
Cette semaine, on va essayer d’aller à l’essentiel.
La Tunisie est sortie de son confinement. Toutes les analyses, ou presque, ont été étayées sur ce qui aurait dû être fait. La réalité est que le pays est quasiment passé au travers. Qu’avons-nous fait en Tunisie confinés ? Ceux qui sont allés sur le moteur de recherche Google ont donc majoritairement fait des recherches sur le sexe jusqu’au 24 avril, où la courbe, comme celle de la transmission du coronavirus s’est écrasée.
Les trois villes les plus actives pour cette recherche confinée sont Sousse, Sfax et Tunis. Le top des sujets associés à la recherche, attention, sont plombier – sujet, secrétariat - métier, et transexualisme – sujet. Le fantasme, le vice et le tabou. La requête associée « lesbian sex » a connu une augmentation de 300%, et celle de « sex cam » à compter 190% d’aficionados en plus. Maintenant que cette donnée est posée, on peut passer aux futilités du monde. #bandepassante
Au Brésil, où l’on attend la vague Covid pour juin, son tout nouveau ministre de la Santé démissionne au bout d’à peine quatre semaines. Le premier avait été demis par le très contesté Jair Bolsonaro, président de ses états. Celui-ci a préféré partir sans autre forme de justification que celle qu’il fait circuler officieusement. La situation avec le président est intenable, et la goutte d’eau d’un vase rempli en tout juste un mois, a été la pression exercée par Bolsonaro pour que la Chloroquine soit donnée dès le début du traitement et non ce qui se fait actuellement, c’est à dire uniquement pour les cas graves. Le même président qui a déclaré, par voie de décret, que les salles de musculation, les coiffeurs et les salons de beauté étaient des activités essentielles que les gouverneurs ne devaient pas fermer. A chacun son essentiel. Les gouverneurs n’ont pas suivi ce décret et tant pis pour l’embonpoint et les cheveux hirsutes. Pour mémoire, le Brésil a officiellement 220.877 cas testés positifs au coronavirus et déplore 15.046 morts. Ces chiffres sont contestés par les scientifiques brésiliens qui les estiment entre 5 à 6 fois supérieurs. #espritsaindansuncorpssain
En Ukraine, la vérité est là mais le problème est ailleurs. La fermeture des frontières dans le cadre du Covid19, impose à toute personne voulant se rendre en Ukraine une autorisation du pouvoir central à Kiev, laquelle autorisation doit être sollicitée ... par l’Etat dont la personne qui souhaite venir est ressortissante. Complétons le tableau par le fait que l’Ukraine est l'un des rares pays qui autorise, contre argent, la gestation pour autrui (GPA). Un couple hétérosexuel, marié, de n’importe quel endroit du globe, peut venir y louer un « ventre » pour avoir un bébé contre rémunération du propriétaire du ventre, de l’ordre de 28.000 euros. Et ce sont donc aujourd’hui plus de 100 bébés qui attendent que les parents qui les ont commandés puissent venir les récupérer. Les pays qui ne reconnaissent pas la GPA, ne font pas les demandes, et les bébés s’entassent et pourraient atteindre le millier d’aprés Lioudmyla Denysova, la personne chargée des droits de l’Homme au Parlement ukrainien. Un tout petit peu d’empathie pour ces enfants qui n’ont rien demandé et ces parents qui sont désespérés aurait été appréciée dans un monde si bousculé. #dogme
Pendant que le monde se bat contre un virus venu très probablement d’une chauve-souris qui aurait flirté avec un pangolin, Le président du Vénézuela, Nicolas Maduro, successeur du désormais très contesté feu Hugo Chavez, se bat pour rester au pouvoir. Sa dernière trouvaille, a été de bloquer l’ambassadeur de France en fermant, sans autre forme de procès, la rue où est sa Résidence depuis le 2 mai. Parce que ça n’était pas suffisant, le 3 mai, il y a fait couper la distribution de l’eau, du gaz et de l’électricité. Et une volonté de protéger du Covid-19 l’ambassadeur de France, au prix d’un confinement forcé n’y est pour rien. Précisons que la France, en 2019, a fait partie des pays qui ont reconnu à l’opposant Juan Guaido, alors président du Parlement, la présidence de la République par intérim. #ferrerorochers
L’Italie pour sa part rouvre ses frontières aux Européens au 3 juin, la République tchèque autorise les rassemblements jusqu’à 300 personnes, et la Grèce déconfine son espace aérien pour pouvoir accueillir les touristes dès la fin juillet. L’Autriche a libéré ses restaurants, et en Iran, les universités accueilleront les étudiants le 6 juin, et les restaurants leurs clients dès la fin du ramadan. La Tunisie ne s’est pas prononcée sur ses frontières, et a la lourde responsabilité de devoir, elle aussi, arbitrer entre la santé publique et les nécessités économiques pour lesquelles l’ouverture des frontières au tourisme est un point clé s’il en est.
Autre conséquence du fléau du coronavirus sera la démission du directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce, ce jeudi 14 mai. Roberto Azevedo estime ne plus être l’Homme de la situation. La raison ? Dans un monde qui est en train de toucher du doigt les limites de la mondialisation, une organisation qui en est l'un des piliers, même si elle essaye de la réguler, est forcément décriée. Il est à noter pour être complet que l’OMC qui assurait un rôle majeur par sa Cour arbitrale des litiges commerciaux dans le monde, ne peut plus le faire parce que l’administration américaine, depuis 2019, bloque la nomination des nouveaux juges. La fin de L’OMC ne sera pas la fin de la mondialisation, mais la fin du multilatéralisme. Le bilatéralisme a encore de beaux jours devant lui. #balleperdue.
C’est la fin de la semaine, c’est la fin de ce trip, vous pouvez éteindre vos smartphones, et fermer Google.



"Ma fille, garde le celui là, il est bien!
- T'inquiète pas maman, je lui fais de bons petits plats, je le tiens par l'estomac
- Hum...tu vises trop haut, ma fille, tu vises trop haut!"