Alors que les Tunisiens se rendent aux urnes, dimanche 6 octobre 2024, pour élire le prochain président de la République, de nombreuses voix se sont élevées, dans la soirée de vendredi 4 octobre, pour appeler les citoyens à aller voter en masse pour faire valoir leur droit et entendre leur voix.

Dans ce contexte particulier de processus électoral sous haute tension, où il semble pour beaucoup d’électeurs que les jeux sont faits d’avance, des personnalités de la scène politique et de la société civile essayent de convaincre les résolus au boycott en affirmant et expliquant leur intention d’aller voter dimanche. 

Parmi les personnalités qui décident de braver ce que d’autres acceptent comme une fatalité on retrouve notamment le président de la Ligue tunisienne pour la défense des Droits de l'Homme (LTDH), Bassem Trifi, qui dit qu’il va aller voter “ même s’il s’agit d’une mascarade et d’élections illégitimes et non démocratiques ”.

Il en est de même pour le militant de gauche Ezzeddine Hazgui qui souligne et rappelle que voter est un acte politique et un droit et que le boycott est un “vote indirect à la dictature” ne fait que “ lui rendre service et lui permettre de s’installer même avec un très faible taux de participation ”. “Un putsch reste un putsch et n’obtiendra pas de légitimé par les urnes” affirme le militant.

L'universitaire et écrivaine, Olfa Youssef, plus poète, dit qu’elle préfère être “ le petit oiseau qui porte en son petit bec l’eau pour éteindre le feu qui ravage la forêt qu’un tigre qui regarde l’incendie sans rien faire craignant le lion qui n’a que faire du brasier”.

L’ancien conseiller à Carthage, Firas Guefrech a lui souligné l’importance du moment en indiquant que pour la première fois il n’ira pas voter l’après-midi comme il a coutume de le faire, mais qu’il sera devant la porte du centre de vote à la première heure cette fois -ci.

Le célèbre blogueur et producteur télé, Mehrez Belhassen, a choisi de reprendre le langage du football pour expliquer  que déclarer forfait c’est faire un cadeau à l’adversaire et que perdre en ayant été injustement pénalisé n’est qu’une étape dans un long parcours qui promet inéluctablement un “match retour”.

L’ancien ministre et dirigeant d’Attayar, Mohamed Hamdi, a lui affirmé qu’il allait voter dimanche, il a appelé les Tunisiens au vote leur disant qu’ils “auront tout leur temps pour maudire l’obscurité”.

L’ancien membre de l’Instance électorale (Isie), Sami Ben Slama a, lui, publié une série de posts pour convaincre les indécis de se déplacer aux urnes. Avec humour, il a dit qu’il insistera et poursuivra à appeler au vote jusqu’à minuit (début du silence électoral), affirmant que le destin du pays est entre les mains des indécis. « Ensemble on peut retourner la situation et ensuite célébrer le fait qu’on l’ait sorti en toute démocratie… Le plus important c’est d’aller voter… Ceux qui ont appelé au boycott ont commis la plus grosse erreur politique dans l’histoire de la Tunisie… Il en va de notre responsabilité en tant que citoyens… », a affirmé M. Ben Slama.

M.B.Z