Silence du côté de la banlieue nord de Tunis dans la soirée de jeudi qui a marqué une journée bien palpitante. Pourtant, les Tunisiens étaient habitués à retrouver le locataire de Carthage, tard la nuit, commentant l’actualité nationale. Et c’est ainsi que plusieurs parmi ces Tunisiens qui suivent les événements politiques n’ont eu de cesse d’actualiser la page présidentielle pour voir la réaction du président-candidat après la réhabilitation de candidats déboutés auparavant par son instance électorale. N’avait-il pas répété que ces échéances représentaient pour lui une question de vie ou de mort ? N’avait-il pas accusé ceux qui reluquent son trône d’être des traîtres et des collabos ? N’avait-il pas affirmé qu’il n’accepterait pas de livrer le pays à des non-patriotes ?
La tension était palpable, non seulement parce que des candidats ont été réintégrés par le Tribunal administratif à la course pour la magistrature suprême, mais également car le président de l’instance dite indépendante pour les élections nous a fait une sortie lunaire.
Alors que tout le monde sait que les décisions du tribunal sont définitives et ne souffrent aucun recours, que même la loi électorale amendée par la main présidentielle en 2022 confirme la chose, Farouk Bouasker a estimé que c’est à l’Isie et à elle seule de décider de la liste finale des candidats. En plus de vouloir examiner l’argumentaire du tribunal, il dit vouloir vérifier les poursuites pénales contre les candidats pour statuer. Mais alors là, c’est le pompon ! Déjà, les poursuites contre certains candidats n’ont pas de jugements définitifs et cela ne pourrait pas aboutir avant le 3 septembre, date à laquelle l’Isie se doit d’annoncer la liste définitive. Ensuite, si l’Isie devait rejeter des candidatures sur la base de poursuites pénales, pourquoi n’a-t-elle pas intégré ces motifs dans les dossiers de refus ? Pourquoi avoir laissé faire le processus de recours devant le Tribunal administratif pour enfin invoquer le volet pénal ?
Monsieur le président de l’instance dit que l’Isie est la seule garante, selon la constitution, du processus électoral et donc qu’elle doit faire respecter cette constitution. Ironiquement, l’Isie n’est pas conforme à la constitution de 2022 puisque celle-ci dispose que ses membres soient au nombre de neuf et que le tiers de ces membres soit renouvelé chaque deux ans. Rien de tout cela n’existe dans les faits. L’instance est la dernière à pouvoir parler de respect de la constitution, mais vous me diriez que nous ne sommes pas à cela près…
Monsieur Bouasker était tout fier lorsque le Tribunal administratif a débouté les recours des candidats en première instance. Il est sorti nous dire que cela démontrait que l’Isie avait fait le job dans les normes. Les décisions de l’assemblée générale du tribunal sont venues saper cet excès de confiance en établissant que l’Isie a commis des erreurs en excluant des candidats. Le cas le plus incroyable est celui de la présidente du PDL dont la candidature n’a même pas été prise en compte. Son avocat qui s’était rendu à l’Isie pour déposer le dossier au nom de sa cliente s’est retrouvé, comme par magie, candidat à son insu. Le Tribunal administratif a d’ailleurs relevé cet imbroglio invraisemblable.
Au final, sur les six candidats actuels : trois ont été retenus par l’instance et trois ont été refusés puis réintégrés par la justice administrative. Parmi ces trois premiers, figurent le président de la République et un autre qui s’est retrouvé poursuivi dans plusieurs affaires. La moitié des candidats retenus ont donc failli être exclus de la course indument et on voudrait qu’on ait confiance en cette Isie ?
