
Le président du Front de salut national, Ahmed Nejib Chebbi, a réitéré sa solidarité envers la présidente du Parti Destourien Libre, Abir Moussi, emprisonnée depuis octobre 2023, tout en assurant qu'il continuerait à défendre les droits de tous les Tunisiens, quelle que soit leur appartenance.
S'exprimant lors d'une conférence de presse mercredi 19 mars 2025, Ahmed Nejib Chebbi a affirmé que la Tunisie appartenait à tous et qu'il n'y avait pas lieu d'établir de distinctions entre les citoyens. Il a également déclaré soutenir le président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, emprisonné depuis avril 2023.
Selon lui, tout ce qui s'est passé en Tunisie ces dernières années visait à achever la dynamique politique et à incarcérer des dirigeants de tous les courants. Il a rappelé que l'affaire de complot ciblait une quarantaine de politiciens. « Les organisations terroristes ont été créées sur le papier par le juge d'instruction... L'affaire ne repose que sur des témoignages non étayés par des preuves », a-t-il dénoncé.
De son côté, l'avocat et membre du comité de défense des accusés dans l'affaire de complot, Samir Dilou, a dénoncé l'absence de garanties d'un procès équitable et le non-respect des conventions ratifiées par la Tunisie. Il a mis en garde contre l'impact des discours d'incitation, notamment les appels à l'application de la peine de mort. Il a estimé que certaines arrestations avaient été menées sans considération pour l'existence ou non d'un crime.
Samir Dilou a assuré que Noureddine Bhiri avait été arrêté sans autorisation judiciaire, celle-ci n'ayant été émise que deux heures après son interpellation. Il a également affirmé que Sahbi Atigue et Ajmi Lourimi étaient en détention sans qu'aucune affaire ne soit officiellement retenue contre eux. Par ailleurs, il a souligné la dégradation de l'état de santé du président par intérim d'Ennahdha, Mondher Ounissi, détenu depuis septembre 2023.
Par la suite, Imed Khemiri a pris la parole et a affirmé que Rached Ghannouchi avait été arrêté uniquement en raison de son engagement dans la lutte contre la désintégration de la démocratie et des institutions de l'État. Il a dénoncé des arrestations arbitraires visant des politiciens, notamment des dirigeants d'Ennahdha, dans le but d'intimider toute forme d'engagement politique.
« Tous les locaux d'Ennahdha ont été fermés sous prétexte de perquisitions... Les locaux d'un parti présent en Tunisie depuis plus de quarante ans... Un parti considéré comme l'un des plus grands du pays... Tout cela vise à museler l'engagement politique », a-t-il poursuivi.
Imed Khemiri a assuré qu'Ennahdha et le Front de salut national continueront à défendre la démocratie, l'État de droit, ainsi que les droits et libertés, tout en luttant contre le chaos et l'autocratie.
Pour rappel, l'affaire de complot contre l'État vise plusieurs personnalités politiques tunisiennes. La liste des accusés, incarcérés à la suite de mandats de dépôt émis le 25 février 2023, comprend Khayam Turki, Ridha Belhadj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Lazhar Akremi et Chayma Issa, également arrêtés dans le cadre de cette affaire, ont été libérés le 13 juillet 2023.
La période de détention provisoire aurait dû prendre fin entre le 18 et le 19 avril 2024, mais aucune décision de libération n’a été prise par les autorités tunisiennes. Par ailleurs, des fuites concernant le document d’instruction ont suscité critiques et railleries. Plusieurs détenus ont mené des grèves de la faim pour protester contre leur incarcération, mais sans succès. À ce jour, après plus de 700 jours de détention, ils restent emprisonnés.
S.G

Et tous les 3 sont poursuivis par la JUSTICE.

