
Avec un déficit budgétaire d’une bonne vingtaine de milliards de dinars, une loi de finances bâclée basée sur un prix du baril de pétrole à 75 dollars (il est déjà à 85$ au 18 janvier) et un énième crédit hypothétique du FMI, des problèmes structurels et conjoncturels innombrables, le président tunisien Kaïs Saïed a trouvé la parade pour résoudre tous les problèmes d’un coup : il annule la prime auto-octroyée aux membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de quelque 2364 dinars et 400 litres de carburant. Sur les réseaux sociaux, on a rebondi avec ironie sur cette décision, annoncée mercredi 19 janvier, « pour sûr, la Tunisie n’a plus besoin de prendre un nouveau crédit au FMI puisqu’elle va réaliser des économies substantielles maintenant qu’elle a supprimé cet avantage aux membres de la plus haute instance judiciaire du pays ».
Loin de tout sarcasme, la décision de Kaïs Saïed de supprimer la prime aux magistrats du CSM est contraire à, au moins, deux articles de la constitution, à savoir l’article 109 qui proscrit toute ingérence dans le fonctionnement de la justice et l’article 113 qui mentionne que « Le Conseil supérieur de la magistrature est doté de l’autonomie administrative et financière et de la libre gestion de ses affaires. Il élabore son projet de budget et le discute devant la commission compétente de l’Assemblée des représentants du peuple ».
Sauf que Kaïs Saïed, par son décret 117, s’est assis superbement sur la constitution. La Tunisie devient-elle un Etat de non-droit ? C’est le cas de le dire. Après avoir suspendu l’assemblée et limogé le gouvernement, Kaïs Saïed attaque frontalement les magistrats depuis des mois.
Dans sa ligne de mire, le CSM qui a déclaré à maintes reprises son refus catégorique de toute réforme du système judiciaire à travers les décrets. « Par sa décision du 19 janvier, Kaïs Saïed veut punir le CSM car il a refusé son ingérence ! », a affirmé la juge et présidente d'honneur de l'Association des magistrats tunisiens, Raoudha Karafi. Secret de Polichinelle.
Le système judiciaire tunisien est souffrant, il n’y a pas à dire, tout le monde en convient. Ses problèmes sont multiples, mais ils ne sont pas tous liés à la corruption et le clientélisme de quelques magistrats, comme le sous-entend le président.
Depuis la révolution, les magistrats, à l’instar de plusieurs autres corporations, se sont engagés à assainir tous seuls leur propre secteur. Mais très peu de choses ont été réalisées depuis.
Le CSM figure parmi les talons d’Achille de la corporation, cela aussi est convenu. Que le président veuille assainir la justice et le CSM est une bonne chose en soi. Sauf que les apparences sont trompeuses, car le comportement de Kaïs Saïed à l’égard des magistrats, et particulièrement ceux du CSM, démontre qu’il cherche à soumettre les magistrats à son diktat plutôt que d’assainir réellement une corporation malade.
Sa décision du 19 janvier est une autre preuve de cette volonté de casser plutôt que d’assainir.
Les magistrats du CSM sont d’abord et avant tout des juges qui exercent chacun dans sa juridiction. Leur travail au sein du CSM vient s’ajouter à leurs fonctions initiales et, dès lors, il parait justifié qu’ils obtiennent une prime supplémentaire en partant du principe « toute peine mérite salaire ». Que cette prime de 2364 dinars et 400 litres de carburant soit onéreuse ou pas, cela se discute, mais le principe de payer ces magistrats pour ce travail supplémentaire n’a pas à être débattu.
En supprimant cette prime, et outre ses violations de deux articles de la constitution, Kaïs Saïed renie un droit fondamental et sombre dans l’indécence.
Y a-t-il au moins un quelconque intérêt derrière cette décision ubuesque ? Aucun. Sur le plan pécuniaire, d’après les calculs de Business News, elle ferait économiser au plus un million de dinars à l’Etat. Peanuts. Encouragerait-elle les magistrats du CSM à mieux faire leur boulot ? Il a été démontré le contraire de par le monde et depuis des siècles. Les magistrats gagnent-ils un salaire supérieur à leurs homologues étrangers ? Loin de là.
