alexametrics
vendredi 19 avril 2024
Heure de Tunis : 17:35
Chroniques
L’UGTT est-elle prête au compromis ?
Par Houcine Ben Achour
17/03/2022 | 22:32
3 min
L’UGTT est-elle prête au compromis ?

 

L’UGTT va-t-elle ruer dans les brancards si le gouvernement Bouden arrive à conclure – si ce n’est déjà fait – un accord de financement pour engager les réformes structurelles de nature à résoudre les graves problèmes économiques du pays ? Ou bien prépare-t-elle sa base au compromis ? Une chose est néanmoins sûre, l’organisation syndicale des salariés a admis définitivement le fait que le recours au FMI est inévitable et qu’il faudra que le pays se soumette à une cure d’austérité. C’est l’ampleur et la durée de celle-ci qui semble préoccuper le plus les dirigeants de la centrale syndicale historique du pays.

 

Du coup, l’organisation des salariés souffle le chaud et le froid. Illustration : les déclarations tenues, ce jeudi 17 mars 2022, par Slaheddine Selmi, Secrétaire général adjoint chargé des établissements publics au micro d’Express Fm. La situation est alarmante, constate-t-il, illustrant son propos par les difficultés de l’Etat d’acquitter ses factures d’importation de céréales faute de liquidités. Cependant, il serait hors de question, selon lui, de lever les subventions aux produits de première nécessité. Sur un autre registre, celui des entreprises nationales, M. Selmi reconnait que celles-ci connaissent des difficultés et affichent des pertes cumulées abyssales. Cependant, ce n’est nullement une raison, selon lui, d’envisager qu’elles soient privatisées. Dans le même sens, on pourrait également citer le refus catégorique de l’UGTT d’un gel des salaires et des recrutements dans l’administration et la fonction publique durant cinq ans alors même que les dirigeants de la centrale syndicale sont persuadés de l’intolérable charge que représentent les salaires dans le budget de l’Etat. Les perturbations dans le calendrier de versement des salaires dans certaines structures publiques  n’en est que la preuve concrète.

                                                                 

Le document fuité est présenté comme programme de réformes sur lequel s’engage le gouvernement en contrepartie d’un soutien financier conséquent de l’institution financière multilatérale.

Certes, le gouvernement envisage une levée des subventions. Mais celles-ci n’interviendraient au plus tôt qu’à partir de 2026, une fois que tous les pré-requis sont satisfaits. Ils sont multiples, à commencer par l’identification précise de la population cible devant bénéficier d’une juste contrepartie à la levée des subventions.  Cependant, pour l’heure, il s’agit surtout de fixer une limite à cette subvention afin d’assurer, au moins, « un déséquilibre viable » des finances publiques.

S’agissant du domaine de compétence de Slaheddine Selmi, celui des entreprises publiques, il ne semble pas que la cession de ces entités soit à l’ordre du jour. En l’état, elles sont invendables, mêmes celles qui jouissent pourtant d’une situation de monopole comme la RNTA, ni mêmes les banques publiques qui affichent pourtant des bénéfices conséquents. En revanche, leur restructuration représente une exigence de survie et l’unique moyen de les écarter du périmètre budgétaire de l’Etat.

 

Quant au gel des salaires et des recrutements, il ne devrait s’étendre que sur une durée de 3 ans et non pas 5 ans, selon le document fuité du gouvernement. En tout cas, cette mesure est une œuvre de salut public car il est absolument inconcevable que le pays puisse supporter un accroissement des salaires publics sans que celui-ci ne soit accompagné d’une dynamique significative de l’investissement public. La part de l’investissement  dans les dépenses primaires du budget – dépenses hors service de la dette - est passée de 30,1% en 2010 à 22,4% en 2021 et 19,8% prévue en 2022.

Slaheddine Selmi a forcément connaissance de ces données. Alors pourquoi ces déclarations tonitruantes ?  

Par Houcine Ben Achour
17/03/2022 | 22:32
3 min
Suivez-nous
Commentaires
zozo Zohra
Désolée Monsieur de Balzac
a posté le 18-03-2022 à 15:58
J'ai écorché votre nom
Mille pardons, tous mes respects, Monsieur Honoré de Balzac
zozo Zohra
UGTT
a posté le 18-03-2022 à 15:32
UGTT fait comme une femme divorcée mais elle tient à fêter l'anniversaire de son mariage.

La guerre de l'Ukraine, le choc pétrolier font flamber les prix, le le pouvoir d'achat s'envole, une hausse des prix sur les produits de première nécessité tels que les pâtes suivi souvent de punierie, et la situation sociale du pays est déjà désastreuse. Une decennie noire avait laissé derrière elle un pays en ruine avec plus de 10 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, dont plus la de la moitié en situations précaires, alors que les ultras riches du pays ne se sont jamais versés autant de dividendes que durant la période de cette décennie.

UGTT n'a plus aucun choix d'autant plus qu'elle a une très très grosse part de responsabilité de ce qu'il arrive au pays.

Derrière toute grande fortune se cache un grand crime.

Honore Balzac