétique ; que ce n’est pas un gage de transparence d’empêcher les journalistes de faire leur travail ; qu’il dégage une image de dictateur en jetant en prison ses opposants et ses critiques ; que le procédé du procès à distance était une exception justifiée par le Covid, qui n’a plus lieu d’être maintenant.
En dépit des résultats désastreux à chaque épisode, le régime continue comme si de rien n’était à agir envers et contre tous. Peu importe ce que l’on dit de lui, il avance dans la mauvaise direction. Dans quel intérêt ? On ne le sait pas, mais une chose est certaine, c’est que cela nuit gravement à l’image de Kaïs Saïed.

Si on oublie les bananes et on réfléchit deux secondes. Cette situation est tellement absurde que forcément ce n'est pas le maître de la bananeraie (encore des bananes! Zut!) qui règne mais ceux et celles qui ont intérêt à ce qu'il reste maître de la bananeraie pour maintenir leurs privilèges. Il faut orienter le maître de la bananeraie vers une autre bananeraie dirigée par un autre maître et lui donner un gros privilège dans celle-ci. Il faut transformer la bananeraie d'origine en terre utile et bien gérée en poussant les occupants à être de plus en plus patriotes et surtout de plus en plus travailleurs parce que le travail est une valeur suprême.
Moi je dirais plutôt "KS travaille contre KS car il est incapable de reconnaître le changement de paradigme depuis la chute de la dictature de Ben Ali"
- Je reviens au titre de mon commentaire:
La cinquième planète était très curieuse. C'était la plus petite de toutes. Il y avait là juste assez de place pour loger un réverbère et un allumeur de réverbères. Le petit prince ne parvenait pas à s'expliquer à quoi pouvaient servir, quelque part dans le ciel, sur une planète sans maison, ni population, un réverbère et un allumeur de réverbères. Cependant il se dit en lui-même :
"Peut-être bien que cet homme est absurde. Cependant il est moins absurde que le roi, que le vaniteux, que le businessman et que le buveur. Au moins son travail a-t-il un sens. Quand il allume son réverbère, c'est comme s'il faisait naître une étoile de plus, ou une fleur. Quand il éteint son réverbère, ça endort la fleur ou l'étoile. C'est une occupation très jolie. C'est véritablement utile puisque c'est joli."
Lorsqu'il aborda la planète il salua respectueusement l'allumeur :
- Bonjour. Pourquoi viens-tu d'éteindre ton réverbère (lanterne)?
- C'est la consigne, répondit l'allumeur. Bonjour.
- Qu'est-ce que la consigne ?
- C'est d'éteindre mon réverbère. Bonsoir. Et il le ralluma.
- Mais pourquoi viens-tu de le rallumer ?
- C'est la consigne, répondit l'allumeur.
- Je ne comprends pas, dit le petit prince.
- Il n'y a rien à comprendre, dit l'allumeur. La consigne c'est la consigne. Bonjour.
Et il éteignit son réverbère.
Puis il s'épongea le front avec un mouchoir à carreaux rouges.
- Je fais là un métier terrible. C'était raisonnable autrefois. J'éteignais le matin et j'allumais le soir. J'avais le reste du jour pour me reposer, et le reste de la nuit pour dormir...
- Et, depuis cette époque, la consigne a changé?
- La consigne n'a pas changé, dit l'allumeur. C'est bien là le drame ! La planète d'année en année a tourné de plus en plus vite, et la consigne n'a pas changé
- Alors? dit le petit prince.
- Alors maintenant qu'elle fait un tour par minute, je n'ai plus une seconde de repos. J'allume et j'éteins une fois par minute !
- ça c'est drôle ! Les jours chez toi durent une minute !
- Ce n'est pas drôle du tout, dit l'allumeur. ça fait déjà un mois que nous parlons ensemble.
- Un mois ?
- Oui. Trente minutes. Trente jours ! Bonsoir. Et il ralluma son réverbère.
- Le petit prince le regarda et aima cet allumeur qui était tellement fidèle à la consigne [au prix même de négliger le changement de paradigme et de continuer à faire ainsi un travail absurde]. Il se souvint des couchers de soleil que lui-même allait autrefois chercher, en tirant sa chaise. Il voulut aider son ami :
- Tu sais... je connais un moyen de te reposer quand tu voudras...
- Je veux toujours, dit l'allumeur,
Car on peut être, à la fois, fidèle et paresseux.
Le petit prince poursuivit :
- Ta planète est tellement petite que tu en fais le tour en trois enjambées. Tu n'as qu'à marcher assez lentement pour rester toujours au soleil. Quand tu voudras te reposer tu marcheras... et le jour durera aussi longtemps que tu voudras.
- ça ne m'avance pas à grand-chose, dit l'allumeur. Ce que j'aime dans la vie, c'est dormir.
- Ce n'est pas de chance, dit le petit prince.
- Ce n'est pas de chance, dit l'allumeur. Bonjour.
Et il éteignit son réverbère (lanterne).
Fazit: Quelles leçons tirons-nous de la cinquième planète?
-Charles Darwin écrivait: "Ce n'est pas le plus fort de l'espèce qui survit, ni le plus intelligent. C'est celui qui sait le mieux s'adapter au changement."
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Oui. Mr. Kais Saied n'est pas conscient du changement de paradigme socio-politique, économique et culturel à l'échelle nationale et internationale. Sa dictature n'a rien d'intelligent et touche à sa fin. En effet, il aurait dû se concentrer sur les vrais problèmes socio-économiques de la Tunisie plutôt que de nous faire perdre du temps par des emprisonnements et des conflits inutiles non proportionnels aux infractions. --> Madame Abir Moussi, Madame Sonia Dahmani, Mr. Zammel, Madame Bargaoui, etc., etc., etc. sont tous victimes d'une dictature vide d'intelligence et de savoir faire...
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
Les dictateurs et les colonisateurs même combat d'oppression plus ils deviennent sauvages plus ils ont peur et se fissurent ...
un homme tres intelligent que j ai rencontr2 une fois par hasard il y a +de 20ans
Comme toujours, les fans de sa grandiose majesté veulent interdire toute dissidence...
Ils affirment leur amour pour la dictature...

