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Les barrages vides de la Tunisie mettent l’agriculture à rude épreuve
18/09/2023 | 11:51
6 min
Les barrages vides de la Tunisie mettent l’agriculture à rude épreuve


Changement climatique, stress hydrique, des précipitations rares, des barrages vides… La campagne agricole s’annonce rude. Les agriculteurs, les consommateurs et l’économie nationale risquent d’en pâtir. L’État, lui, reste immobile, pourtant, les stratégies ne manquent pas.   
 
 
Les barrages de la Tunisie affichent, actuellement, un taux de remplissage de 27%. Ceux qui souffrent le plus du manque de pluie extrêmement prononcé cette année sont les barrages du Cap Bon où la majorité des terres cultivées sont irriguées. Selon les chiffres avancés par le membre de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), Bayram Hamada, le plus grand barrage de la Tunisie, Sidi Salem, n’est rempli qu’à 31,5% et les barrages du Cap Bon à 7%. « La situation est grave », a-t-il affirmé au micro de Jihene Miled sur Mosaïque Fm lundi 18 septembre 2023, notant que les quantités d’eaux collectées dans les barrages après les précipitations de mai et de juin ont été consommées.  
 
Cette situation déjà préoccupante ne fait qu’empirer. D’après le dernier rapport de l’Observatoire national de l'agriculture (Onagri) publié en août, le taux de remplissage des barrages était de 36,6%. Le dispatching des réserves en eau est de 91,6% dans le Nord, 7,8% dans le centre et 0,6% au Cap Bon. Les apports en eau dans les barrages tunisiens se sont situés à 686,7 millions de m3, en baisse de 63,16% par rapport à la moyenne de la période et de 37,53% par rapport à la même période un an auparavant, sachant que 92,3% de ces réserves proviennent du Nord, 7,3% du Centre et 0,4% du Cap Bon.
 
Avec un déficit pluviométrique de plus de 50% et des réserves hydriques minimes, la Tunisie entame un quatrième épisode de sécheresse. Une sécheresse accentuée notamment par les aléas du changement climatique dans un pays semi-aride. Face à cette situation, l’État demeure, tout de même, immobile. Les responsables restent bloqués face à la réalité du terrain, selon le responsable de l’Utap Bayram Hamada. On ne peut rien, à son sens, contre la Nature.  


 

La succession des épisodes de sécheresse n’est pas chose nouvelle. Plusieurs stratégies d’atténuation et de prévention des risques ont été élaborées mais rien de concret ne semble être entrepris, sauf le rationnement de l’eau potable. Pour les autorités tunisiennes, la solution la plus plausible, pour le moment, est de couper l’eau aux abonnés de la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede) pendant quelques heures la nuit ou la journée, tout dépend de la zone concernée par le plan d’austérité hydrique que l’entreprise publique aurait mis en place conformément aux instructions du ministère de tutelle. Le ministère de l’Agriculture avait, rappelons-le, ordonné un système de roulement conjoncturel pour l’approvisionnement en eau potable, au lieu d’accélérer l’adoption du Code des Eaux.

Ce texte attendra, lui, encore longtemps, de toute évidence, dans les tiroirs de l’Assemblée des Représentants du Peuple. Révisé, il devait être soumis à la présidence du gouvernement pour un examen en conseil des ministres, selon une annonce faite en janvier 2023 par l’ancien ministre de l’Agriculture, Mahmoud Elyes Hamza. L’un des objectifs annoncés alors était la lutte contre le forage anarchique des puits et l’organisation des activités des groupements hydriques. Élaborée depuis belle lurette et mentionnée dans le Plan national « fantôme » sur la sécheresse, il n’est encore que paroles en l’air.  

Entre temps, ce sont la campagne agricole, les agriculteurs et les consommateurs qui risquent gros face à la prolongation de la sécheresse due au déficit pluviométrique doublé d’une gestion non-durable des ressources hydriques. Les épisodes prolongés de sécheresse affectent plusieurs secteurs et sous-secteurs et, sur un plan plus large, l’ensemble de l’économie du pays. Leurs répercussions peuvent être plus graves quand ces épisodes se produisent en pleine saison des pluies. Ils « soumettent les cultures à des stress hydriques et peuvent provoquer une baisse notable de la production agricole, notamment lorsqu’elles interviennent pendant les phases sensibles du cycle végétatif », selon le Plan national sécheresse datant de novembre 2022. 

