
Le comité de défense de la présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, a organisé une conférence de presse, ce lundi 22 avril 2025, portant sur la situation de cette dernière et sur les poursuites dont elle fait l’objet.
S’exprimant à cette occasion, le membre du comité de défense et dirigeant du parti, Karim Krifa, a assuré qu’Abir Moussi avait toute sa place dans la mémoire nationale en raison de son militantisme et de son engagement. Il a évoqué des défaillances du côté de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Selon lui, l’instance a confondu la candidature de la présidente du PDL avec une possible candidature d’Imed Kouraichi, avocat mandaté pour la représenter.
Karim Krifa a affirmé que la décision du tribunal administratif reconnaissait la candidature d’Abir Moussi, contrairement à l’Isie, qui a évoqué une candidature de son représentant, Imed Kouraichi, alors que ce dernier n’avait jamais déposé de demande en son nom propre.
Le dirigeant du PDL a estimé qu’on cherchait à exclure Abir Moussi de la scène politique et à évincer sa présence. Il a qualifié cela de tentative d’assassinat politique de la présidente du parti. Selon lui, l’Isie a indiqué dans son rapport sur la présidentielle de 2024 avoir reçu trois demandes de candidatures de la part de citoyennes tunisiennes, mais n’y cite que deux noms. Celui d’Abir Moussi n’y figure pas.
Karim Krifa a signalé qu’Abir Moussi faisait face à de graves accusations pouvant entraîner une peine allant jusqu’à vingt ans de prison, pour de simples déclarations et opinions. Il a également rappelé que, selon l’ONU, la présidente du PDL était victime d’une détention arbitraire.
Le membre du comité de défense d’Abir Moussi a appelé la justice à faire preuve de plus de vigilance et à examiner attentivement les dossiers. S’adressant à l’Ordre national des avocats de Tunisie, Karim Krifa a indiqué qu’Abir Moussi refusait la présence d’avocats lors des audiences la concernant. Il a expliqué que l’Ordre avait refusé de tenir compte de cette consigne et avait mandaté un avocat pour y assister. Il s’est interrogé sur cette décision, évoquant une possible volonté de l’Ordre de blanchir le pouvoir et de légitimer les poursuites.
L’avocat et membre du comité de défense d’Abir Moussi, Nafaâ Laribi, a ensuite pris la parole. Il a assuré que rien n’avait encore été décidé concernant les condamnations visant la présidente du PDL, contrairement à ce que certains blogueurs tentent de faire croire. Il a également expliqué qu’une partie d’une décision de la chambre d’accusation, relative à un recours déposé par le comité de défense, avait circulé sur certaines pages Facebook, sans qu’il n’en ait été informé en tant qu’avocat d’Abir Moussi. Il a en outre appelé les blogueurs à ne pas instrumentaliser la situation de sa cliente dans le cadre de leur opposition au pouvoir en place.
Par ailleurs, Karim Krifa et Nafaâ Laribi ont exprimé leur solidarité avec l’avocat et membre du comité de défense dans l’affaire dite de complot, Ahmed Souab, arrêté le 21 avril 2025 et poursuivi pour des crimes terroristes.
Pour rappel, Abir Moussi se trouve en prison depuis octobre 2023. Elle avait été arrêtée alors qu'elle se trouvait en compagnie d'un huissier de justice et de quelques dirigeants du PDL devant le bureau d'ordre du palais de Carthage. Abir Moussi avait l'intention de déposer une demande de recours administratif. Il s’agit d’une mesure obligatoire en cas de recours contre une décision d’un organisme public. Depuis, elle fait face à plusieurs poursuites en justice.
S.G