Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) chargé des affaires juridiques, Hfaiedh Hfaiedh, a insisté sur la différence entre le dialogue national de 2013 et l’initiative lancée récemment par la centrale syndicale, l’Onat, la LTDH et le FTDES. Il a expliqué que le dialogue lancé en 2013 avait eu lieu entre des rivaux politiques afin de parvenir à un accord. « Aujourd’hui, nous considérons que le chef de l’État (Kaïs Saïed) agit de façon unilatérale et dans le but d’annuler le rôle des partis et des organisations nationales. En même temps, il existe un spectre politique considérant que le 25-Juillet était un coup d’État », a-t-il ajouté.
Invité le 2 février 2023 par Elyes Gharbi à « Midi Show » sur Mosaïque Fm, Hfaiedh Hfaiedh a affirmé qu’il était du devoir de l’UGTT de lancer une initiative de sauvetage du pays. Il a assuré que personne n’avait le droit d’interdire cela à la centrale syndicale. Il a, aussi, indiqué qu’une rencontre avait été organisée avec plusieurs experts en droits, en droit constitutionnel, en économie, en finance et dans plusieurs autres secteurs. Ils ont été regroupés en trois commissions : politique, économique et troisième sociale. Ils sont chargés de trouver des solutions pour la situation actuelle. Les experts étudieront la nécessité d’organiser des élections présidentielles ou encore de réviser la constitution.
« Ces experts travailleront sous la tutelle de représentants des organisations. Chacune d’entre elles aura un représentant au sein de chaque commission… Les travaux des commissions dureront près de trois semaines… Fin février, ils soumettront leurs propositions afin de les formuler dans le cadre d’un seul document… Il sera présenté dans le cadre d’un forum baptisé « La Tunisie du futur ». Il aura lieu durant la première semaine de mars 2023… Le document sera présenté, par la suite, à la présidence de la République », a-t-il précisé.
Hfaiedh Hfaiedh a indiqué que l’Utica n’avait pas réagi à l’initiative. Il a estimé que ceci n’y portait pas atteinte. Il a affirmé que l’initiative pouvait se transformer en dialogue après avoir présenté le document à la présidence de la République. M. Hfaiedh a assuré que l’UGTT s’attendait à un rejet de l’initiative. L’instance administrative décidera, dans ce genre de scénario, de l’approche à adopter.
Réagissant à l’arrestation du secrétaire général du syndicat des agents de la Société Tunisie Autoroutes, Anis Kaâbi, Hfaiedh Hfaiedh a qualifié la chose de tentative de restreindre le militantisme syndical. Il a assuré que la grève menée par le syndicat était légale et que l’administration avait fait l’objet d’un avis conformément à la législation en vigueur. Il a considéré que l’arrestation de Anis Kaâbi et le discours donné par le chef de l’État, Kaïs Saïed, à la caserne de la Garde nationale d’El Aouina étaient une réaction à l’entame des travaux des commissions de l’initiative.
Hfaiedh Hfaiedh a, également, affirmé que le blocage des notes concernait uniquement les administrations des établissements scolaires. Les parents et les élèves ont récupéré les copies d’examens. Il a estimé qu’on cherchait à empoisonner l’atmosphère politique. Il a tenu le président de la République pour responsable de la situation puisqu’il nomme les membres du gouvernement. Il a noté une divergence entre le discours du chef de l’État et celui du gouvernement.
« Lors de notre rencontre avec lui, après notre élection, il nous avait affirmé qu’il n’autorisera pas la privatisation des établissements publics et qu’il n’acceptera pas la levée des compensations… Le gouvernement a présenté un projet totalement différent… Nous n’accepterons pas d’être complices de cela… La Tunisie appartient au Tunisien… Chacun doit se sacrifier. Les sacrifices ne doivent pas être appliqués au détriment d'une partie… Nous devons rétablir la production de phosphate, régulariser l’économie informelle et mettre en place une justice fiscale… Nous avons présenté plusieurs propositions… Le syndicat de Tunisair avait présenté un plan de restructuration », a-t-il déclaré.
Hfaiedh Hfaiedh a indiqué que l’UGTT était consciente de la défaillance des entreprises publiques. Il a insisté sur la nécessité de procéder à des réformes afin de les sauver. Il a assuré que l’UGTT n’acceptera pas les atteintes au droit de grève et que les libertés syndicales étaient une ligne rouge. Toutes les formes de militantisme sont possibles, selon lui, afin de préserver ces droits et ces libertés.
S.G
l'Ugtt devient pire qu'ennahdha elle devient un destructeur du pays
les greves sauvages et l'augmentation des salaires à tord et à travers ont fait fuir les invesstisseurs étrangers qui a causé une augmentation de chaumage dans le secteur privé