La céréaliculture est, sans doute, le premier sous-secteur agricole à en souffrir. Il « occupe une place importante dans l’agriculture tunisienne avec une superficie moyenne emblavée de 1,5 millions d’hectares par an soit près du tiers des terres cultivées ». « Pendant les années de sécheresses, les superficies peuvent chuter jusqu’à 1,1 millions d’hectares et les productions jusqu’à cinq millions de quintaux. Un autre paramètre qui est encore plus représentatif de l’impact de la sécheresse sur les céréales concerne les superficies récoltées qui elles aussi peuvent chuter jusqu’à 60% des superficies emblavées pendant les années déficitaires; ce qui représente une perte économique importante sur l’investissement des agriculteurs », lit-on dans le document. 
 
 
 
Un risque qui n’est pas à négliger dans un pays qui importe, cette année, 100% de ses besoins en céréales, alors que son déficit budgétaire se creuse de plus en plus, sans parler des répercussions de la guerre russo-ukrainienne sur le marché mondial des céréales ; ces deux nations représentant à elles seules 30% des exportations mondiales de blé. 

Cette calamité naturelle qu’est la sécheresse peut aussi impacter l’oléiculture tunisienne. « Avec le prolongement de la sécheresse, ce sont les oliviers cultivés en zones marginales qui souffrent en premier. C’est ensuite l’arbre même qui risque d’être affecté », bien que l’olivier soit connu pour sa résistance face au déficit hydrique, indique le Plan national sécheresse. L’impact se fait déjà ressentir avec une huile d’olive qui se vend à 25 dinars le litre en vrac. En août 2023, le vice-président de la chambre régionale des propriétaires de huileries de Sfax, Morsi Chaâbane, a annoncé, en plus, une récolte moins bonne que celle de la dernière saison en raison des épisodes de sécheresse que connaît le pays.  



De même pour l’élevage, l’irrigation, et les ressources en eau de surface, les eaux souterraines, et l’eau potable en milieu rural en particulier.  « Les baisses des niveaux d’eau dans les forages, le tarissement des puits de surface et des sources naturelles et l’augmentation de la salinité de l’eau sont autant de conséquences qui provoquent des difficultés et des discontinuités dans l’approvisionnement. Les ménages sont contraints de recourir à des sources plus lointaines et souvent moins sécurisées s’exposant aux risques sanitaires ou au mieux à acheter des citernes d’eau à des coûts très élevés pour leur budget. Avec ces alternatives, ce sont les femmes qui sont le plus pénalisées car ce sont elles qui ont la charge de collecter l’eau et seront donc amenées à parcourir des distances plus élevées. En outre, la fragilisation économique des ménages se répercute sur une augmentation de l’abandon scolaire des filles au premier ordre », explique-t-on dans le Plan national sécheresse. Et pourtant, le pays reste sans « dispositif scientifique de prévision de la sécheresse », primordial pour la mise en œuvre de cette stratégie nationale.    
 

Nadya Jennene ­­

 

 

