
Après la loi électorale, rédigée à la hâte et de manière unilatérale par le chef de l’Etat, nous avons pu faire connaissance la semaine dernière avec le décret-loi 54. Enfin, connaissance, c’est trop dire. Nous avons à peine échangé quelques banalités et parlé de la pluie et du beau temps…et autant dire qu’il fait très mauvais.
Les plus optimistes – ou crédules – l’appelleront la loi sur la cybercriminalité. Les plus sceptiques – aguerris – diront que cette loi a été décrétée afin de protéger le pouvoir et museler toute voix dissonante. Elles deviennent beaucoup trop difficiles à faire taire…
Pour faire simple, les informations pouvant être qualifiées d’intox, ou susceptibles de troubler l’ordre public, peuvent conduire à des amendes et à des peines de prison. Dix ans de prison dans certains cas notamment ceux où lesdites publications toucheraient un officiel de l'Etat.
Ce décret-loi réglemente, notamment, ce qui est gentiment appelé « ordonnances d’interception et d’accès », plus connues sous le nom d’écoute et d’espionnage « dans les cas où la nécessité de l'enquête l’exige ».
On y lit d’ailleurs que « l’interception des communications comprend l’obtention des données d’accès, l'écoute, ou l’accès à leur contenu, leur reproduction, leur enregistrement à l'aide des moyens techniques appropriés et en recourant, en cas de besoin, aux structures compétentes, chacun selon le type de prestation de service qu'il fournit ». Cela Ben Ali lui-même n’a pas osé le faire…
Vous ne comprenez toujours pas ce qui ne va pas ? Vous avez raison, le morceau est beaucoup trop gros pour être avalé en une seule bouchée. Vous avez besoin d’images pour voir le tableau dans sa globalité.
La communication officielle ne cesse d’affirmer que les pénuries n’existent pas. Que si les produits sont absents des rayons c’est que le consommateur est devenu frénétique et consomme plus que d’habitude. On nous dit si les prix ont augmenté, il suffit tout simplement que les producteurs vendent à un prix couvrant leurs dépenses pour que tout rentre dans l'ordre. Parler donc de pénurie, montrer les rayons des supermarchés déserts depuis des semaines, les queues pour acheter du sucre ou du lait et les affiches de rationalisation de la consommation est-il encore permis ? Si on en parle, sur les réseaux ou dans un article de presse, ne serait-on pas accusé de propager des intox ? Ne risquerait-on pas d’être condamné pour avoir voulu troubler l’ordre public ?
Il ne s’agit évidemment que d’un ridicule exemple parmi d’autres. Le danger de cette loi résidant, entre autres, dans son champ d’application et d’interprétation large et plus que flou. Le caractère subjectif et arbitraire de ce qu’est censée être une intox ne laisse que très peu de doute sur les intentions derrière une loi pareille. Les experts qui crient à la faillite et les politiques ou simples citoyens qui dénoncent des pratiques répressives ne sont-ils pas en train de troubler l'ordre public? Ceci peut y ressembler fortement, pour peu qu'on le veuille...
Alors que le chef de l’Etat puise souvent ses informations sur les réseaux, déforme les faits à sa guise et passe une grande partie de son temps à dénigrer ses adversaires politiques, sa propre loi lui interdit désormais de le faire….
Quid des affaires du tunnel menant à la résidence de l’ambassadeur français, au 1,8 million de personnes sorties acclamer le président dans la rue ou à la tentative de meurtre par baguette empoisonnée ? Ne s’agit-il pas d’intox et de volonté de troubler l’ordre public ? Ceci y ressemble fortement...
Le chef de l’Etat appliquera-t-il sa propre loi, ou fera-t-il l'impasse, comme pour tout le reste, en s’octroyant un « cadre exceptionnel » qui lui permet de déroger à tout ?
Le propre de l'information c'est de dire la vérité en toute impartialité, preuves à l'appui..
Donc si tu fais ton métier comme il se doit tu ne risques rien.
Une déclaration fréquente des personnes Putschistes qui critiquent les médias alternatifs est que nous prédisons la crise depuis si longtemps et que, ne serait-ce que pour cette raison, "nous aurons raison un jour". Ce sont généralement des gens qui ne comprennent pas la nature du déclin économique - c'est comme une avalanche qui s'accumule au fil du temps, puis se déclenche et s'aggrave rapidement alors qu'elle dévale la montagne. Ce qu'ils ne comprennent pas, c'est qu'ils se trouvent MAINTENANT au milieu d'un effondrement économique et qu'ils ne peuvent simplement pas le voir parce qu'ils se sont déjà habitués à la présence de la froideur et du populisme au fil des années.
Ne vous mettez vous pas à spéculer, des gesticulations provocatrices.
La constitution garantit les droits des citoyens.
Ce qui reste à faire, vous pouvez dormir tranquillement sur vos deux oreilles.
Là où vous pouvez être inquiétée si par hasard vous infriendriez la loi.
Bonne continuation.
Il faut lire les articles 245, 246 et 247 du code pénal...
ROBOCOP veut faire les syndicalistes et le fonctionnaires.