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Enquête sur les sociétés communautaires : entre mythe et réalité !
03/09/2023 | 16:00
13 min
Enquête sur les sociétés communautaires : entre mythe et réalité !


Nous voilà près d’un an et demi après la publication du décret relatif aux sociétés communautaires. Il a été publié le 21 mars 2022. Un texte de loi qui, d’après le président de la République et porteur de ce projet, Kaïs Saïed, servira de locomotive à la croissance économique et au développement régional. Il s'avère que la réalité est bien plus contrastée.

La Tunisie est devenue, malheureusement, célèbre pour ses crises continues, son instabilité et son incapacité à remédier aux problèmes économiques. Les débats autour de l’adoption d’un nouveau modèle économique n’ont pas cessé depuis la révolution du 14 janvier 2011. L’importance d’adopter une nouvelle politique ou stratégie était évidente. Tout le monde semblait être d’accord à ce sujet. Néanmoins, ceci n’a pas conduit à de véritables changements !


Contexte politique et économique :

Il y a eu plusieurs tentatives imprégnées d’une légère touche idéologique. Au temps de la Troïka, nous avons vécu un rapprochement économique avec la Turquie et le Qatar. Par la suite, il y a eu un petit équilibrage entre les échanges avec les pays musulmans et la collaboration avec l’Occident. On parlait d’une nouvelle politique de voisinage, voire de la création d’un espace commun entre la Tunisie et l’Union européenne afin de favoriser la coopération économique et d'encourager les échanges entre les deux parties.


Malgré toutes ces tentatives, la Tunisie a continué à sombrer dans l’endettement et à aggraver son déficit budgétaire et commercial. Le changement du paysage politique à la suite de la désintégration de Nidaa Tounes, de la baisse de la cote de popularité d’Ennahdha et de l’élection en 2019, et pour la première fois de l’histoire de la Tunisie, d’un président n’appartenant à aucun parti politique, aurait pu être le catalyseur d’une nouvelle politique économique. Malheureusement, la volonté politique s’est avérée être axée sur le maintien du pouvoir plus que la mise en place de réforme. Le coup d’État du 25 juillet 2021 opéré par Kaïs Saïed n’a fait que consolider ce constat.

Depuis la monopolisation des pouvoirs, le chef de l’État, Kaïs Saïed, n’a cessé de répéter qu’il cherchait à mettre en place un système permettant aux Tunisiens de jouir des biens du pays et d’exploiter ses richesses. Afin de concrétiser ce projet, le président de la République a promulgué le décret N°15-2022 relatif aux sociétés communautaires publié au Jort N°30 du 21 mars 2022. L’article n°2 de ce texte affirme que la création de ce genre d’entreprise a pour principal but de réaliser la justice sociale et la répartition équitable des richesses à travers l'exercice collectif d'une activité économique au sein de l’espace géographique dans lequel les personnes l’ayant fondé se trouvent.


Les premières anomalies :

Rapidement et en raison de quelques dispositions de ce décret, un parallèle a été fait entre ce nouveau type d’entreprise et les coopératives agricoles. Un épisode de l’histoire de la Tunisie assez inquiétant et angoissant. L’idée était de réunir les producteurs, les agriculteurs et autres acteurs du secteur et de les organiser afin d’assurer une hausse de la production, une modernisation de l’agriculture et le plein emploi de ces derniers. Idem pour les entreprises communautaires, l’idée d’un point de vue purement théorique reste noble. Néanmoins, la pratique en a démontré les limites.

Tout d’abord, la question de la création de ces entreprises reste épineuse. Cette « innovation » se veut transversale et cherche à toucher l'intégralité des secteurs économiques en Tunisie. Or, la réalité est toute autre ! On n’entend parler que d’une chose : les sociétés communautaires agricoles. Les fondateurs de ces structures se ruent vers l’exploitation des terres domaniales délaissées. Essayer d’accéder à un autre secteur serait difficile.