18/09/2023 | 11:51
6 min
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Commentaires
takilas
C'est une pénurie territoriale.
a posté le 21-09-2023 à 13:30
Il faut envisager des solutions d'économie de l'eau soit pour l'irrigation ou l'utilisation quotidienne en attendant la clémence de Dieu en colère des suites des ignorance de nahdha pendant dix ans qui a saboté intentionnellement l'économie tunisienne et ce pour répondre et appliquer les consignes de leurs commanditaires qui envisageaient la conquête socio-économique de la Tunisie afin quelle soit une de leurs provinces... puisqu'ils la supposent devenue accessible comme colonisation depuis 2011.
Hammadi
C est un probleme de gouvernance
a posté le 20-09-2023 à 11:58
Tous ces problemes ont des soulutions..l energie solaire peut remplacer les centrales de la steg et tous le monde sera gagnat a long terme etat et citoyen..
Pour le probleme d eau aussi,il ya le dessalement d eau de mer, il y a aussi l encouragement des citoyens (surtout les agriculteurs) pour stocker leau de pluie,le nettoyage des barrages pendant l ete..mais malheureusement nous vivant dans un pays tres mal gere
takilas
Facile à dire mais....
a posté le à 13:36
La question est toute autre ; de rappeler qu'en 2004 ( depuis trois décennies déjà !), d'appliquer la géothermie, mais contre toute attente le projet fut annihilé ? Savoir le pourquoi dans tout cela ? alors que le gouvernement tunisien s'est penché sérieusement à appliquer les énergies renouvelables à ce moment là.
A4
Chez moi ...
a posté le à 18:19
La seule énergie que j'utilise est l'électricité.
Je produit la totalité de l'énergie électrique que je consomme et ce moyennant une installation photovoltaïque.
Je récupère les eaux pluviales pour principalement alimenter la chasse d'eau.
Est-il concevable pour un pays souffrant de sècheresses répétitives, de continuer à mettre de l'eau "potable" dans les chasses d'eau ?
Saoud
J ai entendu dire
a posté le 19-09-2023 à 21:10
Quand en Libye les barrages ont céder tous le monde c pose la question de savoir si son pays n es pas en danger. Alor oui quand il pleut les système d '?vacuation doivent être opérationnel ainsi que les bassin de réserve car il ne pleuvera plus comme avant. Plus de rahma. C des plus terrible.alors.... bon et j ai entendu dire qu il ya des réserve énorme sous terre tunisienne algérienne. Alor qu attend t ont.
A4
30 ans de retard !
a posté le 19-09-2023 à 11:27
Sinon plus dans deux domaines vitaux:
- Energies renouvelables que sabotent les camarades syndiqués de la STEG.
- Dessalement de l'eau de mer que l'on veut remplacer par les "salet al istisqaa".
Que pouvez-vous faire dans un pays où les politicards élus sont débiles ... à l'image de leurs électeurs ?
Rationnel
Espoir
a posté le à 14:21
- Energies renouvelables: Les syndiqués de la STEG ne peuvent pas saboter les énergies renouvelables pour toujours. Le prix des batteries est en baisse permanente. Les batteries Lithium ont franchis le seuil des $100/kWh. Les onduleurs ( inverters en anglais) hybrides permettent a installer le solaire sans connexion avec la STEG (on n'a pas a vendre l'électricité a la STEG), donc on n'a pas a chercher leur accord. La consommation moyenne en Tunisie est de 1355 kWh par an, soit 3,7 kWh/jour, donc une batterie de 4 kWh suffit pour couvrir la consommation de la majorité des journées quand le soleil ne brille pas. En été on n'a pas besoin de beaucoup de stockage puisque la consommation coïncide avec l'ensoleillement. Les prix des panneaux solaire sont en chute libre et cette baisse va continuer, comme dans le cas des batteries la capacité de production de la Chine est en croissance exponentielle, elle a augmente de 70% en 2022 pour atteindre 450 GW, et la croissance est plus forte en 2023. Les voitures électriques ne sont pas taxées par les douanes en Tunisie, plusieurs voitures Chinoises sont vendues a moins de 5000 dollars ( Geely Panda, Wuling Mini ...)
- La capture de l'eau atmosphérique est une solution moins coûteuse et mieux adaptée a la Tunisie vu l'humidité et c'est une solution qui peut se faire a l'échelle individuelle.
- Le pays est condamné a la soumission aux politicards ignorants et débiles pour au moins une autre décennie, donc ceux qui veulent des solutions doivent compter sur leur propres moyens.

A4
Eau:
a posté le à 20:11
A titre d'exemple, pour la capture de l'eau atmosphérique, la machine appelée "kumulus" produit 1 litre d'eau douce à 350 millimes (prix de énergie électrique consommée), soit 350 dinars le mètre cube.
Pour l'osmose inverse, on a besoin de 4 à 5 kWh pour produire 1 m3 d'eau douce. Le prix de revient du m3 est de quelques dinars ...
En Europe, le m3 d'eau douce obtenue par osmose inverse revient à environ 1 euro, soit un peu plus que 3 dinars.
En Tunisie, la seule usine en service, celle de Jerba, propose son eau au prix de 3 dinars le m3.
Quand on dispose de 1300 km de côte, il nous est plus simple et moins cher de procéder au dessalement de l'eau de mer, surtout si l'on combine ça avec une bonne installation photovoltaïque qui divise le prix de l'électricité par 2 à 3 !
Rationnel
Capex et Opex
a posté le à 13:47
On a deux coûts: l'opérationnel et celui du capital initial (opex et capex), le coût du capital initial pour la dessalinisation est entre 0,65 et 1,2 million dollars pour chaque 100 m3/jour, pour la capture de l'eau atmosphérique plusieurs systèmes peuvent être fabriquées pour beaucoup moins. Pour les coûts opérationnels, le principal coût dans l'osmose est l'énergie ensuite le remplacement périodiques des membranes qu'on doit importer. Pour la capture de l'eau atmosphérique c'est principalement l'énergie, si on utilise l'énergie solaire ou géothermique le coût de l'énergie est faible et en train de baisser de plus de 20% par an.
A4
Que faire ?
a posté le à 18:05
Le malheur réside dans le fait que nos ignorants de politicards n'y pensent même pas.
L'eau manque ? Ne lavez plus vos autos ! Prenez moins de douches ! Vive la crasse et les maladies ...
Il y a encore moins d'eau ? Ne plantez ni tomates ni patates ! N'irriguez plus vos plantations ! Vive la famine ...
Il n'y a plus d'eau ? arrêtez de boire ! Vive la connerie ...
DHEJ
Bien détaillé!
a posté le à 18:01
Mais ce matériel est soumis a des droits de douane et de la TVA...



