Nous n’étions pas conscients de leur valeur et de leur présence quand elles étaient à nos côtés, à chaque rendez-vous électoral. C’est seulement quand elles sont parties qu’elles se sont mises à nous manquer terriblement. Les dames « Naziha » et « Chafefa » sont comme les amies proches de la famille qui sont là à tous les mariages, à donner un coup de main, à mettre l’ambiance lors des fêtes, à mettre tout le monde à l’aise, et elles étaient douées pour ça.
Lors des élections, en présence de « Naziha » et « Chafefa », il était impensable de contester les résultats ou de mettre en doute l’intégrité de l’instance chargée de veiller à ce que tout se passe bien. Il était également impensable que cette même instance se transforme en partie politique qui défend le pouvoir en place, explique ses projets et harcèle ses opposants. Quand « Naziha » et « Chafefa » étaient parmi nous, les Tunisiens se dirigeaient vers les urnes par millions et faisaient la queue pour pouvoir participer à la vie politique de leur pays. En ce temps-là, il y avait même un aspect ludique dans le fait d’aller voter et une fierté certaine dans le fait que notre pays nous donne la possibilité de choisir nos dirigeants. « Naziha » et « Chafefa » faisaient également partie de nos fiertés vis-à-vis des pays de notre voisinage qui ont longtemps souffert de l’inexistence d’élections ou de scrutins volés et manipulés, de bourrage d’urnes. Plus loin vers le sud les choses pouvaient évoluer en affrontements armés et même en guerre civile.
Heureusement que de tels scénarios sont très hautement improbables dans notre pays. Toutefois, il est clair que nous ne pouvons plus parler de « fête électorale », ni de toute cette effervescence qui entourait les élections. En l’absence des dames « Naziha » et « Chafefa » la course électorale n’intéresse plus personne. C’est même la participation à la vie publique qui s’en trouve menacée. Ingrats que nous sommes, certains n’hésitaient pas à se moquer de « Naziha » et « Chafefa » que nous prenions pour acquises. Les politiciens de tous bords n’hésitaient pas à vanter les mérites de ces dames et elles étaient évoquées à toutes les sauces, particulièrement pour soigner le complexe de légitimité de ceux qui nous ont gouvernés, en l’absence de réalisations substantielles à se mettre sous la dent. « Naziha » et « Chafefa » nous permettaient, journalistes, opinion publique, associations, observateurs, de questionner le processus électoral et de pointer ses défaillances, somme toute minimes.
Quand nous allions voter, du temps de « Naziha » et « Chafefa », nous étions conscients des enjeux du vote, nous comprenions les mécanismes même s’il y avait une certaine complexité dans les détails des plus forts restes et autres subtilités. L’offre politique, au moment du vote, était claire et distinguée entre démocrates, islamistes, ancien régime, gauche et autres factions. Il est vrai que nous nous faisions arnaquer après le vote, quand ceux qui s’insultaient durant la campagne se trouvaient ensuite alliés au pouvoir dans le but de partager le butin. Mais au moment de voter, nous savions ce que nous faisions et chacun pouvait exprimer librement son opinion. Nous étions impliqués –parfois trop- dans la chose publique car nous suivions assidument l’actualité du pays, nous assistions à des débats entre les différents protagonistes, les médias étaient libres d’aborder toutes les questions et de « mettre en scène » la vie politique. A un moment donné, il était devenu acquis que les candidats à la présidentielle, particulièrement, soient soumis à l’exercice périlleux du débat télévisé, à l’instar des grandes démocraties. Aujourd’hui, rien de ce que nous pensions acquis du temps de « Naziha » et « Chafefa » n’est garanti.
Malgré nos moqueries, malgré notre suffisance et notre ingratitude, « Naziha » et « Chafefa » sont restées à nos côtés un bon bout de temps. Mais ça ne pouvait pas durer éternellement, puisque nous les avons négligées. Aujourd’hui encore, certains évoquent leur doux souvenir même si les élections sont très loin de déplacer les foules d’il y a quelques années. Mais nous savons tous que le peps de « Naziha » et « Chafefa » est parti avec elles ainsi que le bonheur qu’elles nous apportaient. Mais, de toute façon, il n’y a pas lieu d’être si heureux quand on sait que le mariage est arrangé.
Même Nadhif nous manque.
On vise Z- - ..et bientôt les lettres en minuscules ..avec a++ pour commencez..et Omek Sanafa a la télécommande comme d'hab..
Rabbi Inoub 3lè Tounis, depuis ce qu'on appelle Independance n'a pas de répit..
Ce que les tunisiens sont en train d'apprendre à leur dépens, mais malheureusement un peu trop tard!
1 business news
2 Ettassia
Et Marouane Achouri les trois du sahel.
Ne nous reste qu'Omi Sissi...et Amar Bezouer ..celui qui a la 404 bachée et qui pense a sa Omra a credit..et boit entre temps en cachette quand c'est balouchi.
Bref on n'est pas sorti du hammam.