De plus, les Tunisiens n’ont pas été vraiment emballés par l’idée des entreprises communautaires. Le nombre de sociétés similaires juridiquement constituées en Tunisie reste très limité, notamment durant les premiers mois suivant la promulgation du décret en question. On remarquera même l’absence totale de société communautaire durant les premiers mois suivant la promulgation du texte malgré tout le tapage qui l'a accompagné. Ceci pourrait être le fruit de deux éléments souvent évoqués par les critiques de ce type d’entreprises :  

En premier lieu, l’absence de clarté au sujet de ces sociétés. Il s’agit de structures inconnues pour les Tunisiens. La question de la gestion de celles-ci est problématique. Il n’y a pas de modèle à suivre ou d’exemple à étudier. Quel modèle de statut ou de règlement adopter ? Quel formulaire remplir et quel document présenter ? Des questions auxquelles les plus de 90 articles du décret ne répondent pas.

En second lieu, les entreprises communautaires ont du mal à séduire les Tunisiens à cause de leur caractère excessivement utopique. Ces entreprises n’ont pour objectif que de servir l’intérêt public. La question des gains et de l’épanouissement économique personnel est abordée comme étant un élément secondaire. Les fondateurs de la société communautaire ne doivent pas être en quête de gains et de richesses. Ils devront se démener pour faire gagner de l’argent à l’entreprise qui à son tour financera les projets permettant de garantir le développement de la région.


Un processus qui a du mal à s’imposer :  

Pour ce qui est de l’évolution chronologique du nombre des entreprises communautaires, l’étude des données publiées par le Journal officiel des annonces légales indique que la première société de ce type a juridiquement été créée en octobre. La courbe ci-dessous démontre clairement l’absence d’entreprise communautaire de mars à septembre 2022. Par la suite, deux entreprises ont été créées en octobre, deux autres en novembre, puis cinq en décembre.




Concernant la période janvier-août 2023, il y a eu une hausse remarquable du nombre de sociétés de ce genre suivie par un recul significatif. En janvier, huit sociétés ont été créées, sept en février, treize en mars, quatorze en avril et treize en mai. Ces cinq mois cumulent 55 entreprises communautaires, soit 69,62%. Cette hausse pourrait être liée à l’annonce de la création d’une ligne de financement des entreprises communautaires au sein de la loi de finances 2023.




Les deux mois suivants ont reflété une baisse de l’engagement des Tunisiens envers les entreprises communautaires. Sept entreprises ont vu le jour en juin et seulement deux en juillet. Par la suite, la courbe montre un petit rebondissement avec six sociétés créées en août. Ceci pourrait être expliqué par le lancement officiel et l’ouverture de l’accès à la ligne de financement évoquée par la loi de finances 2023. Ceci avait eu lieu en milieu du mois de juillet.




L’étude de la courbe d’évolution du nombre d’entreprises communautaires créées depuis la publication du décret en question démontre une instabilité et l’incertitude des Tunisiens vis-à-vis de ces sociétés. Le nombre d’entreprises créées semble insignifiant par rapport aux discours et aux appels lancés par le chef de l’État, Kaïs Saïed, pour la création de sociétés communautaires.

 

Typographie des entreprises communautaires :

Selon le Journal officiel des annonces légales, depuis la promulgation du décret en mars 2022 jusqu’à août 2023, 79 entreprises communautaires ont été créées, neuf durant la période mars-décembre 2022 et 70 durant la période janvier-août 2023.

Pour ce qui est de 2022, cinq entreprises communautaires s'étaient spécialisées dans le domaine de l’agriculture, soit 55,55%. Deux sociétés, soit 22,22%, œuvrent dans le domaine de l’environnement. Deux des neuf projets restants concernent les domaines du tourisme et du transport.




Concernant les huit premiers mois de 2023, 70 entreprises communautaires ont vu le jour. 43 d'entre elles se sont spécialisées dans l’agriculture, soit 54,43%. À la deuxième place du classement se trouvent les entreprises spécialisées dans le transport. Il s’agit de huit entreprises, soit 11,42%, suivi du secteur des services avec quatre sociétés, soit 5,06% et du secteur de l’extraction minière avec trois entreprises (3,79%).

Pour le reste, il s’agit des secteurs du tourisme, du textile et habillement, de la construction et bâtiment, du jardinage et de l’environnement et de la culture et divertissement avec respectivement deux entreprises par secteur, soit 2,53%. À la dernière place du classement, se trouvent les médias et communication et de l’énergie avec une société par secteur, soit 1,26%.




