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Chroniques
Où est passé le budget économique ?
Par Houcine Ben Achour
11/02/2022 | 10:12
4 min
Où est passé le budget économique ?

 

C’est une bonne nouvelle. Le ministère de l’Economie et de la Planification a annoncé cette semaine le démarrage des travaux d’élaboration d’un plan triennal de développement couvrant la période 2023-2025. Enfin, serions-nous tentés de dire. Le dernier plan couvrait la période 2016-2020. Il correspondait au calendrier du programme conclu par la Tunisie avec le FMI. Depuis, le pays navigue quasiment à vue. Est-ce que ce nouveau plan constituera la matrice de l’accord que compte conclure le gouvernement Bouden avec le FMI ? Cela en a tout l’air.

 

La constitution d’une Task force qui pilotera les travaux d’élaboration de ce plan devrait établir préalablement un bilan de l’ancien programme, selon Samir Saïed avant de dégager les orientations de nature à sortir le pays de la grave crise socioéconomique. Cela rentre dans la logique des choses. Sauf que ce bilan mériterait de ne pas se focaliser exclusivement sur les données statistiques et les résultats socioéconomiques enregistrés cours de 2016-2020. Aujourd’hui, tout un chacun les connaît (croissance, chômage, inflation, investissement,…). Ce qui serait opportun, c’est d’indiquer les raisons de l’effarante dégradation de la situation socioéconomique durant cette période. A quoi ont donc servi les milliards de dinars de crédit accordé par le FMI et par les autres bailleurs de fonds, multilatéraux ou bilatéraux ou encore les investisseurs à travers les marchés financiers extérieurs, dès lors que le programme qui fondait ces crédits n’a pas été accompli, ni conduit à son terme et donc n’a pas atteint ses objectifs. Il est souhaitable que l’on sache où et quand cela a coincé et par qui ? Aujourd’hui encore, plusieurs lois à caractère économique de l’époque sont en attente de décrets d’application. D’autres sont encore au stade de projet et d’autres tout simplement abandonnés. Il s’agit de déterminer quand a débuté la dérive et qu’est-ce qui a provoqué son accélération et qui a décidé de ne pas faire ce qu’il fallait faire à l’époque ? Le bilan 2016-2020 mériterait d’apporter des réponses à ce genre de questionnement. De les suggérer, au moins. Cela délimiterait d’autant les responsabilités des différents acteurs dans ce désastre économique qu’affiche le pays. Cela fermerait le caquet à bien de personnalités et experts qui aujourd’hui ont l’outrecuidance de critiquer le gouvernement oublieux qu’ils détenaient les rênes du pouvoir et qu’ils n’ont rien fait de probant, à tout le moins d’être à la hauteur des engagements qu’ils ont pris durant cette dernière décennie pour permettre au pays de sortir de l’ornière des difficultés.

 

Le bilan servirait non pas seulement à déterminer les responsabilités politiques, mais aussi de cerner les défis et s’outiller en conséquence pour les affronter.

Ainsi donc, l’établissement d’un bilan constitue une condition sine qua non à toute démarche programmatique crédible. Un autre élément, indissociable du bilan, tient à la détermination de l’année de référence ou l’année de base sur laquelle repose ce fameux plan. C’est sur la base des résultats de 2022 que seront fixés les objectifs quantitatifs du plan 2023-2025.

Malheureusement, mis à part une estimation de la croissance économique, on n’a aucune connaissance de ce que serait le visage de l’économie tunisienne à la fin de l’année 2022. C’est à se demander si le ministère de l’Economie et de la Planification a élaboré le budget économique qui établit les objectifs économiques sectoriels et horizontaux ains que les moyens (financiers, institutionnels, législatifs et réglementaires) pour les atteindre. Habituellement, le budget économique est adopté en même temps que la loi de finances à l’issue des débats budgétaires au sein du parlement. L’état actuel d’exception aurait-il exonéré le ministère d’un tel exercice ou a-t-on préféré en fournir la primeur à la mission du FMI chargée d’engager les discussions avec les autorités tunisiennes ? Selon Gerry Rice, le porte-parole du Fonds, cette mission devrait se dérouler du 12 au 24 février 2022 en visioconférence.

 

En tout cas, l’approche participative appelée de ses vœux par Samir Saïed, ministre de l’Economie et de la Planification, lors d’une réunion tenue, mardi dernier 8 février 2022, avec les Directeurs généraux chargés de la planification au sein du ministère, lançant officiellement le processus d’élaboration du plan de développement 2023-2025, serait visiblement battue en brèche dès lors que les personnalités, experts et organisations susceptibles d’être impliquées dans les débats ne détiennent aucune information, sinon parcellaire, sur les prévisions socioéconomiques 2022.

 

M. Samir Saïed gagnerait à communiquer plus en détail sur ce plan et plus généralement sur le travail de son ministère, en prenant exemple sur sa collègue ministre des Finances, s’agissant de la loi de finances 2022 et de l’état des finances publiques. A son tour de présenter le budget économique 2022 et les perspectives qu’il dégage. Et surtout ne pas attendre que l’équipe du FMI ne publie son communiqué de fin de mission.

 

Par Houcine Ben Achour
11/02/2022 | 10:12
4 min
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Commentaires
nazou de la chameliere
Va falloir
a posté le 11-02-2022 à 11:38
poser la question, au benêt Youssef chahed !!!
L'homme qui a passé son temps à préparer la venue du messie !!!
Qui avait trouvé le temps et l'argent pour créer son propre parti !!!
Pour mieux diviser la classe pseudo modernistes !!!

Bajbouj à été obligé de "remercier Habib Essid ,contraint et forcé après la série d'attentats du bardo de sousse et de la garde présidentielle !!!
Revendiqué par les ordures de deasch !!!!
Alors oui ,il faudrait peut-être penser à poser la question au benêt !!!!