Et encore, avant même la bombe lâchée par le Tribunal administratif, le processus a été semé d’une tonne d’embuches. L’exigence du bulletin numéro 3, l’impossibilité pour plusieurs prétendants à extraire le document auprès du ministère de l’Intérieur, les poursuites engagées par l’instance contre de potentiels candidats qui se sont soldées par des peines de prison, le verrouillage de l’espace public en faisant valoir la menace du décret 54, les peaux de banane procédurales pour les prétendants incarcérés, les personnes qui annonçaient leur candidature et qui se retrouvaient par pure coïncidence quelques jours après en prison ou interdites de candidater à vie ou interdites d’apparitions médiatiques ou interdites de sortir de leur quartier de résidence, le président-candidat qui mène campagne en utilisant les moyens de l’Etat et qui lance des accusations à ses adversaires dans l’impunité…
Finalement, quand on se repasse le film de ces dernières semaines, la défiance de M. Bouasker face au verdict du Tribunal administratif ne semble plus étonnante. Tout le climat instauré était fait pour mener à un seul résultat. Cependant, ce verdict est un grain de sable venu s’incruster dans la machine et l’enrayer. La relative indépendance dont jouissent encore les juges administratifs a fait dérailler l’entreprise et renversé les rapports de force. Maintenant, toute la bande en commençant par le chef d’orchestre, en passant par les figurants et les petits propagandistes se retrouvent dos au mur. C’est ou accepter les décisions du Tribunal administratif ou choisir la fuite en avant en les rejetant avec comme conséquence à la clé un indéniable désaveu.
Oh oui,que cela est bien dit mais pourquoi?
Tout simplement parce que les Khadharas qui se sont prétendus hommes politiques de 2011-2021,les électeurs qui ont voté ainsi que ceux n'ayant pas voté n'ont jamais de leur vie tenu la Constitution de 2014 ou de 2022 entre les mains...
Car s'ils l'avaient fait et pris le temps de l'étudier,en essayant d'en dégager les grands traits,comment eussent-ils pu passer à côté de la CREATION de la COUR CONSTITUTIONNELLE ,seule instance régalienne à même de décider si tel ou tel autre point est conforme ou pas à la CONSTITUTION?
L'absence de cette CC version Destour 2014 a offert un Boulevard à l'Homme du 25 Juillet 2021.
L'absence de cette CC version Destour 2022 a laissé FB outrepasser ses prérogatives.
Ceci dit, le Tribunal administratif s'est permis de rappeler à l'ordre FB en faisant référence à des articles du Code électoral adoptés sous KS et qui obligeraient l'ISIE d'entériner les décisions finales du TA sans discussion possible.
Cela voudrait-il dire pour autant que le 3 septembre date de la publication finale définitive par l'ISIE de la liste des candidats à la présidence,celle-ci se conformerait aux 6 retenus?
Rien n'est moins sûr.......car une nouvelle ENTOURLOUPE de qui vous savez.....Le bon PEUPLE tunisien N'EST PAS à CELA près.
le système présidentiel permet tous les abus.
Nous avons essayé ce régime pendant la décennie noire et nous avons vécu toutes les aberrations (achat de voix par le grand parti représenté, tourisme parlementaire également payé violence entre députés avec la complicité du parti majoritaire...etc)
La decridibilation de cette funeste et coûteuse entreprise est totale. Questionnez n importe quel tunisienne et tunisien vous aurez un haussement d épaules quand ce n' est pas une grimace de dégoût
Ils feraient mieux d assumer leur HOLD UP sur la Tunisie au moins ce spectacle minable aux frais du contribuable cessera
Maintenant avec les idiots utiles qui se presentent et qui pensent avoir une chance , la participation augmentera meme si les mort de jacques chirac votent ou votent pas .
De toute manière rien ne changera tant que la ministre des finances et la ministre de l energie resteront .
Le reste n est que du bruit et du brouillard , les rapports de forces sont ailleurs . Il a perdu le peuple , l armee , les intellectuels qu est ce qui lui reste ? La justice et la police le tiennent encore pour sa lutte contre le terrorisme et la délinquance et hamdoullah qu il a ces reussites mais ce n est pas assez . Le peuple a faim et veut pouvoir rever d un avenir meilleur dans son pays et pas d une decharge ou le cancer , la corruption et la mediocrité regne ou seul le reve des parent est d envoyé leurs enfant loin de ce pays que les touristes nous enviaient encore il y a 10ans
C'est un triste spectacle que nous offre ce pouvoir.