
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a condamné, dans un communiqué publié ce samedi 29 janvier 2022, l’agression commise par le gouverneur de Ben Arous, à l’encontre de la journaliste de Shems FM, Khaoula Sliti.
Le syndicat a vivement condamné les tentatives de soumission des médias et les tentatives de diabolisation des journalistes et a dit tenir la présidence du gouvernement et la présidence de la République pour responsables des atteintes à la sécurité des journalistes qui font l'objet d'intimidations et d'incitations de la part des agents de l'Etat.
Il a appelé le gouvernement à prendre les mesures disciplinaires nécessaires et à obliger ses responsables à respecter la nature du travail journalistique et à ne pas s'immiscer dans le travail des journalistes et à garantir leur droit à l’information.
Le SNJT a précisé qu'il compte engager des poursuites contre le gouverneur de Ben Arous et tous ceux qui ciblent les journalistes et a mis en garde contre le danger du discours d'incitation à l'encontre des journalistes par les responsables de l'État et leur tentative de remettre en cause la crédibilité des médias et de les pousser vers l’autocensure.
Le gouverneur de Ben Arous, Ezzeddine Chalbi a été très tendu et d’une extrême arrogance face aux questions de la journaliste de Shems Fm, Khaoula Sliti, vendredi 28 janvier 2022, lorsque le sujet de la consultation nationale fût abordé.
Présente pour couvrir le déplacement du ministre de la Jeunesse et des Sports et l’ambassadeur chinois pour constater l’avancement du projet du complexe culturel et sportif au gouvernorat de Ben Arous, la journaliste Khaoula Sliti a pris une déclaration du gouverneur de Ben Arous, comme le supposent les règles du métier. Sauf qu’à sa grande surprise, le responsable s’est rapidement monté agressif à son égard lorsqu’elle a posé la question portant sur les critiques dirigées contre la consultation nationale, notamment, en rapport avec la protection des données personnelles. C’est lui-même, d’ailleurs qui avait soulevé la polémique lorsqu’il avait demandé aux responsables d’une maison de jeunes à lui filmer et enregistrer les réponses des participants.
Une question a suffi pour mettre M. le gouverneur dans tous ses états. Il ne savait plus quoi dire et avait abordé le droit des forces armées de participer à la consultation. Un point qui n’a jamais été évoqué par la journaliste. Pire encore, il lui a signifié que les forces armées sont des citoyens de premier rang, mais aussi il l’a ouvertement accusée de diviser les Tunisiens et d’être commanditée par un groupe politique. Des accusations qu’il lui avait lancé en voulant mettre un terme à l’entrevue.
Malgré l’arrogance du responsable, Khaoula Sliti a fait preuve de retenue et de sang-froid, essayant d’accomplir sa mission avec beaucoup de professionnalisme.
A l’issue de cet incident, la journaliste se rend compte après avoir consulté les enregistrements que le gouverneur l’avait, même, accusée de toucher de l’argent en contrepartie « de sa mission ». De ce fait, elle assure qu’elle ne se laissera pas faire, soulignant qu’elle va soumettre tous les enregistrements au syndicat des journalistes et qu’elle le poursuivra en justice et exiger qu’il fournisse les preuves de ses accusations.
M.B.Z