
Quelques jours après l’effondrement du mur du lycée de Mezzouna, qui a coûté la vie à trois élèves et en a blessé deux autres, les langues commencent à se délier. Dans un témoignage recueilli mercredi 16 avril 2025 par Tumedia, l’oncle du directeur du lycée, Taher Kthiri, prend publiquement la parole pour défendre un homme qu’il considère aujourd’hui comme une victime, au même titre que les élèves disparus.
« Mohamed Kthiri est tombé avec ce mur. Il est un martyr, comme ses élèves. Il a été injustement emprisonné », affirme-t-il avec émotion.
Selon ses dires, le directeur du lycée avait alerté à plusieurs reprises la direction régionale de l’Éducation à Sidi Bouzid sur l’état dangereux du mur, qui menaçait de s’effondrer. « Il a envoyé des correspondances officielles demandant d’intervenir de toute urgence. Mais lors de la confrontation, le directeur régional de l’Éducation a nié avoir reçu la moindre alerte », déplore-t-il.
Ce témoignage rejoint les accusations portées par de nombreux habitants de Mezzouna, qui jugent l’incarcération du directeur injuste. « Même les familles des victimes sont solidaires avec lui. Il a fait tout ce qui était en son pouvoir, avec les moyens limités dont il disposait », affirme Taher Kthiri.
Toujours dans le même contexte, il ajoute : « les autorités locales disposent de budgets alloués à l’entretien et à la sécurité des établissements scolaires, mais c’est au directeur qu’on fait porter la responsabilité. Toutes les personnes impliquées ont été laissées en liberté, sauf Mohamed Kthiri. C’est lui le maillon faible dans cette affaire », assure l’oncle du directeur.
Il indique également qu’à Mezzouna, la rupture avec les institutions locales est désormais totale. Les habitants ne veulent plus s’adresser à aucun responsable régional ou ministériel. « Nous ne parlerons qu’au président de la République. C’est lui seul que nous reconnaissons aujourd’hui. »
Le directeur du lycée de Mezzouna a été placé en garde à vue pour homicide et blessures involontaires, après l’effondrement d’un mur ayant causé la mort de trois élèves. Une enquête est en cours pour déterminer les responsabilités, et cinq personnes sont actuellement impliquées. Pourtant, un document officiel datant de 2022 prouve que le directeur avait alerté sa hiérarchie sur l’état dangereux des murs, appelant à une intervention urgente.
S.H
En face,et depuis longtemps, une structure mafieuse de carriéristes sans scrupules et sans vergogne


