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Interdiction du niqab, la Tunisie devra aussi trancher !
10/07/2019 | 19:59
4 min
Interdiction du niqab, la Tunisie devra aussi trancher !

Emblème d’un islam fondamentaliste, le niqab ou sa variante la burqa, est un voile intégral qui permet aux femmes de se couvrir entièrement. Si le niqab couvre le visage à l’exception des yeux, la burqa afghane, elle, imposée par les talibans, couvre aussi les yeux avec une grille de tissu qui permet aux femmes de voir devant elles. Jusque-là observé surtout dans des pays islamistes, le hijab, voile basique, s’est propagé avec l’émergence des chaines de télévision arabes diffusées par satellite. Avec l’avènement du printemps arabe et la chute des dictatures laïques, c’est le voile intégral qui a fait son apparition dans certains pays, dont la Tunisie…

 

Le voile intégral est un « uniforme » qui suscite bien des polémiques. Outre le fait qu’il est intimement associé à l’Islam extrémiste et donc violent, il soulève aussi de nombreux débats sur la sécurité et les droits des femmes. Très longtemps débattue, car opposant une cause idéologique pure à une laïcité instaurée par de nombreux pays et vers laquelle tendent également des pays dont la religion majoritaire est l’islam, à l’instar de la Tunisie, la question continue de diviser.

 

C’est donc un débat plus orienté vers le volet sécuritaire, en ces temps où le terrorisme est une menace quotidienne, qui est actuellement mené. S’il y a une chose qui met tout le monde, ou presque, d’accord c’est que laisser flâner des fantômes inidentifiables dans les rues n’est pas une bonne idée quand on sait que des mal-intentionnés se promènent en portant des bombes.   

 

 

En Tunisie, rabibochage avec les islamistes oblige, le débat est timide et les décisions se font attendre. Ce n’est que ce 5 juillet que le chef du gouvernement Youssef Chahed a signé un arrêté gouvernemental dans lequel il interdit à toute personne ayant un visage couvert d’accéder aux bâtiments publics.

 

Comme l’Algérie, la Tunisie interdit donc par cette circulaire aux femmes portant le voile intégral d’accéder aux bâtiments officiels de l’Etat mais non aux espaces publics. Saluée par certains, qui estiment qu’il s’agit d’un premier pas vers une légifération plus rigoureuse et plus large, cette décision a été jugée trop frileuse et insuffisante par d’autres qui estiment que cet habit venu d’un autre temps, n’a pas sa place en Tunisie.

 

Ceux qui sont restés sceptiques invoquent notamment le projet de loi portant sur l’interdiction du niqab déposé depuis 2016 à l’ARP et dormant depuis dans ses tiroirs. C’est le cas notamment de la députée de la Coalition nationale, Leila Chettaoui qui a appelé la commission de la législation à l'ARP à se pencher sur le projet de loi en question estimant qu’il s’agit d’une « question de sécurité nationale ».

Beaucoup d’autres personnalités politiques ainsi que des activistes et experts ont exprimé leur avis sur la question. Beaucoup ont jugé qu’il est désormais nécessaire de bannir un tel « accoutrement sectaire de tous les espaces et de toute la Tunisie » ajoutant que si une loi sur l’interdiction du niqab dans les espaces publics ne serait promulguée, cela voudrait signifier que la Tunisie est un Etat islamiste et théocratique. On a aussi qualifié la décision du chef du gouvernement de « courageuse », précisant que certaines parties estiment que l’interdiction du port du niqab touche les droits et les libertés et que c’est cet argument qui a freiné toute prise de décision allant dans ce sens.

L’argument a évidemment été remis sur le tapis par les détracteurs de la décision du chef du gouvernement qui très vite ont crié au bafouage des libertés de conscience et des libertés individuelles, condamnant une telle mesure « répressive »,  « prise à l’encontre des musulmans dans un pays musulman ».  

Cet argument est toutefois très contesté au sein de la communauté musulmane elle-même et cela dure depuis des années. En 2009, le cheikh de la prestigieuse mosquée d’Al-Azhar, Mohammed Sayyed Tantaoui avait interdit le port du niqab au sein de l’université cairote affirmant que le niqab n’est qu’une tradition et qu’il n’a pas de lien avec la religion « ni de près ni de loin ».

 

Nombreux pays ont interdit le port du niqab dans les lieux publics. Au Maroc en 2017, la fabrication et la vente du niqab ont été interdites. En 2010, l'Assemblée nationale française a voté l'interdiction du port du voile intégral et interdit donc la « dissimulation du visage » dans les espaces publics. C’est aussi le cas en Belgique qui en 2011 a adopté la loi « interdisant le port de tout vêtement qui cache totalement le visage ». Plus récemment, en 2018, le Danemark a interdit le voile intégral dans l'espace public.  D’autres, en revanche, comme la Tunisie, ont opté pour des interdictions « partielles ». Il s’agit notamment de l’Allemagne, où l’interdiction est limitée aux fonctionnaires et de la Syrie qui a interdit depuis 2010 le port du niqab dans les universités.