Le salaire moyen d’un Tunisien est de mille dinars. Un magistrat en fin de carrière touche quatre mille dinars approximativement, soit quatre fois le salaire moyen. C’est la même fourchette que les magistrats européens d’après les études réalisées en la matière et que Business News a pu consulter. Un magistrat écossais touche jusqu’à 8,5 fois le salaire moyen (5,8 fois en Italie, 4,9 fois en Suisse, 3,4 fois en France…).
Avec la prime auto-octroyée, les magistrats du CSM tunisien se mettent automatiquement dans la fourchette supérieure, mais c’est oublier qu’ils sont en train de remplir deux fonctions contrairement à leurs homologues européens.
Si Kaïs Saïed cherchait réellement à assainir la magistrature, il aurait dû lancer un débat public pour comprendre les raisons de la lenteur de la justice, de ces procès qui s’éternisent, de ces dossiers qui dorment dans les tiroirs, de ces juges qui croulent sous les dossiers, du budget ridicule qui est réservé au département, etc. Les problèmes sont nombreux et les solutions existent. Pour les trouver, il faut juste débattre avec les intéressés eux-mêmes.
Or Kaïs Saïed ne cherche pas vraiment à assainir. Il veut des magistrats à sa solde. Les témoignages des avocats sont nombreux pour nous affirmer que certains procureurs et juges d’instruction reçoivent directement leurs ordres de Carthage. Des personnalités politiques et des hommes d’affaires qui ont fait l’objet de mandats de dépôt ou d’assignation à résidence puis qui ont été blanchis par des magistrats, on en compte un bon nombre.
Kaïs Saïed se ressource auprès de pages Facebook et de rapports de police pour incriminer les uns et salir les autres. Il prend ces éléments pour de l’argent comptant et désire que les magistrats fassent pareil en mettant en prison les personnes qu’il désigne comme étant malpropres.
Si quelques magistrats cupides ou intéressés par des promotions ont donné vie aux caprices présidentiels, la majorité parmi eux s’est refusée à cela et a continué à travailler en toute âme et conscience, selon la déontologie de la profession.
Mardi 18 janvier, une cour militaire a décidé de libérer deux prisonniers figurant parmi les pires adversaires de Kaïs Saïed, à savoir les deux islamistes radicaux Seïf Eddine Makhlouf et Nidhal Saoudi.
La réponse a été du tac au tac, le président a annoncé sa décision de supprimer la prime aux membres du CSM dès le lendemain, comme si ce sont eux qui étaient responsables de la décision de la cour militaire.
Enfantine ? Indécente ? Improductive ? Humiliante ? La décision de Kaïs Saïed est tout cela à la fois. Il n’est jamais bon d’humilier les magistrats qui sont censés être, dans n’importe quel pays et à n’importe quelle époque, bien au-dessus de la mêlée. Par sa décision, Kaïs Saïed n’humilie pas les magistrats du CSM, il s’humilie lui-même, il humilie l’État et il humilie l’Etat de droit.
Raouf Ben Hédi


Lorsqu'on se rappelle de la grève criminelle des juges, aux mois de novembre et de décembre 2020.
Lorsqu'on constate de soi-même les conditions misérables et primitives, y compris les risques sanitaires de vie ou de mort, dont souffrent les Magistrats et l'ensemble du corps de la Justice tunisienne de par tous les tribunaux de la Tunisie, sans la moindre exception.
Lorsqu'on voit la corruption qui transforme les criminels en victimes et vice-versa, suivant la somme payée ou suivant le lien de pistonnage avec les juges.
Lorsqu'on voit l'attaque ouverte et inégale du président Kaïs Saïed, mettant tous les juges dans le même conteste de mauvais augure, bien qu'on ait des juges tunisiens au niveau des Anges.
Lorsqu'on voit quelques Magistrats s'être oubliés depuis la Révolution du 14 janvier 2011, jusqu'à avoir remplacé les Trabelsia de Ben Ali, que les Tunisiens ont chassés du pouvoir.
Lorsqu'on constate que les 2400,- dinars comme hausse de salaires pour les juges tunisiens, n'est pas la mer à boire pour l'Etat tunisien.