Au total et depuis la promulgation du décret N°15-2022 relatif aux sociétés communautaires, 48 sociétés agricoles ont été créées. Ce chiffre représente 60,75% du nombre total des entreprises. Ce chiffre reflète la domination des projets à caractère agricole et l’attachement à la question de l’exploitation des terres domaniales et de la sécurité alimentaire. Il s’agit principalement de sociétés cherchant à exploiter des terres domaniales afin de les cultiver ou d’élever du bétail.

Les deux autres secteurs occupant la deuxième et la troisième place du podium sont ceux du transport, du tourisme et de l’environnement. Le premier se trouve en deuxième position avec neuf entreprises créées entre mai 2021 et août 2023. Le tourisme et l’environnement se départagent la troisième position avec quatre entreprises par secteur, soit 5,06% chacun.

Les autres secteurs concernés sont ceux de l'extraction minière avec trois projets (3,79%), de construction et du bâtiment avec deux projets (2,53%) et un seul projet touchant à l’énergie (1,26%). On notera que ce projet se spécialise dans les énergies renouvelables.

 

 

Répartition géographique :

En 2022, seulement neuf entreprises communautaires ont été créées. Ce faible nombre expluque que la quasi-totalité du territoire tunisien n’était pas concernée par ce genre de projets. Celles-ci ont été implantées dans seulement six gouvernorats. Celui en ayant accueilli le plus grand nombre est celui de Gafsa avec trois sociétés du genre. Il est suivi de Mahdia avec deux entreprises. Les quatre autres entreprises ont été créées chacune à Béjà, Jendouba, Nabeul et Sidi Bouzid.




En 2023, le nombre de gouvernorats concernés a considérablement évolué. Il est passé de six à 19. La quasi-totalité du territoire a été touchée par ce phénomène. Les seuls gouvernorats n’ayant pas témoigné de la constitution juridique de sociétés communautaires sont ceux de Kébili, de Tataouine, du Kef, de Monastir et de Ben Arous.

Le gouvernorat avec le plus d’entreprises communautaires est celui de Gafsa. Il compte 19 structures du genre. Il est suivi de celui de Sidi Bouzid avec neuf entreprises communautaires. En troisième position, se trouve le gouvernorat de Kasserine avec six entreprises citoyennes.




Le décompte final montre que le gouvernorat de Gafsa est celui ayant le plus d’entreprises citoyennes avec 22 sociétés juridiquement constituées, soit 27,84% du total. Il est suivi de Sidi Bouzid avec dix entreprises citoyennes (12,65%), de Kasserine et de Jendouba avec six entreprises chacun (7,59%), de Siliana avec cinq entreprises (6,32%), de Kairouan, de Médenine et de Mahdia avec quatre entreprises chacun (5,06%), de Nabeul et Gabès avec trois entreprises chacun (3,79%) et de Tunis, Béja et Sfax avec deux entreprises chacun (2,53%).




Malgré les nombreuses tentatives du système en place et les appels à créer davantage d’entreprises citoyennes, les Tunisiens ne semblent pas être convaincus de la chose. Les chiffres reflètent le poids négligeable de ce type d’entreprise. Le tissu économique tunisien a dépassé la barre de 800.000 entreprises depuis l’année 2020. Ces chiffres nous montrent le faible impact des entreprises citoyennes, se voulant être la nouvelle locomotive de la croissance économique et du développement. Ces quelques 79 sociétés n’ont même pas atteint la barre des 0,01% du total des entreprises créées en Tunisie.

Ce chiffre ridicule démontre que la mise en place de ces structures n’a pas été étudiée de façon scientifique. Il prouve, également, que l’État a créé un nouveau type d’entreprise sans en expliquer la philosophie ou le fonctionnement aux citoyens. La question des entreprises communautaires reste un élément de propagande auquel on fait appel pour vendre du rêve en temps de crise. De plus, l'introduction de ces nouvelles structures n’a pas été accompagnée de réformes notables en matière de procédures administratives ou de textes juridiques relatifs à l’investissement. La création de ces entreprises n'aura pas d'impact en raison de l'absence d'une politique claire en matière d’investissement. Pour le moment, les entreprises citoyennes relèvent de l’utopie voire de l’imaginaire fantastique plus que du réel.

