
Partons d’abord d’une évidence : tout citoyen tunisien a le droit de se présenter à l’élection présidentielle tant que la loi le lui permet. Si une personne remplit les conditions dictées par la loi, celle-ci peut prétendre à la présidence de la République. Maintenant que ce point est éclairci, on peut affirmer, aussi, que toutes les candidatures ne sont pas à prendre au sérieux.
La prochaine échéance de 2024 verra aussi son lot de candidatures improbables et promises à l’échec, peut-être plus que lors des anciennes élections présidentielles. Des personnes n’ayant aucun lien avec la vie politique se proposent de gouverner aux destinées de la Tunisie pendant probablement l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Il faut avoir une grande confiance en soi pour se déclarer candidat et estimer avoir ce qu’il faut pour occuper cette haute fonction de l’Etat tunisien. Il est vrai qu’au fil des années la fonction a été rabaissée de plusieurs crans, mais elle garde quand même un prestige intact. Mais, ce que ces candidats semblent négliger, c’est que l’histoire se rappelle de leurs déclarations et leurs noms restent associés à des épisodes peu glorieux.
Il faut également dire qu’il ne s’agit pas là d’une particularité tunisienne. Les candidatures fantasques existent partout où il y a des élections, mais les objectifs ne sont pas les mêmes. Certains se portent candidats à l’élection présidentielle pour porter un message particulier ou pour défendre une cause. Ils sont sûrs de n’avoir aucune chance de l’emporter, toutefois, la couverture médiatique et l’exposition à l’opinion publique leur permettent de véhiculer ce message qui leur tient à cœur. Par exemple, depuis les années 70, les défenseurs de l’environnement ont profité de la tribune offerte par la candidature à l’élection présidentielle pour tenter de sensibiliser au maximum quant aux dangers, désormais connus, du réchauffement planétaire et de la dégradation de l’environnement. En France, il y toujours eu un candidat communiste à l’élection présidentielle pour porter la voix des travailleurs et pour que les idées portées par cette obédience puissent être partagées, toujours sans réelle chance de gagner l’élection en question.
En Tunisie, c’est plutôt l’improvisation qui l’emporte. On annonce la candidature et ensuite on verra ce qu’on va proposer aux Tunisiens. Pour la fournée de 2024, il y a une actrice qui a annoncé sa candidature sur un plateau télé après avoir remercié sa maquilleuse et son habilleuse. D’après les expressions de l’animatrice et des chroniqueurs de l’émission, il parait évident que leur collègue les a pris au dépourvu par cette annonce. Une annonce qu’elle a conclu en fondant en larmes. Il ne s’agit là que d’un exemple parmi d’autres.
L’un des effets pervers de ce type de candidature est l’impact que cela a sur une population qui est loin d’être rompue au jeu démocratique. Les candidatures non sérieuses et anecdotiques participent à éloigner la population de tout intérêt envers la chose publique et politique. Les prestations de l’ensemble de la classe politique tunisienne ont déjà dégouté les Tunisiens de la politique. Plusieurs ne suivent même plus l’actualité nationale. Ce n’est certainement pas la vue de tous ces candidats fantasques qui leur redonnera foi en la chose publique. D’ailleurs, on se souvient des commentaires moqueurs et déçus qui ont accompagné certaines opérations de dépôt de candidatures aux bureaux de l’instance chargée de l’élection de 2019. Se présenter à une élection aussi importante sans en prendre la réelle mesure en croyant que c’est un jeu est juste irresponsable envers le pays et finalement irrespectueux envers les électeurs. Dans d’autres étapes électorales, on a vu des dizaines de candidats concourir à des postes d’élus sans même savoir quelles seront leurs prérogatives ni quel sera leur rôle. Tout cela participe à décrédibiliser l’opération démocratique et à lui porter atteinte.
La prochaine élection présidentielle promet d’être sanglante si l’on en croit les premières prémices de la campagne. Tous les coups seront permis et les candidats sérieux ne vont reculer devant rien pour atteindre leur objectif. Ce sera assez difficile à supporter comme ça, inutile d’y rajouter les élucubrations de candidats qui n’avaient, de toute façon, rien à faire dans cette course.




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je découpe la citation en deux parties:
a) "Partons d'abord d'une évidence : tout citoyen tunisien a le droit de se présenter à l'élection présidentielle tant que la loi le lui permet. Si une personne remplit les conditions dictées par la loi, celle-ci peut prétendre à la présidence de la République."
b) "Maintenant que le point [a] est éclairci, on peut affirmer, aussi, que toutes les candidatures ne sont pas à prendre au sérieux."
@Mr. Achouri: franchement, je ne vois pas comment vous passez du point a) au point b) --> alors qu'il n'y a aucun lien entre a) et b).
--> vous accentuez " toutes les candidatures"
bonne journée
Je ne sais pas si c'est un exploit, une performance ou une défaillance.
J'aurais aimé que vous rentriez directement au fond du sujet et que vous exploriez les candidatures déclarées et celles qui vont le devenir les prochaines semaines.
Vous finissez votre intervention en écrivant "La prochaine élection présidentielle promet d'être sanglante si l'on en croit les premières prémices de la campagne.".
Je crois personnellement que l'affaire est pliée, que notre président disposant de tous les pouvoirs, empêchera cette lutte "sanglante" et qu'il imposera sa réélection.
Des INAPTOCRATES.
Il l'a dit explicitement qu'il ne cédera jamais le pouvoir étant donné bien sûr qu'il est le seul patriote qu'a connu le pays. Jusqu'à maintenant, il joue au soft. Attends de le voir dans touts ses états et sortir son Godzilla le jour ou il sera délogé - pas à travers des élections bien sûr.
En passant, on n'a même pas une constitution sur laquelle on peut fonder une passation de pouvoir. Le torchon vote par le 1/4 des électeurs ne vaut meme pas le cout du papier sur lequel il est écrit. Le pays roule quasiment à l'arbitraire depuis le maudit 25/7.
Dons sayeb 3alikom mel les élections. On ne doit pas légitimer cette folie.

