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Chroniques
Le temps est aux traversées de la mort
Par Synda Tajine
25/04/2023 | 15:50
4 min
Le temps est aux traversées de la mort

 

Les beaux jours arrivent. Aïd mabrouk à vous tous.

Si pour vous, ce beau temps rime avec bières fraiches sirotées sur votre balcon/terrasse/jardin, pour beaucoup d’autres, le soleil est annonciateur de tout autre chose.

Hier, une trentaine de corps ont échoué sur les côtés du gouvernorat de Sfax, nouvelle plaque tournante des départs vers l’Europe pour les Tunisiens, mais aussi pour les voisins subsahariens.

Une trentaine de corps décomposés retrouvés sur les plages. Une quarantaine d’opérations de migration clandestine ont été avortées et plus de 700 personnes empêchées de prendre le large. Le tout en seulement 24 h. Vous imaginiez sans doute autrement le retour du beau temps.

 

Beau temps oui mais sombre tableau. Le beau temps est malheureusement annonciateur dans nos contrées d’une mer clame, d’une vision plus claire et de conditions météorologiques propices. A l’approche de l’été, nombreux sont ceux qui se préparent pour leur grande traversée.

Si en 2011, ceux qui ambitionnaient de quitter le pays avaient profité du vide sécuritaire postrévolutionnaire, aujourd’hui, les conditions socio-économiques et l’instabilité politiques leur facilitent la voie. Cette année, les départs en mer ont augmenté de 226% (chiffres du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés).

 

La migration n’est certes pas un phénomène nouveau en Tunisie. Des années de marginalisation des régions et des populations les plus défavorisées ont nourri ce fléau, le transformant en un mal qui ronge toutes les classes de la société. On ne parle plus de la « harka » de chômeurs, fauchés et désespérés, mais aussi celles d’étudiants, de fonctionnaires, de familles entières et d’enfants. L’absence d’espoir et le manque de visibilité sur l’avenir font que plusieurs personnes préfèrent tenter la mort plutôt qu’attendre. Et attendre, il le faudra pour tous ceux qui restent. Car pour améliorer les conditions de vie de tous ces Tunisiens tentés d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs, des réformes de fond s’imposent. L’éducation, le transport, l’infrastructure, la santé… pour ne citer que ceux-là, devront être reconstruits et améliorés afin que la vie devienne moins amère. Ceci prend du temps. Les futures générations auront peut-être plus de chance. Nos enfants ou petits-enfants peut-être dans les schémas les plus optimistes.

 

En attendant, cette restructuration qui tarde, les esprits sont ailleurs et les priorités encore plus loin. Si le fléau de la migration est traité de la même manière que les autres dossiers urgents, aucune réforme sérieuse n’est prête à voir le jour. Alors que les plages accueillent des corps décomposés et inidentifiables, le pouvoir pense résoudre les problèmes sérieux à coup de slogans populistes et de dénonciations de complots. Sur nos terres, la migration ne touche pas que les Tunisiens en mal d’espoir, elle attire aussi les voisins qui nous utilisent pour passer les frontières. Le problème est donc double et il ne s’agit nullement d’un plan criminel visant à « changer la composition démographique du pays ».

 

En attendant ces réformes lourdes et lentes à mettre en place, nos voisins européens attendent de nous des solutions concrètes et urgentes. Ils ne sont sans doute pas prêts à attendre que le pays mette enfin en place les changements majeurs qui auraient dû être entrepris depuis longtemps. Pour eux, la solution doit être immédiate et, donc, sécuritaire. La Tunisie acceptera-t-elle les solutions de dernier recours qui seront posées sur la table ? Pourra-t-elle encore continuer de balayer la possibilité d’abriter les centres d’accueil des migrants au lieu de les voir s’entasser sur des terres proches – l’île de Lampedusa plus particulièrement ?

 Est-ce que l’accord avec le FMI sera le sésame qui débloquera les réformes d’un coup de baguette magique ? Evidemment que non.  Au stade où on en est, il en faudra beaucoup plus. Les réformes entreprises doivent être ressenties et vécues au quotidien pour ôter aux aspirants-migrants toute envie de risquer la traversée de la mort et de les convaincre que leur pays peut leur offrir la dignité, la sécurité et la stabilité auxquelles ils aspirent.