 

Sofiene Ghoubantini

03/09/2023 | 16:00
13 min
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Commentaires
Nephentes
Cannes à pêche sans hameçon.
a posté le 04-09-2023 à 15:05
Un moyen particulièrement vicieux de faire semblant d'apprendre aux nécessiteux à pécher, en l'absence de poissons.
Zarzoumia
La pêche aux...
a posté le 04-09-2023 à 10:53
Les entreprises communautaires ne sont que de la poudre aux yeux politique pour meubler le vide. Une façon de faire rêver les étourdis de gauche, rassurer le noyau dur du système et exiber l'amour de la veuve et de l'orphelin pour l'aile droite.
C'est l'histoire d'un gardien d'un lac poissonneux. Dix individus se présentent à lui. Il en choisit deux qu'il équipe chacun d'une barque et d'un filet. Il autorise les deux à pécher 100 poissons chacun. A la fin de la journée, il prélève 50 poissons sur chaque pêcheur et il donne un poisson chacun aux 8 restant sur la rive. Au bout d'un certain temps, les 8 commençaient à trouver le comportement du gardien injuste. Alors, le gardien a décidé de donner aux huit une canne à pêche sans hameçon en les invitant à pêcher par eux mêmes sans dépasser le quotas d'un poisson par jour. Les huit étaient contents, les deux équipés de barques aussi et le gardien également qui ne donnait plus les huit poissons par jour.
Personne n'a pensé à équiper les dix des mêmes outils de pêche et à définir un pourcentage que chaque pêcheur doit donner au gardien.
Les entreprises communautaires sont les cannes à pêche sans hameçon.
La prochaine fois, je vous raconterai l'histoire du même gardien qui ferme les yeux sur les braconniers et ceux qui pêchent de l'autre côté du lac sans rien donner au gardien.
CHB
Evitons l'idéologie ce n'est pas bon pour réussir en économie
a posté le 04-09-2023 à 07:24
Les sociétés communautaires constituent des entités économiques nouvelles qui laissent perplexes. Nous ne savons pas si avant leur constitution des études de faisabilité technique et de rentabilité économique sont réalisées. Pourtant c'est un préalable inévitable. L'impression qui prévaut est que le volet idéologique prédomine dans la décision de les créer.
Pourtant l'expérience, réussie à l'échelle internationale, de l'Economie Sociale et Solidaire (10% environ du PIB en France) aurait été un choix positif sur plusieurs plans; Mais il faut, dans ce pays, réinventer la roue !!!
Djodjo
@ Gardons un minimum d'honnêteté!
a posté le 03-09-2023 à 23:27
Un commentaire aussi long que la misère que l'on vit pour nous dire que le communisme c'est génial.

Si cuba, la Corée du Nord, le Venezuela etc te font rêver, c'est super, il en existe encore quelques-uns, pour les autres, ne vous fatiguer pas à le lire sauf si vous avez des problèmes d'insomnies, le texte est long, sans consistance et soporifique, digne d'un pro-médiocrité.
MH
@ Djodjo, aucune culture générale!
a posté le à 10:11
vous confondez communisme et entreprises communautaires.
Au Canada, 20% du BIP est réalisé par les entreprises communautaires...
Est-ce-que le Canada est un pays communistes?
Djodjo
@mh
a posté le à 10:41
Possible et encore 20% me parait beaucoup, du reste, en France aussi il existe des sociétés communautaires que l'on appelle des scops, idem pour l'Italie, hollande et probablement d'autre, sauf que l'on est pas dans la même logique que tonton kais et puis ici, on est en Tunisie, cela a déjà été fait avec les résultats que l'on connaît.

Si on continue comme ça, la Tunisie va plus ressembler au Venezuela ou cuba que le Canada.
takilas
Un mot de crise sert pour épater les saboteurs nahdha qui son à l'origine d'une présumée crise imaginaire
a posté le 03-09-2023 à 22:07
Tout le reste de l'écrit sans le lire, est du blabla et du décor.
Pauvres arnaqueurs et malades nahdha.
Djodjo
@taquilas, il sont deux dans son cerveau et pas d'accord entre eux.
a posté le à 23:20
Comment tu peux dire que tu n'as pas lu le texte et le juger comme mauvais, les pro-médiocrités sont forcément médiocre, mais à ce point là ? Comment fais-tu ? Je suis pressé de te lire pour le coup.

