
« Il n’est pas bon d’avoir plusieurs maîtres ; n’en ayons qu’un seul ; Qu’un seul soit le maître, qu’un seul soit le roi », cette citation d’Ulysse, selon Homère, est celle par laquelle Etienne de la Boétie choisit de commencer son emblématique Discours de la servitude volontaire.
Si vous êtes un peu maso – comme moi – amusez-vous à jeter un œil aux commentaires des internautes sous les publications de Carthage ou des infos des médias nationaux ayant trait aux activités présidentielles. Certains vous étonneront, vous vous reconnaitrez peut-être dans d’autres. Ce qui est certain, en revanche, c’est que certains commentaires vous renseigneront sur le degré de servitude exprimé par de nombreux – très nombreux – internautes. Plus encore, ils vous montreront que certains, à la recherche d’une personne à acclamer, ont CHOISI d’être serviles.
Vous serez – ou pas – étonnés de lire des réactions du genre : « Il faudrait sacraliser Kaïs Saïed, il le mérite », « Nous sommes de tout cœur avec vous, monsieur le président » ; ou encore lui donner des surnoms dignes des monarchies les plus ancrées comme : « celui à la longue vie », « le Juste », « le Sauveur »…
Le Discours de la servitude volontaire, datant pourtant de 1574, reste un texte politique incontournable. Une référence dans la compréhension de l’absolutisme. L’auteur pose ici la question – essentielle – de savoir pourquoi une population choisit-elle de se soumettre volontairement à un pouvoir quelconque. Une soumission que l’auteur voit comme volontaire et non imposée par la force, contrairement à une idée largement répandue.
Etienne de la Boétie s’interroge : « Mais en conscience n’est-ce pas un extrême malheur que d’être assujetti à un maître de la bonté duquel on ne peut jamais être assuré et qui a toujours le pouvoir d’être méchant quand il le voudra ? ».
Faites un exercice autour de vous, demandez à une personne qui n’est pas convaincue par le gouvernant actuel si elle l’élirait pour un deuxième mandat. Dans la plupart des cas, la réponse reste la même : « d’accord, il est critiquable, mais si ce n’est pas lui, qui d’autre ? ». Cet homme qu’ils ont élu car « il est intègre » peut se permettre toutes les dérives, il est pardonné d’office. Il aura beau soutenir des inexactitudes et déformer la réalité, il le fait pour notre bien. Il pourra parler de choses dont il n’a aucune idée, peu importe, ses intentions sont nobles. Mais, pourquoi ramper de cette manière ?
Il est, en effet, difficile de comprendre pour quelles raisons tout un peuple supporterait un Tyran seul « qui n’a de puissance que celle qu’on lui donne, qui n’a de pouvoir que de leur nuire, qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal, s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui, que de le contredire ».
Plusieurs des références citées dans ce texte sont observées en Tunisie, dans le contexte actuel : des citoyens contraints à l’obéissance, divisés entre eux, donc affaiblis, et qui, au lieu de s’étonner ou de se plaindre, « supportent le malheur avec résignation, pour une meilleure occasion à venir ».
C’est ce qui pousse le chef de l’État à justifier des mesures oppressantes par des discours sentimentaux, à inventer des histoires de toutes pièces afin d’attiser les tensions et à s’offrir des bains de foule dans lesquels on le voit acclamé par ceux-là même qui sont affamés.
Pénurie, inflation, chômage et incertitude économique, et pourtant, comme on pouvait le voir par exemple lors de la sortie de Bab El Fellah, des citoyens hurlent : « vous êtes le meilleur monsieur le président ! » ; « continuez vos arrestations, coupez des gorges », comme s’ils combattaient ensemble un ennemi commun. Ingrédients de la recette : délation, pleurnicheries, sensationnalisme, le tout, enveloppé d’une bonne couche de servitude bien assumée.
Comment expliquer cela ? Lorsque le peuple trouve, parmi ses hommes, ce spécimen rare, qui ne vole pas, ne pioche pas dans les caisses, qui est intègre, blanc comme neige et honnête, ils s’habituent à lui et prennent même du plaisir à lui obéir. Ils vont même jusqu’à lui confier une certaine suprématie et à lui pardonner, par la suite, toutes les fautes. Comment résister à quelqu’un qui vous parle de « souveraineté nationale », de « guerre de libération » et de « volonté du peuple » et qui promet de débarrasser le pays de « tous ceux qui lui veulent du mal ».
