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Gaza : Israël annonce un plan de “départ volontaire” après la proposition de Trump
06/02/2025 | 13:39
4 min
Gaza : Israël annonce un plan de “départ volontaire” après la proposition de Trump
Retour au nord de Gaza des déplacés : Saeed Jaras / Middel East Images via AFP

 

Israël a dit, jeudi 6 février 2025, lancer des préparatifs en vue d'un « départ volontaire » des habitants de la bande de Gaza, après la proposition du président Donald Trump d'une prise de contrôle américaine de ce territoire et d'un déplacement de sa population.

L'annonce du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, survient alors que l'administration américaine s'est efforcée de nuancer les propos de Trump, qui ont provoqué un tollé international, l'ONU mettant notamment en garde contre tout « nettoyage ethnique ».

Katz a indiqué dans un communiqué avoir « ordonné à l'armée israélienne de préparer un plan qui permettra à tout habitant de Gaza qui le souhaite de partir vers n'importe quel endroit du monde qui accepte de l'accueillir ».

Le plan, a-t-il précisé, comprendra « des options de sortie aux points de passage terrestres ainsi que des dispositions spéciales pour les sorties par voie maritime et aérienne ».

Les quelque 2,4 millions de Gazaouis ne peuvent actuellement pas quitter leur territoire, assiégé par Israël et largement détruit par la guerre.

Trump a lancé mardi l'idée d'une prise de contrôle américaine du territoire et répété que sa population pouvait être déplacée vers l'Egypte et la Jordanie voisines - qui ont catégoriquement rejeté cette option - après une rencontre à Washington avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Face au déluge de critiques internationales qui a suivi, le secrétaire d'Etat, Marco Rubio, a affirmé que tout transfert des Gazaouis serait temporaire.

 

"Idée remarquable"

Trump veut « reconstruire les bâtiments » afin que « les gens puissent y retourner », a-t-il dit. La Maison Blanche a elle indiqué que le président américain ne s'était pas engagé « pour l'instant » à envoyer des troupes à Gaza.

Dans une interview à la chaîne Fox News mercredi soir, Netanyahu a qualifié l'idée de « remarquable », estimant qu'elle devait être « examinée (...) et réalisée ». Il a laissé entendre que le déplacement des Gazaouis pourrait être temporaire.

Son allié d'extrême droite, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, s'est, lui, réjoui jeudi que l'armée se prépare « à jouer son rôle dans le plan de migration des Gazaouis vers les pays d'accueil ».

Le Hamas a accusé Trump de « jeter de l'huile sur le feu », et son rival, le président palestinien Mahmoud Abbas, a opposé une fin de recevoir catégorique à sa proposition.

« Il est essentiel d'éviter toute forme de nettoyage ethnique », a de son côté souligné le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, rappelant le « droit des Palestiniens à tout simplement vivre comme des êtres humains sur leur propre terre ».

Alors que Trump a aussi dit vouloir faire de l'étroite bande côtière la « Côte d'Azur du Moyen-Orient », la Maison-Blanche a précisé que les Etats-Unis ne financeraient pas la reconstruction de Gaza, mais y travailleraient avec leur « partenaires dans la région ».

 

"Inacceptable"

Dans la bande de Gaza, beaucoup d'habitants excluent tout départ.

« Nous refusons catégoriquement d'être déplacés », a affirmé Ahmed al-Minaoui, de retour dans sa ville de Gaza après le cessez-le-feu.

Mais pour Kfir Dekel, un Israélien de 48 ans habitant près de Gaza, « le plan de Trump a du sens. Gaza est complètement détruite et il est impossible de réparer tant qu'il y a des gens. Laissons-les partir et construire leur vie ailleurs ».

Le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi et son homologue français Emmanuel Macron ont averti que tout « déplacement forcé de la population palestinienne à Gaza comme en Cisjordanie occupée serait inacceptable ».

La Jordanie, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et la Ligue arabe ont également rejeté le plan américain, de même que l'Union européenne.

L'Iran a de son côté jugé jeudi « scandaleux » tout « déplacement forcé » des Gazaouis.

 

Pourparlers sur la suite de la trêve

Dans le même temps, les négociations indirectes ont repris sur la suite, incertaine, du cessez-le-feu à Gaza.

Le Hamas a annoncé mardi que ces pourparlers avaient « commencé ». Israël a indiqué qu'il enverrait « en fin de semaine » une délégation au Qatar, médiateur avec les Etats-Unis et l'Egypte.

La première phase de six semaines, enclenchée le 19 janvier a permis jusqu'à présent la libération de 18 otages retenus à Gaza et d'environ 600 Palestiniens détenus par Israël et le retour de plus d'un demi-million de déplacés dans le nord du territoire.

L'aide humanitaire a aussi connu « une augmentation massive » avec l'entrée de « plus de 10.000 camions » à Gaza depuis le début de la trêve, a indiqué jeudi l'agence de l'aide humanitaire des Nations unies (Ocha).

La deuxième phase est censée permettre la libération des derniers otages et mettre fin à la guerre, avant une dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza.

Au total, 251 personnes ont été enlevées le 7-Octobre lors de l'attaque du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 47.583 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé gazaoui, confirmées par l'ONU.

 

© Agence France-Presse

 

06/02/2025 | 13:39
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Commentaires
Larbi
H.
a posté le 06-02-2025 à 21:25
Apparemment à Business News on reconnait l'existence de l'état de "Israel". Même pas entre guillemets.
Même si vous rapporté l'article de l'AFP, cela ne vous dispense pas d'adapter votre titre.
A moins que ça soit votre conviction.
Gg
Non...
a posté le 06-02-2025 à 14:37
Ce ne sont pas les Palestiniens qu'il faut déplacer, mais le hamas qu'il faut briser définitivement.
Quand le hamas aura disparu, même Netanyahu
sera contraint d'accepter la présence des Palestiniens.
J'ai entendu ce matin quelqu'un (je n'ai pas capté son nom) dire "Jérusalem est la ville sainte des trois religions. Comment ne pas voir que le message de Dieu est: vivez ensemble?".
Voilà.
Agatacriztiz
Il peut ravaler ses paroles...
a posté le 06-02-2025 à 14:10
Le ministre de la défense israélien peut ravaler sa haine viscérale contre les palestiniens et son venin contre les gazaouis, car entre-temps, se rendant compte qu'il avait dit des grosses conneries et risquait de perdre le pognon des monarchies du Golfe dont il a grand besoin, Trump a fait marche arrière toute et révisé ses intentions sur la bande de Gaza.
Et ça sera dorénavant comme ça, pendant au moins quatre ans, Trump décidera en fonction de ses intérêts d'abord, de celui des grands industriels américains et de ses fervents supporters ensuite.