
Le ministère des Finances vient de publier un rapport sur ses prévisions budgétaires 2024-2026.
Il en ressort que le ministère s’attend à ce que le budget de l’État passe de 71,24 milliards de dinars en 2023, à 77,87 milliards de dinars en 2024, à 79,87 milliards de dinars en 2025, puis à 82,64 milliards de dinars en 2026.
Selon ce document, les recettes du budget devraient s’améliorer en moyenne de 7,4% entre 2024-2026, pour atteindre 68% des ressources de l’État à l’horizon 2026 (27,3% du PIB) contre 63,7% en 2023 (28,6% du PIB). Les recettes fiscales évolueraient en moyenne de 9,5% pour cette même période 2024-2026. Et d’affirmer que la pression fiscale se stabiliserait à environ 25% pour cette période.
Ainsi, les recettes budgétaires passeraient de 45,36 milliards de dinars en 2023, à 49,16 milliards de dinars en 2024, à 51,75 milliards de dinars en 2025, puis à 56,24 milliards de dinars en 2026.
En outre, le ministère prévoit que les dépenses budgétaires évoluent de 4,4% en moyenne au cours de la période 2024-2026. Les dépenses passeront de 56,07 milliards de dinars en 2023, à 59,80 milliards de dinars en 2024, à 61,21 milliards de dinars en 2025 puis à 63,83 milliards de dinars en 2026.
Ainsi, on s’attend à ce que les dépenses salariales évoluent en moyenne de 4,6% au cours de cette période, passant de 22,77 milliards de dinars en 2023 (14,4% du PIB) à 23,71 milliards de dinars en 2024 (13,5% du PIB) à 24,77 milliards de dinars en 2025 (13% du PIB) puis à 26,05 milliards de dinars en 2025 (12,6% du PIB).
En ce qui concerne la maîtrise de la masse salariale, l’État continuera son programme de mise à la retraite avant l’âge légal, arrêtera des contrats à long terme et recrutera dans les secteurs prioritaires pour des emplois à valeur ajoutée.
L’État compte aussi faire pression sur ses dépenses de gestion, notamment sur sa flotte de voitures administratives, sur les dépenses d’accueil, de logement et mission à l’étranger et en rationalisant la consommation d’énergie.
En ce qui concerne la dépense de compensation, on prévoit que ce genre de dépenses va baisser à 16,5% du total des dépenses à l’horizon 2026 contre 19% en 2024 (5,1% du PIB en 2026 contre 6,5% du PIB en 2024). La compensation évoluera de 11,47 milliards de dinars en 2023, à 11,34 milliards de dinars en 2024, à 10,54 milliards de dinars en 2025 puis à 10,53 milliards de dinars en 2026. En 2026, la part du lion reviendrait à la compensation des carburants avec 5,9 milliards de dinars (contre 7,03 milliards de dinars en 2023), puis aux produits de base avec 3,93 milliards de dinars (contre 3,8 milliards de dinars en 2023) et enfin au transport avec 700 millions de dinars (contre 640 millions de dinars en 2023).
L’État ambitionne aussi de renforcer des dépenses sociales, avec la hausse annuelle de vingt dinars de l’allocation des démunis et d’augmenter les bénéficiaires de 10.000 familles annuellement. De continuer à accorder l’allocation aux enfants de moins de six ans des familles démunis et à moyen revenus (220.000 bénéficiaires de trente dinars par mois). De renforcer les aides et transferts à l’occasion de la rentrée scolaire et universitaire. Autres diverses autres aides.
Les dépenses d’intervention devraient atteindre 1,8% du PIB pour 2025-2026 contre 1,9% en 2024.
Pour leur part, l’État prévoit que les dépenses d’investissement augmentent de 6,8% en moyenne durant 2024-2026 pour atteindre 17,6% du total des dépenses budgétaire fin 2026.
Ainsi, le déficit budgétaire devrait se situer à -6,6% du PIB en 2024 et reculer à -3,9% du PIB à l’horizon 2026. En contrepartie, l’endettement public devrait baisser à 78,5% du PIB vers 2026 contre 80% du PIB pour 2021-2022.
Le document souligne que ces prévisions au moyen terme reflètent la poursuite des efforts pour la mise en place de politiques, mesures financières et réformes structurelle au niveau de la gestion de finances publiques et du secteur financier. L’objectif étant de réaliser une croissance globale et durable, d’améliorer les climats des affaires et retrouver la confiance des partenaires de la Tunisie et des investisseurs étrangers, de préserver le rôle social de l’État, de mettre en place une fiscalité équitable et d’améliorer la gouvernance du secteur public.
Les politiques financières publiques viseraient, à court et moyen terme, de préserver les grands équilibres financiers et le payement de la dette, explique ce même rapport.
I.N.