Pour faire en sorte que cette servitude perdure et ne gêne nullement le peuple, il faut la maintenir en l'affaiblissant et en lui faisant croire qu’il a ce qu’il demande : des spectacles (ou discours enflammés) des combats de gladiateurs (ou arrestations musclées) et des ennemis communs à combattre… Tous les ingrédients sont là pour que le peuple perde peu à peu l’amour naturel de la liberté et qu’il se complait dans cette servitude qui l’empêche de désirer autre chose. Elle l’empêche aussi de voir ce Tyran – à la fois aimé et craint – tel qu’il est vraiment…



"Là où le droit devient injustice, la résistance devient un devoir" - c'est ce qu'aurait dit Bertolt Brecht, entre autres. C'est une citation qui englobe de nombreuses idées fondamentales.
Elle contient la conviction qu'il y a le droit, mais aussi l'injustice - le refus du relativisme ou peut-être du nihilisme. Les hommes peuvent faire le bien, mais aussi le mal. Et nous pouvons distinguer et reconnaître ce qui est juste et équitable de ce qui ne l'est pas. Mais dans cette citation, il y a aussi le fait que les citoyens ont un devoir. Ils ont un devoir envers le droit.
S'il cède à l'injustice, ils doivent alors résister, lutter pour le changement.
L'idée d'un droit à la résistance est contenue dans la loi fondamentale allemande. Mais on la retrouve également dans la Déclaration d'indépendance américaine, où le peuple se voit reconnaître le droit de remplacer un gouvernement qui ne respecte pas ses droits par un nouveau.
Le droit de résistance et de changement en cas d'injustice correspond à l'idée centrale de l'Etat moderne : C'est un Etat de citoyens pour les citoyens. Pourquoi les citoyens n'auraient-ils pas le droit de se débarrasser de cet Etat s'il ne leur plaît plus ?
'Wenn Recht zu Unrecht wird, ist Widerstand Pflicht' disait la jeune rebelle grecque à la mère de Jakob!
Ne vous laissez pas tromper, car tout se passe encore de manière "modérée"...
mais pour réaliser leurs projets, les putschistes tueront même bientôt s'il le faut...
Les tests précédents avec les populations ont révélé une marge de manoeuvre absolue, car il n'y a pas de résistance notable à attendre.
Il s'agit d'une hégémonie dirigée par le RCD, la finance et le 3ascar (K. Saiied n´est qu´un tout petit pion!) , qui est maintenant dégénérée et orientée vers le profit et le butin...
Il n'y a aucune aide à espérer... sauf par nous et pour nous-mêmes..
Parce que TOUT est à la solde de ces pouilleux !
En ce sens c'est une référence majeure pour qui a inspiré de tres nombreux militants por la Dignité : Voltaire, Montesqieu,Diderot, Marat,Goethe, Thureau , Lincoln, Engels, Ghandi,Tolstoi, Camus, Luther King.............
et c'est une oeuvre qui n'est pas a la portée des clochards débiles qui parsèment la basse cour du regime actuel en Tunisie; Et d'ailleurs voici quelques éléments du Discours sur la servitude volontaire qui éclairent concretement la situation actuelle en Tunisie ; chacun s'y reconnaitra, face a sa conscience
« La première raison pour laquelle les hommes servent volontiers, est parce qu'ils naissent serfs et sont nourris comme tels. »
La manipulation du puissant :
Pour maintenir son pouvoir le tyran cherche à abrutir ses sujets. L'alcool, le sexe, les jeux : autant de moyens de contrôler le peuple en assouvissant ses désirs les plus bas. A cela s'ajoutent la religion et la superstition, auxiliaires indispensables du pouvoir.
« Le théâtre, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, le prix de leur liberté ravie, les outils de la tyrannie. »
L'intérêt ou le profit
Pour se maintenir en place, le tyran a besoin d'un petit nombre d'individus qu'il laisse profiter du système. Il les « tient » par l'appât du gain, des honneurs. Ainsi se maintient la structure pyramidale de la société, que le tyran contrôle du sommet à la base grâce à une chaîne ininterrompue d'hommes à son service profitant de ses bienfaits. A la base de cette pyramide, le peuple ne fait que soutenir la domination d'une « bande organisée » dont le chef est « sacré ».