Ancien '?lu de la république française d'??origine tunisienne assil iRRiF
J'ai honte pour vous les médias tunisiens
a posté le 19-09-2023 à 04:42
Madame la journaliste c'est une ancienne photo de quelques jours, j'appelle cela de manipulation, je vous demande de dire les choses haut et fort ce que les autres pensent trop quand on est sûr de soi-même, il ne faut pas tourner autour de pot , vous voulez dire c'est la faute à Kaïs Saïed franchement j'ai honte pour vous et vos semblables : la même photo est apparue le 15/08/2023 à 11h20 , je m'adresse à tout et toutes les journalistes, ils faut être solidaire pour sauver le pays que les islamistes et les traîtres ont dérobé tout l'argent du contribuable tunisien et tunisienne, franchement quand je vois la solidarité des juifs marocains et marocaines se qu'ils font pour le Maroc j'ai honte pour la majorité des médias tunisiens, vous aimez tous et toutes l'argent, personnellement je préfère ELWATTANiA et la fidélité à l'argent, j'ai adressé des courriers à certaines journalistes je n'ai jamais eu de réponse, j'ai envoyé un fax à une journaliste je n'ai jamais eu de réponse non plus, je n'ouvre jamais mon clapet sans avoir mes justificatifs sous les mains
CORDIALEMENT assil iRRiF luid ETTABOUNA ahlou erroujoula ahlou ELWATTANiA ahlou elkaram
Abidi
Agriculture
a posté le 18-09-2023 à 17:36
Mais on s'en fichent de l'agriculture, l'essentiel c'est le tourisme,on irriguent les terrains de Golfe,on remplit les piscines et on utilise le maximum d'eaux pour les bains et douches des touristes, ils nous apportent de la devise avec des voyages organisés qui reviennent à 800 euros par personne en demi pension pour 15 jours y compris les billets d'avion et que plus que la moitié de ces miettes n'arrive jamais au pays volé a mi chemin, malheureusement ce secteur pourri a des défenseurs acharnés alors que l'agriculture est orpheline
Rationnel
L'agriculture doit evoluer
a posté le 18-09-2023 à 14:24
Les pays-bas est le 2eme pays exportateur de produits agricoles au monde avec 18 220 kilomètres carres de terres arables, le pays exporte plus de 105 milliard d'euros en produits agricoles, la Tunisie avec 2 595 000 hectares de terres arables ou 25 900 kilomètres carres importe la majorité de sa nourriture.
La production d'un kilo de tomates aux Pay-bas consomme 16 litres de tomates, la plupart des autres producteurs ont besoin de 60 litres ( voir This Dutch tomato farm might just solve the global food crisis ).
Les techniques utilisées par les fermes des pay-bas sont disponibles a tous et ne sont pas difficiles a reproduire, si les besoins en eau de l'agriculture sont réduites par quatre en suivant les exemples de l'agriculture hollandaise, et l'agriculture en Tunisie consomme plus de 80% de l'eau donc on aura suffisamment d'eau pour augmenter la production agricole avec le 30% des réserves en eau.
On devrait aussi encourager les gens de modifier le régime alimentaire et revenir a l'alimentation ancestrale ou on mangeait plus de fruits et salades et moins de pains, un régime alimentaire méditerranéenne. Ceci est important pour réduire les maladies métaboliques comme le diabète qui touche plus de 20% de la population ou l'hypertension...
Bta
Bien vu
a posté le à 11:38
Oui gaspillage à outrance, j'ajoute qu'il faut un seau d'eau pour laver une voiture avec une eponge, pas avec un Karsher '?' Et une douche c'est mieux qu'un bain.
stuc
nous avons la solution!
a posté le 18-09-2023 à 13:42
Salat el estesqa !
Najjar amor
Reponse
a posté le 18-09-2023 à 13:37
Profitons de l'instant pour rétablir les barrages à recevoir le maximum d'eau le moment propice , nous devons bouger et travailler au lieux de radoter comme les femmes de jadis.
veritas
Arrêtez de pleurer cents tout ce que vous savez faire .
a posté le 18-09-2023 à 12:28
Préparez vous à des pluies diluviennes pour le quelle vous refusez de vous préparer pour tirer profit au maximum.