Moi je dis, quand tu as un cerveau aussi liquide, tu ne peux qu'être fan de la dictatour.
'Gardons un minimum d'honnêteté!
Feedback
a posté le 03-09-2023 à 21:45
Introduction:
- L'essence des entreprises communautaires est la communauté; elles tirent leur origine des services qu'une communauté pourrait nécessiter
- Les entreprises communautaires appartiennent soit aux personnes qui y travaillent, soit aux consommateurs de leurs produits --> un plus de motivation d'une meilleure productivité
- Les entreprises communautaires résultent souvent d'un processus de création d'emploi par des personnes en chômage. Elles se présentent à la fois comme une réponse à la pénurie d'emplois et au besoin de développement économique des régions

Je discute d'abord quelques passages de l'article ci-dessus:

A) Je cite "En premier lieu, l'absence de clarté au sujet de ces sociétés. Il s'agit de structures inconnues pour les Tunisiens. La question de la gestion de celles-ci est problématique. Il n'y a pas de modèle à suivre ou d'exemple à étudier. Quel modèle de statut ou de règlement adopter ? Quel formulaire remplir et quel document présenter ? "
-->
oui, c'est correcte ' et pour cela il il faudrait former des équipes de bénévoles à but non lucratif (d'avocats, de profs en sciences économiques et de gestion et autres) afin d'assister nos chômeurs lors de la création des entreprises communautaires à but lucratif. En particulier a)l'écriture professionnel d'un business plan, b)organiser une couverture juridique au départ gratuite et c)un réseaux de distribution afin de vendre sa production et ses services --> Les points a-c sont des conditions indispensables pour la réussite des entreprises communautaires --> Il faut motiver nos juristes et nos profs. universitaires à former des groupes de bénévoles afin de faire réussir les entreprises communautaires: ils faut qu'ils soutiennent nos chômeurs durant les premières étapes de la création de leurs entreprises communautaires

Je cite: "En second lieu, les entreprises communautaires ont du mal à séduire les Tunisiens à cause de leur caractère excessivement utopique."
-->
Il serait aussi souhaitable que nos universités et nos collèges proposent aux étudiants/lycéens des sujets de recherche du domaine des entreprises communautaires --> populariser l'idée de la nécessité des entreprises communautaires. Nos écoliers pourraient transmettre leur enthousiasme et l'idée des entreprises communautaires apprise à l'école à leurs parents. --> une révolution socio-économique intelligente ne pourrait réussir qu'à travers nos écoles et nos universités --> ce sont nos écoliers et nos étudiants qui pourraient éclairer leurs parents'?'


Je cite: "Ces entreprises n'ont pour objectif que de servir l'intérêt public. La question des gains et de l'épanouissement économique personnel est abordée comme étant un élément secondaire. Les fondateurs de la société communautaire ne doivent pas être en quête de gains et de richesses. Ils devront se démener pour faire gagner de l'argent à l'entreprise qui à son tour financera les projets permettant de garantir le développement de la région."
-->

Non, ce n'est pas vrai. En effet,
a) il y a des entreprises communautaires sans but lucratif, généralement de bénévoles par soucis de garantir le bien commun pour une Tunisie meilleure.
b) Il y a des entreprises communautaires à but lucratif qui devraient faire aussi des gains nets. Je cite entre-autre les entreprises communautaires de type coopératif qui sont généralement autogestionnaires et font du profit afin d'investir pour le futur. A Tazarka, on avait une entreprise communautaire de notre village pour le transport quotidien de la production légumière et de fruits au marché central de Tunis --> il fallait / faut faire des gains nets afin de renouveler l'infrastructure (achat de nouveaux camions / camionnettes, etc.)