N’est-ce pas là les dossiers urgents dont on devrait être en train de discuter et de trouver des solutions sur le long terme ?

 

A l’heure de l’écriture de ces lignes et pendant que vous chers lecteurs les avez lues, de très nombreux concitoyens ont tenté – ou envisagé – de prendre le large. Le chef de l’Etat n’a-t-il pourtant pas dit que « notre pays veille à protéger ses citoyens partout dans le monde et ne ménage aucun effort pour les accompagner et les protéger où qu'ils se trouvent » ? Il semble avoir oublié ces Tunisiens-là…

 

Par Synda Tajine
25/04/2023 | 15:50
4 min
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Commentaires
FALLAG
Attention une blague !
a posté le 26-04-2023 à 14:34
Un philosophe et un imam se disputent pour savoir laquelle des deux disciplines qu'ils représentent a le rang le plus élevé.

L'imam se moque : "La philosophie, c'est comme si quelqu'un cherchait dans une pièce sombre, les yeux bandés, un chat noir qui n'est pas là".

Ce à quoi le philosophe répond : "La théologie, c'est comme si quelqu'un cherchait dans une pièce sombre, également les yeux bandés, un chat noir qui n'est pas là et que soudain il s'écriait : je l'ai trouvé !"
KHEID
Attention ce n'est pas 1 blague! ne blague !
a posté le à 21:55
Je dis que : Partout où le pouvoir se déifie, il produit automatiquement sa propre théologie ...
Comme la religion va de la statue à la théologie, ainsi la pensée va de poésie à prose.
Il y a dans notre corps un certain instinct de ce qui nous est salutaire, comme dans le coeur de ce qui est le devoir moral, et qu'aucune autorisation de docteur en médecine ou en théologie ne peut suppléer.
Comme dirait l'autre : Il avait étudié le latin, l'espagnol, la théologie. Mais, depuis sa petite enfance, il rêvait de connaître le monde, et c'était là quelque chose de bien plus important que de connaître Dieu ou les péchés des hommes.
Que dites-vous de ce bel arrêt du parlement de Paris pour consulter la faculté de théologie sur l'inoculation, cette même faculté qu'il a déclaré ne pouvoir être juge en matière de sacrements?
Finalement : tout est 1 blague dans Bagla Liha!!!
KHEID : J'ai toujours adoré la philo....
Normal ! C l'histoire de ma vie codée !
a posté le 25-04-2023 à 21:05
Oh! ST, tu touches au sacré en parlant de mort et de l'au-delà!
Quiconque désire la récompense d'ici-bas, c'est auprès d'Allah qu'est la récompense d'ici-bas tout comme celle de l'au-delà. Et Allah entend et observe tout.
Car cette vie d'ici-bas n'est pas qu'amusement et jeu. La Demeure de l'au- delà est assurément la vraie vie. S'ils savaient!
Le visage de mon prochain est une altérité qui ouvre l'au-delà. Le Dieu du ciel est accessible sans rien perdre de sa transcendance, mais sans nier la liberté du croyant.
Personne ne peut mourir que par la permission d'Allah, et au moment prédéterminé. Quiconque veut la récompense d'ici-bas, Nous lui en donnons. Quiconque veut la récompense de l'au-delà, Nous lui en donnons et Nous récompenserons bientôt les reconnaissants.
Personnellement, je pense que la mort n'existe pas.
Je suis déjà mort avant d'avoir existé.
J'adore la philo...............
Le malheur de la mort est qu'elle tue le corps, le présent et le futur pour vous laisser errer le coeur plein de chagrin dans un passé où le défunt est plus que vivant.
Révisez votre philo!
Pour moi : La mort remporte fatalement tous ses combats contre l'existence. En tant qu'humain, notre rôle est d'aider la vie à perdre avec panache.
C tout et C lugubre
Bonne fête à toi aussi qui de temps à autre nous pose 1 lapin philosophique, je voulais dire :
1 Dissertation philosophique ?
Mais, tu prêches dans 1 Tunisie "Morte-Vivante" ma fille!