Lorsqu'on se rappelle que cette hausse des salaires de 2400,- dinars, fut acquise par du chantage mafieux, de la part des juges en pleine crise économique de la Tunisie.
Lorsqu'on est sûr et certains qu'on doit écarter la Justice et les Justiciers, des problèmes et des disputes politiques du pays.
Lorsqu'on observe, que les Magistrats se transforment en un Etat dans l'Etat, encore plus royalistes que le roi, qui s'octroient d'eux-mêmes une impunité collégiale totalement nuisible aux éthiques de leur métier et aux droits des justiciables.
Lorsqu'on doit reconnaître que le discours et le comportement du président Kaïs Saïed, à l'adresse des Magistrats, est très humiliant à l'encontre d'un pilier essentiel pour la réussite de toute démocratie dans ce monde.
Lorsqu'on sait que la femme du président Kaïs Saïed, est elle-même Magistrate et qu'elle s'y connaît très bien de par tous les angles de l'intérieur du domaine.
Que pourrait-on reprocher au président Kaïs Saïed, du moment qu'il s'attaque à de vrais problèmes au sein de la Justice tunisienne et que pourrait-on reprocher aux Magistrats tunisiens, du moment qu'ils ne soient pas tous dans le mauvais coin de la Justice, sinon les exhorter à calmer le jeu et à reconnaître, qu'il faut un peu de tout pour faire un monde. Il n'y a nulle part sur ce globe terrestre ni un monde purement d'Anges, ni un monde purement de Diables sataniques. Le grand problème de l'humanité entière, c'est qu'on vit tous dans cette malheureuse époque de ce capitalisme sauvage des juifs, qui nous a ouvert la porte de l'enfer sur terre. Heureusement qu'ils n'ont pas trouvé comment arrêter le cycle de la vieillesse par l'âge, sinon ils auraient éradiqué des peuples entiers, pour les occuper afin qu'ils puissent vivre des centaines d'années par la mentalité des Pharaons.
Allah yostir Tounes.
- a-t-il combattu la corruption qui s'est développée chez certains magistrats et au sein des juridictions les plus hautes ? Le cas du Premier Président de la Cour de Cassation est édifiant à ce propos. A ma connaissance ce n'est pas le CSM qui a soulevé cette affaire ni celle du Procureur de la République. D'ailleurs les deux affaires traînent toujours. Or ce n'est que la partie émergée de l'iceberg
- a-t-il présenté des réformes de l'institution judiciaire ?
Les processus disciplinaire et administratif (mouvement annuel des magistrats par exemple), dont il a la charge, sont à revoir en profondeur pour plus d'efficacité. Ainsi il est plus logique que les services du Ministère se chargent de la préparation du mouvement annuel des magistrats et que le CSM contrôle et valide ce mouvement et ne s'occupe que des nominations aux hautes fonctions. Peut être aussi doit-il fixer de nouvelles règles pour le déroulement de carrière des magistrats (éviter les promotions automatiques qui déséquilibrent les 3 corps par exemple), etc. etc,
Personnellement je suis favorable au principe du volontariat pour les membres des hautes commissions (sauf indemnités pour couvrir des frais engagés). Cela refroidira les ardeurs de ceux qui courent derrière les avantages (ils sont trop nombreux depuis la révolution)
Hauts fonctionnaires, membres d'une corporation, non sans raison honnie, ces magistrats tout de morgue emplis sont grassement payés par des contribuables indigents pour les mettre à l'abri de la tentation de la corruption pour le résultat que tout Tunisien sait.
Cette prétendue noblesse de robe ne se serait pas coupé un bras, se serait grandie aux yeux de ses concitoyens en faisant l'impasse sur un privilège exorbitant, au vu des circonstances, indécent. Même si, en raison des besoins, cela ne représente qu'une goutte d'eau, comme le souligne @zozo Zohra que je salue.
400 litres de carburant ! Cela en fait des kilomètres. Ils ne se réunissent pas à Tataouine que ja sache.