L'étude de la courbe d'évolution du nombre d'entreprises communautaires créées depuis la publication du décret en question démontre une instabilité et l'incertitude des Tunisiens vis-à-vis de ces sociétés.
-->
Je ne dirais pas "instabilité et l'incertitude des Tunisiens vis-à-vis de ces sociétés." ' revoir plutôt mon point a) ci-dessus

2Au total et depuis la promulgation du décret N°15-2022 relatif aux sociétés communautaires, 48 sociétés agricoles ont été créées. Ce chiffre représente 60,75% du nombre total des entreprises. Ce chiffre reflète la domination des projets à caractère agricole et l'attachement à la question de l'exploitation des terres domaniales et de la sécurité alimentaire. Il s'agit principalement de sociétés cherchant à exploiter des terres domaniales afin de les cultiver ou d'élever du bétail."
-->
Je voudrais rappeler qu'autre-fois et en particulier durant la dictature, c'était une oligarchie privilégiée qui profitait des terres domaniales à zéro dinar et gagnait des millions de dinars. Parmi eux, Il y avait même des médecins, des avocats, des profs d'université qui avait de très bonnes relation avec nos ex-hauts-fonctionnaires. --> ce qui est nouveau et même inédit est évident, oui les terres domaniales sont accordées à ceux qui les méritent / nécessitent.
Gardons un minimum d'honnêteté!
Je voudrais réécrire les deux derniers passages de mon commentaire ci-dessus
a posté le à 21:58
Je voudrais réécrire les deux derniers passages de mon commentaire ci-dessus afin de mieux différencier entre citation et feedback:

je cite "L'étude de la courbe d'évolution du nombre d'entreprises communautaires créées depuis la publication du décret en question démontre une instabilité et l'incertitude des Tunisiens vis-à-vis de ces sociétés. "
-->
Je ne dirais pas "instabilité et l'incertitude des Tunisiens vis-à-vis de ces sociétés." --> revoir plutôt mon point a) ci-dessus

je cite "Au total et depuis la promulgation du décret N°15-2022 relatif aux sociétés communautaires, 48 sociétés agricoles ont été créées. Ce chiffre représente 60,75% du nombre total des entreprises. Ce chiffre reflète la domination des projets à caractère agricole et l'attachement à la question de l'exploitation des terres domaniales et de la sécurité alimentaire. Il s'agit principalement de sociétés cherchant à exploiter des terres domaniales afin de les cultiver ou d'élever du bétail."
-->
Je voudrais rappeler qu'autre-fois et en particulier durant la dictature, c'était une oligarchie privilégiée qui profitait des terres domaniales à zéro dinar et gagnait des millions de dinars. Parmi eux, Il y avait même des médecins, des avocats, des profs d'université qui avaient de très bonnes relations avec nos ex-hauts-fonctionnaires. --> ce qui est nouveau et même inédit est évident, oui les terres domaniales sont accordées à ceux qui les méritent / nécessitent.
'Gardons un minimum d'honnêteté!
Pourquoi des entreprises communautaires?
a posté le 03-09-2023 à 21:44
Introduction: La privatisation des entreprises publiques ne devrait pas être seulement de type commercial mais aussi communautaire. Si la privatisation est le plus souvent de type commercial, celle dite de type communautaire connaît un développement tout aussi important. --> se moquer/négliger les entreprises communautaire est une extrême ignorance...


a) Pourquoi des entreprises communautaires?
- encourager l'utilisation du "faire faire" en confiant par contrat à des entreprises communautaires la gestion de ce que nos entreprises publiques faisaient/font d'une façon non rentable
- remettre certains services publiques à des entreprises communautaires qui n'exigent souvent que des budgets minimaux de fonctionnement ou de soutien --> privatisation de certains services sociaux
- l'Etat vise à relancer l'économie en minimisant les activités des entreprises publiques par le développement économique communautaire.
- des entreprises communautaires dans le domaine agro-alimentaire (des centaines de tonnes de fruits et de légumes atterrissent dans les poubelles à la suite de vents violents )
- des entreprises communautaires afin d'assister les ménages ou centres de jeunes dans le domaine informatique (Hardware et logiciels)
- Une Entreprise communautaire peut être autogestionnaire, cogestionnaire ou coopérative. Elle est une entreprise privée avec un esprit communautariste.
- L'essence des entreprises communautaires est la communauté; elles tirent leur origine des services qu'une communauté pourrait nécessiter
- Les entreprises communautaires appartiennent soit aux personnes qui y travaillent, soit aux consommateurs de leurs produits --> un plus de motivation d'une meilleure productivité
- Les entreprises communautaires résultent souvent d'un processus de création d'emploi par des personnes en chômage. Elles se présentent à la fois comme une réponse à la pénurie d'emplois et au besoin de développement économique des régions
- la privatisation partielle des entreprises publiques devrait se faire (dans une première étape) exclusivement avec la participation des entreprises communautaires. On ne peut pas isoler l'émergence d'entreprises communautaires de la nécessité actuelle de la privatisation.
- Les entreprises communautaires de type coopératif sont généralement autogestionnaires et ressemblent ainsi aux coopératives de travail traditionnelles. A Tazarka, on avait une entreprise communautaire de notre village pour le transport quotidien de la production légumière et de fruits au marché central de Tunis.
- Il est temps de reconnaître la nécessité des groupes communautaires pour offrir des services non disponibles ou que l'Etat ne donne plus ou donne mal.