Ftouh
Oui mais..
a posté le à 05:09
A part Dieu et la foi qui est individuelle.
Ne voyez vous pas d'autres problematiques, ainsi:

1- L explosion demographique effarante surtout dans les pays du Sud. A quoi faire trop d enfants si on est sur qu on ne peut leur offrir le minimum vital pour vivre dignement ?
2- Inadequation entre enseignement et vie reelle: plein d etudes ne menent a rien. Seul un diplome a a crochet au mur.Grande amuletten de frustration et de depit.
3- Capacité de discernment: pourquoi un/une jeune embarque sur un petit bateau ..sachant qu il finira en appat pour poissons=mort certaine. Et s Il va echapper a une mort qusi certaine, il va arterrir dans une geolr d un pays hostile...et par chance il finira par accepter in boulotl degradant et finira par être refoulé a son point de depart avec un moral nul..et des dettes contractée pour cette aventure malheureuse.

Bien sur Il y a les questions politiques, geostrategique et sociales qui sont fondamental les et que tout le monde connait.

La philosophie est aussi le questionnement continu, la recherche d une verité quasiment inaccessible...elle ne se limite pas a la foi..
Une verité n est jamais absolue. Et ce qui vrai pour X est faux pour Y. Et même a t-on atteint cette verité, il faut avoir les moyens pour passer a l action ..ou ..pas ..that is question..the perpetual one.
KHEID
XX, YY, XYXZ.....
a posté le à 08:22
Une vérité n'est jamais absolue. Et ce qui vrai pour X est faux pour Y ?
Tu es sur de ta phrase surtout quand tu introduis la philo ?
J'ai des doutes!!!
Pour examiner la vérité, il est besoin, une fois dans sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut.
René Descartes

Je peux douter de tout, sauf d'une chose, et c'est le fait même que je doute. Autrement dit - je pense, donc je suis.
René Descartes

Un être qui pense c'est un être qui doute.
René Descartes
à toi de développer et de trouver 1 solution valide à ton com...
Gg
Philosophie?
a posté le à 23:28
Cher Kheid, vous ne parlez pas de philosophie, mais de religion, de foi et de croyances.
Mais pourquoi pas, cela peut aider...
DIEHK : To Gg
Oui Gg, tu as raison...
a posté le à 08:28
Lisez moi "Kheid " à l'envers et tu comprendras surement que le chemin entre "Religion et Philo" est // et qui ne se rencontreront jamais...
Tu sais bien que j'ai 1 esprit torturé à cause de TOUS ces problèmes spécifiquement Tunisiens depuis 2011.....
Et on va botter en touche et disons:
C la faute à Rousseau.....
Zarzoumia
Douloureux
a posté le 25-04-2023 à 20:20
Des corps décomposés sur les plages d'un pays putrifié sous le joug d'un homme qui refuse d'admettre qu'il embarque tout le monde vers la déconfiture. Une faillite économique, politique, sociale et surtout morale qui ôte toute lueur d'espoir à une population qui a pris de plein fouet les conséquences des échecs successifs de notre classe politique et son appétence au pouvoir.
KS n'a pas été capable d'apporter des réponses aux familles endeuillées à Zarzis, comment voulez-vous qu'il trouve des réponses à un phénomène aussi complexe ?
La théorie du complot a ses limites.

DHEJ
Ces Tunisiens-la...
a posté le 25-04-2023 à 20:12
Un ensemble de Tunisien


Et c'est ce Tunisien qu'il faut réformer... pour qu'il soit juste et civilisé...
LMT
Delire
a posté le 25-04-2023 à 20:08
Les tunisiens ne peuvent pas compter sur un pseudo-président qui passe le plus clair de son temps dans les palabres populistes et les délires schizophréniques. Ils doivent "compter sur eux-memes" comme l'a dit ce même sieur mais sans ce triste sire Ce qui revient à dire qu'il faut commencer par balayer cet incompétent et le remplacer, peut-être que l'espoir renaitra alors.