Sous couvert de sa prose toujours soignée,il n'en manque pas une :"contribuables indigents","hypothéquant l'avenir de plusieurs de ses générations" pour nous montrer,lui le Français de souche vivant en France qu'il suit de près l'actualité de la Tunisie,à ses yeux en faillite;
Mè èhan ommè âlè sèréhha,yè wéldi sèyéb Salah et balaie devant chez toi!
T'es malheureusement loin de la plaque, trop même.
un cas désespéré
Après s'en être pris à vous Monsieur s'est amusé à "emprunter" votre pseudo pour soliloquer comme à son habitude.
Je suis navré d'avoir été pour vous l'instrument involontaire de ce désagrément.
Je vous souhaite un bien agréable weekend.
Kaïs Saïed n'humilie pas les magistrats du CSM, il s'humilie lui-même, il humilie l'?tat et il humilie l'Etat de droit.
Où vous voyez un Etat de droit, d'illusion, 11 années où la gabegie submerge les institutions du pays, où vous étiez cher Monsieur, meurtres, contrebande,de tous genres,des élus du peuples au sein de l'ARP pratiquaient ce commerce, des fraudeurs dans l'impunité totale, Mr RBH on ne vous a pas entendu, et BN aux abonnés absents !
Mystère un sursaut tardif,je dirais même complice, un silence d'une décennie et plus,onze au total, elle est profonde cette sieste ? ? ?
Prétextant toutes objectivités .
Arrogance, et provocation, sans limites.
Des exemples qui n'ont aucunement
Ici, on ne peut que rire de ce montant, Monsieur le Président !
Un rapport des plus serieux et etaye souligne explicitement le risque majeur de desintegration des institutions
Entretemps notre assistant en droit promu clown-president sautille dans son bocal
Je me demande a quel moment et comment finira ce cirque de pieds nickeles
'?ternellement obstiné par cette providence, Kais Saied, oeuvre pour le bien du pays, et essayer de réformer le pays, décrasser cette administration accablée par les privilèges octroyés avec zèle, et copinage !
Il y en faut croire ses yeux,2463,00dinars et 400 litres d'essence pour 45 croupiers, des sang-sue, sans scrupules !
Mettre fin à ces méthodes archaïques qui ne font que paralyser le bon fonctionnement de nos institutions.
Il est temps que ces pratiques laisseraient la place aux sérieux et la respgonsabilité, le devoir nous le recommande, il est même urgent d'y en prendre conscience.
Ces privilèges doivent disparaître, partout de nos institutions.
Steg,soned,SNCFTet cons'?urs.
Pour le Président Kais Said c'est que tout doit changer pour engager de vraies reformes le temps des réformettes est révolu depuis le 25 Juillet
Il est surtout mesquin !!!
Il est à l'image de ses supporters !!!
Le sérieux commanderait d'en rester au plus près des faits, et surtout de ne point déplacer le débat jusqu'à le porter à mettre au compte de Kais Saied les déficits et la gabegie économique.
C'est presque trop facile et au niveau des conversations du café du commerce que de faire mine de défendre une justice salie par ceux qu'on voudrait défendre, car ils sont devenus indéfendables. Et, de leur fait.
Une corporation qui s'attribue des avantages injustifiables et injustifiés puisqu'il faudrait qu'ils remplissent leur rôle, et dignement, pour accréditer l'utilité de ces avantages.
C'est déplorable de devoir leur renvoyer leurs catences pour ne pas dire leur duplicité.
La justice mérite mieux, et le pays et sa population ont des droits à revendiquer que les juges fassent leur travail et veillent à ne pas tomber dans les rets des dérives partisanes pour qu'on les prenne au sérieux.
Hélas ! On est loin de compte.
héritage de la colonisation et du Franalphabétisme récurrent, depuis 56.
la France est votre malheur.
WAKE UP !!
Il utilise plusieurs pseudos pour tromper son monde et baragouine l'anglais pour faire savant. Sans doute est-il frustré de n'avoir pas obtenu de visa pour la France qui s'en passe très bien. Son seul Dieu est le dieu dollar d'où son anglomanie alors qu'il n'a sans doute jamais lu une ligne de Shakespeare, ni un poème de Byron.Un illettré qui se croit intelligent.
Il se prétend musulman mais je pense qu'il dansBref, un esprit toxique à éviter .