
Ghazi Chaouachi et Ridha Belhaj, avocats et détenus dans le cadre de l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’Etat, ont adressé, mardi 23 avril 2024, une lettre depuis leur prison, à leurs confrères les appelant à serrer les rangs et à défendre la justice et son indépendance face à la tyrannie du pouvoir.
Les deux avocats ont rappelé qu’ils font face, ainsi que les autres détenus, à une injustice, ainsi qu’à une série de violations des procédures pénales, soulignant que la décision de clôture de l’instruction témoigne que l’affaire était dénuée de tout fondement et qu’elle était à la limite du ridicule. D’autre part, ils ont assuré qu’ils n’ont pas été interrogés durant les quatorze mois de leur détention, mais uniquement entendus pendant cinq minutes au maximum par le juge d’instruction.
Ghazi Chaouachi et Ridha Belhaj ont indiqué que l’affaire dépasse leur propre personne, et que les violations flagrantes constituent un terrorisme pour toutes les voix de l’opposition et une consécration de nouvelles bases instaurant la violation des droits élémentaires pour chaque citoyen.
« La prochaine séance du 2 mai 2024, qui se tiendra devant la chambre de mises en accusation, ainsi que les étapes qui suivront et que nous considérons comme faisant partie de notre lutte, ne sont pas seulement nos batailles mais elles représentent également la lutte de tous les avocats et des étapes cruciales pour la défense de ce qui reste de la justice indépendante et de l'avenir de la profession d'avocat pour les générations à venir », indiquent les deux avocats.
Ils ont, également, salué le soutien du bâtonnat pour avoir déposé une demande de remise en liberté obligatoire, estimant qu’il s’agit d’un pas positif, appelant tous les avocats à les soutenir dans leur combat.
Plus tôt dans la journée, le bâtonnier Hatem Mziou a déposé une demande de liberté obligatoire en faveur des deux avocats Ghazi Chaouachi et Ridha Belhaj. Les deux détenus politiques auraient dû être libérés depuis le 19 avril courant après la fin des délais de leur détention provisoire.
S.H