 

L’interdiction du niqab dans les institutions publiques suscite bien des questionnements. Si la raison première est de garantir la sécurité nationale et celle des citoyens, cette décision peut en effet sembler bien insuffisante car les citoyens sont surtout visés dans les endroits publics, en prenant les transports en commun, ou en buvant un café sur une terrasse et pas particulièrement dans les administrations. C’est donc forcément par le vote du projet de loi interdisant le niqab dans les espaces publics que cette décision devra être complétée, autrement elle n’aurait pas grand sens…

 

Myriam Ben Zineb

 

 

10/07/2019 | 19:59
4 min
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Commentaires (12)

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Je
| 12-07-2019 13:23
Comment osez-vous vous plaindre de l'islamophobie omniprésente alors que c'est vous et vos semblables qui en êtes responsables ? Vos accoutrements sataniques, vos postures arrogantes alors que vous êtes tous des ignorants, votre parti-pris pour les organisations terroristes, votre mépris chronique des Pays qui vous accueillent et de ses habitants qui vous payent toutes vos allocations pour que vous surviviez dans vos ghettos ! Si votre dieu existe c'est vous qu'il punira en priorité !

Mansour Lahyani
| 12-07-2019 11:35
Fière de ton sitar ? Il n'y a vraiment pas de quoi ! Déambuler dans l'espace public derrière une cagoule, ça n'a jamais été une décision très respectable, même l'islam ne l'a jamais envisagée, et encore moins recommandée... Mais trêve de rappels historiques : nous sommes en 2019, pas en 722, et ton sitar représente un très grave danger pour cette société dans laquelle tu te meus à la manière d'un animal qui ne distingue même pas assez bien où il met les pattes, et pour laquelle elle est potentiellement un danger... très ambulant !
Donc, pas de visage caché, stp - et n'aies crainte : personne n'attentera à ta personne, le risque est bien moindre que celui que tu présentes pour la sécurité de tous!

Fière de mon sittar
| 11-07-2019 21:51
Biensur comme toujours on parle des sujets de niquab ou de sittar on s attaque à celle çi on créer de la haine et de l islamophobes en quoi ça vous dérange qu' une femme se voilé totalement c est sa liberté de culte encore un site islamophobes qu'Allah vous punissent pour votre haine et tous ceux qui créer la haine et attisent de fausse accusations a nos chers frères musulmans vous combattez l islam en vous attaquons à ces femmes hasbi Allah wa ni3ma wakil 3likoum

Je
| 11-07-2019 14:09
Il faut emprisonner immédiatement toute personne portant ce torchon satanique sur la tete pour terrorisme. Puis après 2 ans minimum de cachot faire passer ces bipèdes en cure de désintoxication dans un camps de travail dans le désert pour lutter contre la désertification. A la moindre infraction au règlement pénitentiaire retour a la case départ au cachot pour 2 ans et toute la procédure se répète ainsi jusqu'à perpète.

Citoyen de Tunisie
| 11-07-2019 13:14
C'est tout.

adel
| 11-07-2019 12:03
Est-ce que j'ai le droit de circuler sur la voie publique en cagoule?

Mansour Lahyani
| 11-07-2019 09:37
Quel rabibochage avec les islamistes, en Tunisie ? Vous prenez vraiment la volonté d'Ennahdha au sérieux ? Il ne s'agit que d'une phase transitoire imposée par un rapprochement inopiné, consenti par un BCE déjà au bout du rouleau ! Les élections sont pour bientôt, et elles finiront bien par mettre un terme à une collusion contre nature, que des millions de Tunisiens avaient expressément écartée en 2014 !

Zohra
| 11-07-2019 08:57
Quand il s'agissait de la sécurité du pays, tout le monde avait fermé son clapet, et s'était mis à l'évidence.
Chez nous, ils se prétendent défendre le droit de la liberté individuelle rien que faire pour le buzz et occuper les esprits, pour foutre le gabegie dans les cervelles déjà pourries par des futilités. Et on ne respecte pas une décision prise par le gouvernement pour les protéger. Et le jour où il y aurait une catastrophe, on hésite même pas de descendre le gouvernement et ils ne se mettent jamais en question eux mêmes.

fethia
| 11-07-2019 07:57
Les décisions vitales nécessitent un courage politique du gouvernant pour les prendre comme interdire le port du niqab dans les espaces publics car il y va de la sécurité des citoyens et du pays d'autant plus qu'on a assisté à l'évasion du terroriste abou iyadh grâce au niqab. On dit aussi que le terroriste de la rue Charles De Gaulle portait le niqab, information démentie par le MI etc etc

Zohra
| 10-07-2019 21:36
Comme tout le reste l'assemblée du peuple met toujours les bâtons dans les roues. On avance d'un et on recule de deux. Ainsi de suite à l'infini.

Ils ne représentent pas le peuple je crois mais une minorité de hors la loi a l'instar de cette Chataoui