« En somme, par les gains et les faveurs qu'on reçoit des tyrans, on en arrive à ce point qu'ils se trouvent presque aussi nombreux, ceux auxquels la tyrannie profite, que ceux auxquels la liberté plairait. »
ET de conclure par une lueur d'espoir :
"Ainsi il suffirait que la base de cette structure renonce à soutenir l'édifice social en place pour que celui-ci s'écroule de toutes pièces."
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Je ne parlerai pas au nom du peuple, mais je sais au moins que depuis la seconde guerre mondiale notre petit pays est noyé dans le tiers monde ( on a lu l'histoire), nous n'étions jamais maîtres de nos décisions.
Ce sont les"grands" qui décident, ils négocient, ils lâchent " prise" en apparence, ils placent les chefs qui "croient en eux" ,ils écrasent d'autres: la liste est longue je cite seulement Saddam Hussein, Kadhafi, Ali Salah,, Ben Ali etc
Soyons humbles et reconnaissons que nous représentons une poussière sur l'échiquier du monde dont ils veulent façonner l'ordre à leur gré.
Ils parlent du "monde libre". de la "démocratie" blabla ... ils resteront des colons.
Ils placent, ils déplacent, ils suppriment ceux qui les dérangent...leurs intérêts obligent.
Leurs pièces : rois ,reines, fous ,pions etc sont devant nos yeux: les terroristes qu'ils confectionnent sur mesure ( Qaida, Daech, Al Ekhwane etc..)
Les "gens du pouvoir" : parvenus ou "élus" sont placés.
Les électeurs avaient vraiment le choix? (Saied face à Karoui).
On n'a rien choisi on subit.
Qui vivra verra, bientôt le nouvel ordre mondial.
Tant qu'il n'y aura pas une prise de conscience individuelle forte, on est condamné à avoir un troupeau de mouton à gérer dans ce pays.
Napoléon disait :" le peuple est le même partout. Quand on dore ses fers, il ne hait pas la servitude ". Le discours de KS fait écho chez le tunisien qui s'abandonne volontier aux chants des sirènes jusqu'au jour où il sera réveillé par la réalité.
" Discours de la servitude volontaire" par Sieur Etienne de La Boétie, , Conseiller a la Cour
Cet ouvrage établit un modèle de la servitude, des causes de son apparition à celles de son maintien. Ce texte pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaie d'analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport « domination-servitude »).
L'originalité de la thèse soutenue par La Boétie est de soutenir que, contrairement à ce que beaucoup croient, la servitude n'est pas imposée par la force mais volontaire.
Si ce n'était pas le cas, comment concevoir qu'un petit nombre contraigne l'ensemble des autres citoyens à obéir aussi servilement ? En fait, tout pouvoir, même quand il s'impose d'abord par la force des armes, ne peut dominer et exploiter durablement une société sans la collaboration, active ou résignée, d'une partie notable de ses membres.
Pour La Boétie, « Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres »
1. Compètent et honnête: Rare-Ideal.
2. Incompétent et honnête: Dangereux.
3. Incompétent et malhonnête: Dangereux.
4. Compètent et peu malhonnête: Acceptable-Prudence.
5. Compètent et trop malhonnête: Dangereux.
Zakafouna est à classer dans la catégorie 2 alors que Makarouna est à classer dans la catégorie 5, tous les deux sont dangereux!
sincèrement rien ne laissait présager qu'il puisse devenir un jour un dictateur manifestement déjanté, c'est a dire la pire espèce de tyran ( Caligula, Al Hakim, Mourad Bou Bala, Idi Amin Dada, Kaddhafi ...)
Ce type est en train de conduire la Tunisie vers des lendemains très sombres parce que quand le Tunisien a faim toute raison lui échappe
Peut etre un sursaut national pourrait nous faire éviter le pire
"ce type"
"quand le peuple a faim" : vous vous rangez vous mêmes au troupeau de moutons.
A suivre ...