D'abord le scrutin à deux tours ne traduit pas fidèlement les préférences des électeurs puisqu'il les contraint à réduire leur choix à une seule personne. Or, souvent les électeurs ont plusieurs préférences. C'est pourquoi il existe d'autres modes de scrutins, dits alternatifs qui tiennent compte de des réserves.
Cette question de la pluralité et de la nuance de la volonté des électeurs est plus respectée dans les législatives.
C'est pourquoi sans invalider vos arguments, c'est votre conclusion qui à remettre en cause et à relativiser. Je pense qu'à l'heure actuelle le fait que le Président soit directement élu lui donne un poids considérable, mais ce n'est pas pour autant que le parlement doive être affaibli.
Quant à la représentation d'Ennahdha, c'est toujours l'erreur des Nidaïstes de croire qu'Ennahdha est un choix inscrit dans l'ADN Tunisien et qu'il est condamné à rester comme tel. Or, concrètement, dans les choix législatifs, la différence entre Nida Tounes et Ennahdha, c'est que Nida Tounes n'a pas de problèmes avec l'alcool. Du reste de nombreux points communs existent : si Ennahdha fait référence à un islam jurisprudentiel, Nida Tounes sans le dire promeut l'islam des conservatismes sociaux, des superstitions populaires, des traditions religieuses. Et surtout, la même vision économique poujadiste qui ne fera aucun bien aux mentalités, qui sont pourtant le terreau fertile aux idées islamistes, parce que ces deux courants prennent la question sociale par ses archaïsmes. Le fait de croire qu'Ennahdha est inscrite dans l'ADN social tunisien en est d'ailleurs un.