b) Comment développer Les entreprises communautaires?
- créer d'abord des entreprises communautaires sans but lucratif afin d'assister nos chômeurs qui voudraient créer des entreprises communautaires à but lucratif: l'encadrement de nos chômeurs pour la création d'emplois --> nos profs en sciences économiques et de gestion, nos juristes et autres pourraient consacrer quelques heures par semaines afin d'assister nos chômeurs afin de créer des entreprises communautaires à but lucratif.
- utiliser une main-d'oeuvre disponible en chômage qui serait susceptible de recevoir rapidement une formation minimale adéquate
- Il faut garantir aux entreprises communautaires à but lucratif une clientèle qui pourrait requérir (acheter) leurs services.
- Le développement économique communautaire est en particulier un effort collectif afin de trouver des solution au problème du chômage --> pour créer de l'emploi dans nos différentes régions frappées par un fort pourcentage de chômage.
- l'Etat tunisien devrait garantir aux entreprises communautaires une clientèle afin qu'elles puissent s'autofinancer.
- Puis, il est très important d'aider nos chômeurs à rédiger un Business plan professionnel afin de leur garantir la réussite de leurs projets.

Bonne soirée

PS: j'espère que mes commentaires seraient stimulants et de nature à injecter des idées afin de résoudre certains des problèmes que nous réserve la conjoncture actuelle...
Nephentes
Du fantasme individuel au delire collectif
a posté le 03-09-2023 à 19:15
C est du kaddafisme en mode degrade si tant est qu il y ait pu exister un referentiel socioeconomique credible chez le Guide debilo-kitsch

la notion d entreprise communautaire est un mouton a quatre ailes et deux nageoires

50 pingouins se reunissent sur la banquise pour se partager 35% du poisson recolte

A part ce pseudo modele economique aucun statut juridique clairement defini comme pour la SCOP en France ou au Quebec

Aucun mode de gouvernance clairement structure avec repartition formalisee et rationnelle des roles et responsa ilites autour de mecanismes de pilotage et de realisation

ce n est pas un modele socioproductif c est une obscenite

La clique de pieds nickeles fumistes qui a insuffle cette plaisanterie douteuse au President n est meme pas capable d estimer le seuil acceptable de marge brute d exploitation au bout de trois annees d activite quelque soit l activite parce que le modele economique ne tient fondamentalement pas la route

Et tous les autres pingouins instititutionnels de s extasier devant les perspectives civilisationnelles grandioses dessinees par l Artisan du 25 juillet
Larry
Tout cela va tomber à l'eau dans peu de temps....
a posté le 03-09-2023 à 18:32
Le populisme des idées farfelues et utopiques ... finira dans les caniveaux d'ici peu !...

O'?....mais O'?.... avez vous vu un pays se redresser économiquement et industriellement avec de telles idées du Moyen-âge ?....

Bonne chance aux moutons rêveurs des idées de l'Alien de Carthage...
Vous êtes en plein délire....
takilas
Pauvre nahdhaouis
a posté le à 22:10
Qui croient encore au père Noël et à reprendre les arnaques vécues par le peuple tunisien durant plus de dix ans.
Vous faites pitié les nahfhaouis sans plus. Des guignols.
Larry
@takilas
a posté le à 08:54
Tu me prends pour un nahdhaouis ?....
Hahahahaha....c'est la meilleure du jour !

J'ai toujours combattu cette sale race d'islamistes !....
Mais bon, tu peux te tromper... l'erreur est humaine....

Sans rancune....