La ministre de l'Industrie, des Energies et des Mines, Neila Gonji, a affirmé que l'impact du conflit russo-ukrainien sur la Tunisie était estimé à quatre milliards de dinars.

Selon une interview publiée à la date du 28 avril 2022 par l’agence Tunis Afrique presse, Neila Gonji a expliqué que le conflit aura un impact au niveau des acquisitions tunisiennes en matière de produits pétroliers, mais aussi des engrais et des céréales.

La ministre a rappelé que le baril de pétrole s’était stabilisé au-dessus de la barre des cent dollars causant ainsi une hausse du budget alloué aux compensations des hydrocarbures. Cette enveloppe avait été fixée, selon la loi de Finances 2022, à 2.891 millions de dinars. Elle devrait atteindre, selon la ministre, 8.164 millions de dinars.

Elle a expliqué que les besoins de financement du budget de l’Etat ont évolué pour atteindre 5.137 millions de dinars. La ministre a précisé que toute hausse du prix du baril d’un dollar et dix cents provoquait une hausse de 137,04 millions de dinars.

La ministre a rappelé que les principaux fournisseurs de pays sont la Russie et l’Azerbaïdjan, qui comptent parmi ses fournisseurs traditionnels. Elle a, également, précisé que 70% de l’ammoniaque et du soufre importés pour créer de l'engrais venaient de Russie. « Face à la conjoncture actuelle, le département de l’industrie œuvre avec le Groupe chimique tunisien à chercher des fournisseurs auprès des pays du Golfe, en Indonésie, en Algérie pour remplacer les contrats signés auparavant avec la Russie », a-t-on lu dans l’interview.

Neila Gonji a affirmé que les relations diplomatiques de la Tunisie lui avaient permis d’assurer un approvisionnement normal et de garder le même niveau du stock permettant au Groupe chimique tunisien de produire les engrais.

La ministre a évoqué une perturbation de l’approvisionnement touchant l’ensemble des pays du bassin méditerranéen. « Pour les produits pétroliers, la Méditerranée est devenue "une zone de turbulence" parce que l’importation est essentiellement assurée par des traders chargés de la livraison de ces produits ; lesquels traders sont devenus de plus en plus exigeants demandant à être payés en avance ou à la livraison, ce qui a créé une tension très forte sur le budget de l’Etat », a-t-elle déclaré.

S.G